Source du9
Chronique de Xavier Guilbert en mai 2008
Spirou a soixante-dix ans, et pas une ride. C’est normal — Spirou fait
partie de ces personnages atemporels, qui évoluent au fil des albums
dans un « présent » immanent, et
qui ne grandissent ni ne vieillissent. Les préoccupations
changent, les lieux d’aventure se déplacent, la technologie repousse ses
limites encore plus loin, mais Spirou demeure, résistant
aux modes et au passage de témoin entre les différentes équipes qui
ont présidé à sa destinée.
Spirou a soixante-dix ans, et Emile Bravo profite de cet
anniversaire pour revenir aux sources. Certains ont voulu voir dans ce Journal d’un ingénu
une sorte de « numéro zéro »
à rattacher à la série, un récit qui en poserait le fondement et en
marquerait le point de départ. Il n’en est rien — bien au contraire...
... Mais Emile Bravo sait qu’il va bientôt lui falloir rendre ces
personnages à leur propriétaire, et laisser là les préoccupations qu’il a
semées dans ces pages. C’est donc Fantasio, personnage
à la vue courte, incapable d’embrasser la complexité du monde, qui
va ramener l’histoire vers des horizons moins pessimistes. « Bon, gamin,
tu nous lâches un peu avec ta guerre ? Spirou
et moi, on doit discuter de choses d’adultes, ok ? » La page se
tourne, et l’on est prêt à embrayer sur ce qui va suivre — presque
cinquante albums d’aventures en tout genres, des
« choses d’adultes », quoi.
Après trois essais infructueux, pêchant par excès de « jeunisme » (Les Géants Pétrifiés) ou jouant la carte d’un respect
frisant la caricature (Les Marais du Temps et Le Tombeau des Champignac), cette « collection parallèle » trouve enfin
avec ce Journal d’un ingénu une véritable relecture de son personnage, intelligente et subtile.
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