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lundi 24 avril 2023

Joël Saget, photojournaliste de l'AFP

https://www.instagram.com/joelsaget/
Photos réalisées par Joël Saget, photographe professionnel à l’AFP, lors d'une séance dans son studio en juin 2018. 

LEAEB: Bonjour Joël, comment vous est venu l'idée de photographier des auteurs de BD?
JS: "En ce qui concerne les portraits d'auteurs de BD c'est une série assez récente."
"Je me suis aperçu que photographiquement les auteurs de BD n'avaient pas la même "reconnaissance " que les écrivains, peintres, réalisateurs, musiciens, acteurs etc ... J'ai donc voulu commencer un travail  à long terme sur eux. Ce n'est pas une commande des éditeurs."

Copyright Joël Saget
LEAEB: Comment s'est passé la séance de pose avec Émile Bravo?  
JS: "La séance avec Émile était plutôt détendue, même si je sais que généralement les auteurs ont toujours une petite appréhension avant de commencer la séance. Ensuite c'est une discussion, une rencontre, je n'ai pas forcément une idée précise de ce que je vais faire avant. Avec Émile j'ai remarqué qu'il avait posé dans un coin du studio sa casquette et ça me parlait assez de le photographier avec. Je trouvais qu'en noir et blanc ça lui donnait un petit côté ’’De Niro’’ sympa."

Copyright Joël Saget
Copyright Joël Saget
Copyright Joël Saget

 ’’Une photo vit sa vie toute seule. Le photographe est là pour l’accouchement, mais après il n’a plus aucun contrôle sur ce qu’elle devient. JS’’

’’Je travaille en noir et blanc, qui est un peu une façon de figer les choses, de créer une bulle hors du temps... JS’’

Merci à Joël Saget - Reporter-Photographe - Agence France Presse

Sa page Instagram ICI  
Sa page AFP ICI
Sa page Twitter : ICI 

dimanche 8 décembre 2019

Bravo Spirou !!!!!!!


"Aborder le problème de la Seconde Guerre Mondiale, c’est toujours compliqué, tant les alliances ont d’abord été surprenantes, puis dissoutes, tant les Nationalismes dans les pays belligérants s’épanouissaient sur le terreau de la misère laissée par les années Trente, et tant l’instauration du programme de destruction des Juifs d’Europe a mis de temps à être admis, à devenir une terrifiante évidence.
Eh bien Émile Bravo s’y est collé ! Depuis déjà presque une décennie, il traite brillamment de ce sujet, en avançant pas à pas dans le Nazisme, dans l’infiltration des idées les plus terribles au sein de l’Europe, et ici tout particulièrement en Belgique.
Le pari de départ était vraiment très audacieux : nous faire connaître Spirou comme acteur de cette période, groom « ingénu » en 39, orphelin à la conscience impeccable, affublé de son camarade Fantasio, inconséquent autant qu'incohérent, contradictoire et désinvolte, gaffeur impulsif, égoïste, capricieux et pourtant attachant, et à deux, entrant petit à petit dans la lutte clandestine contre la barbarie, contre l’antisémitisme.
Ce pari est déjà gagné ! L’histoire n’est pas finie, il en reste encore deux tranches à venir. Mais à la fin de cette troisième partie, Spirou s’en va dans un train. Pour sauver deux enfants juifs, inconscient de ce qui les attend au bout du voyage, Spirou s’en va pour Auschwitz, conservant le secret espoir de retrouver à Cracovie celle qu’il pense être son premier amour.

Dans ces trois livres, tout est complexe.
L'organisation graphique, toujours très soignée et homogène, apparaît à première vue simple. Il n'en est rien : tous les plans sont judicieusement maintenus à hauteur d'œil de manière à favoriser toujours la lecture et cet incessant "ping-pong" de dialogues lumineux, sauf quand l'intensité de la scène impose un cadrage large ou élevé qui offre à nous, lecteurs, l'instant d'émotion et de respiration nécessaire.
Les psychologies des personnages sont ciselées. Et pourtant, Emile Bravo nous livre une histoire « pour enfants ». Il s ‘agit, tout le long des trois volumes, d’enfants, seuls ou en bande, résignés ou survoltés, agressifs et belliqueux, adorables de candeur, au beau milieu de l’apocalypse qui se dessine jour après jour, des dénonciations mesquines aux brutalités Nazies, des Nationalismes idiots aux turpitudes lâches et obscurantistes des prêtres et de l’église, et fort heureusement aussi, au milieu de… l’espoir malgré tout ! Celui des artistes, celui de ceux qui nourrissent les plus démunis, celui du curé qui n’accepte pas, celui du directeur de l’hôtel qui risque sa vie en disant NON à la réquisition de son hôtel, celui des résistants qui se cachent… L’espoir malgré tout.

Un chef-d’œuvre en cours…
Putain, Mille Bravos, Émile !!"

Arnaud Floch

lundi 13 mars 2017

Arnaud Hilmarcher, chez les Amis de Jules


C’est avec plaisir que nous accueillons cette semaine, Arnaud Hilmarcher, chez les amis de jules.
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas moi qui suit allé vers l’auteur, mais l’auteur qui est venu à moi… 

’’Puisque vous consacrez un blog aux travaux d’Émile Bravo, autant vous faire profiter d'une vieillerie. Et de la petite histoire qui va avec.
Voici une dizaine d'années je dessinais des jeux dans Picsou Magazine, puis quelques bandes dessinées pour Pif Gadget.
J'ai rencontré Émile par l'intermédiaire d'une amie commune ; bien sûr je connaissais et appréciais son travail. Nous nous sommes fréquenté quelques temps aux détours des terrasses parisiennes (et québécoises, le temps d'une journée) ; il ne détestait pas mes dessins, les plus idiots l'amusaient épisodiquement.
De même que mes questions sur son Spirou alors en gestation... Peu avant la sortie du Journal d'un Ingénu, il me donna un exemplaire presse de l'album (celui à moitié en crayonnés). Pour le remercier de ce chouette cadeau (et parce que j'aime cette série, en y pensant), je croquais Jules à ma façon. Ça doit nous ramener au printemps 2008, par là... Nous nous sommes depuis perdus de vue, en dehors de quelques salutations rapides à l'inévitable salon du livre jeunesse de Montreuil. Aujourd'hui je ne dessine quasi plus, j'écris des articles pour un trimestriel nommé les Trésors de Picsou. (site : ICI )’’ 

Merci Arnaud, pour ce chouette fan-art et pour cette belle histoire.


samedi 21 janvier 2017

Interview d'Emile Bravo et Riad Sattouf dans le HS de Marianne sur la BD

http://www.marianne.net/
Interview (Portrait croisé) de 4 pages, avec Émile Bravo et Riad Sattouf, dans le magasine Marianne Hors série "La BD pour tous!"
Propos recueillis par Myriam Perfetti.
Photos de Hannah Assouline.


Extrait :
Riad Sattouf : "Quand j'ai commencé à faire de la BD, Émile me fascinait complètement. Il était indépendant, faisait tout tout seul et ne collaborait que très rarement. Il était un bon exemple à suivre, parce que, un peu à la manière de Franquin ou d'Hergé, il était un auteur complet et lisible par tous. Son écriture est très proche de ce que je fantasmais, c'est-à-dire pouvoir prendre la liberté d'aborder des grands sujets, comme l'écologie, par exemple, dans les Épatantes Aventures de Jules, mais toujours à hauteur d'enfant..."






 Merci à Klare lijn international pour cette info.

lundi 25 juillet 2016

Entretien avec Lewis Trondheim.


Aujourd’hui nous avons l’honneur de recevoir sur ce blog, Lewis Trondheim qui a accepté de répondre à quelques questions.

Les Amis de Jules : Bonjour Lewis, comment vous êtes vous rencontré avec Émile Bravo et pourquoi avoir décidé de travailler dans le même "Atelier" (Atelier Nawak (1992) et ensuite l'atelier des Vosges en 1995)? (Période où l'on trouve très peu de trace écrite)


Lewis Trondheim : Je crois me souvenir qu’Émile connaissait David B. Il est venu sur le stand de l’Association à Angoulême en 1992, il nous a dit que ce qu’on faisait était super, et qu’il serait ravi de nous aider. Je lui ai répondu qu’il pouvait adhérer pour 100 francs à l’Association. Je n’avais pas compris qu’il était dessinateur et qu’il proposait de faire des histoires.

LADJ : Quelle était votre méthode de "travailler" dans ces ateliers, chacun dans votre coin ou vous vous aidiez mutuellement sur tels ou tels projets? 

LT : Chacun travaillait sur ses projets. Et si l’on avait un doute à un moment on demandait aux autres. Mais on n’allait pas derrière les tables de chacun donner notre avis sans qu’il ait été demandé.

LADJ : Comment c'est terminé cette aventure?

LT : Brigitte et moi avons quitté Paris en 1994, laissant l’atelier derrière nous.Quelques mois plus tard, Nawak déménageait place des Vosges et changeait de nom.

LADJ : Vous êtes un des membres fondateur de l'Association (1990)... Émile Bravo n’a réalisé qu’une planche dans le Comix 2000 et plus récemment dans Mon Lapin n°1 en 2013 et Mon Lapin n°4 en 2014. Pourquoi n'a-t-il jamais été tenté de réaliser de BD pour votre maison d'édition, un moyen pour lui de toucher un autre public? Mais il est vrai que ce n'était peut être pas son souhait.

LT : Quand on voit la qualité de son Spirou et de Jules, on se demande ce qu’il ferait à faire des livres à l’Association, mais sait-on jamais.

LADJ : Vous avez réalisé comme scénariste des "Pattes de mouche" avec Frank Le Gall au dessin "Les aventures de la fin de l’épisode" ou Jean Luc Coudray "Nous sommes tous morts" Pourquoi ne pas tenter l'expérience avec Bravo?

LT : C’est une question de moment, je pense. Avec Le Gall, on se voyait dans le sud.

LADJ : Émile Bravo n'a t-il jamais été contacté pour un Donjon? Cela ne le tenterait-il pas?

LT : Émile est plutôt ce qu’on appelle un auteur complet et il aime passer des messages dans ses albums, se mettre totalement au service d’un autre scénariste et d’un autre univers en faisant en plus juste une « fantaisie » n’est certainement pas dans son tempérament.

LADJ : D'où est parti l'échange entre vous et Émile par BD interposé? (Approximativement/Cornélius)

LT : En annexe du recueil approximativement, j’avais demandé à chacun de faire un petit texte correctif sur ce que je racontais de chacun. Il n’a pas dû bien comprendre et à dessiné une page de bd.

LADJ : Et pourquoi l'avoir représenté en Panda?

LT : Je ne sais jamais trop pourquoi… Je trouvais que ça lui ressemblait un peu.

LADJ : Selon vous, quelles sont les principales différences entre vous et Bravo concernant l'approche de la bande dessinée?

LT : Je suis beaucoup plus instinctif. Ce qui n’est ni une qualité, ni un défaut en plus.

LADJ : Est-ce que Bravo n'est pas plus marqué par la bande dessinée franco-belge que vous ne pouvez l’être?

LT : Je le suis, mais l’animalier chez Disney m’avait aussi formaté l’esprit.

LADJ : et que pensez vous de la ligne claire?

LT : Je n’ai aucune idée de sa définition.

LADJ : Vous qui auriez, selon certaines sources, dessiner un Tintin sur scénario de Benoît Peeters, n'avez-vous pas le sentiment que le meilleur Tintin de ces dernières années est le Journal d'un Ingénu?

LT : Non, Spirou reste Spirou dans les pattes d’Émile. Mais les deux personnages se ressemblent sur l’aspect coquille vide.

LADJ : Vous lisez j'imagine beaucoup de bd? Qu'avez-vous lu récemment qui vous a ému ou plus simplement que vous avez aimé?

LT : Zai zai zai zai de Fabcaro.

LADJ : Quels sont vos auteurs de bd préférés?

LT : Ceux qui ont su me nourrir à certaines périodes.

LADJ : Sur quels projets travaillez-vous en ce moment?

LT : Bien trop pour le résumer ici.

LADJ : Vous habitez à Montpellier, je crois, et Émile à Paname, trouvez-vous encore du temps pour vous rencontrer? Pour échanger?

LT : On a passé 3 semaines ensemble à Fidji (on a fait des cartes postales ensemble depuis là-bas - dans les Petits Riens). Presque autant en Argentine avec Berberian, Sattouf et Sapin. Il est venu 2 fois finir son scénario de Spirou chez moi. Mais sinon, on se voit assez peu.

Merci Lewis d’avoir consacré un peu de votre temps à répondre à nos questions.

Et merci aussi à Totoche Tannenen, Klare Lijn et Patrick G. pour leur aide.

Extrait de "Les petits riens de LT" Mon ombre au loin

Extrait de "Les petits riens de LT" Le bonheur inquiet
Pêle-mêle des séjours à la Réunion et à Fidji - Merci LT