Eric Guillaud le
mardi 5 novembre 2024
jeudi 31 octobre 2024
mardi 14 juin 2022
La Diaspora des bulles (Episode 121) : "Spirou, l’espoir malgré tout" Tome 4
vendredi 27 mai 2022
Nouvelle chronique de Numa Sadoul
Petites chroniques de Numa Sadoul, sur le Spirou d’Émile Bravo.
Extraites de sa page Facebook : ICI
Tome 1 (19 février 2019)
"Hiver 1940. Le jeune groom du Moustic Hôtel découvre la guerre, les magouilles des uns, la lâcheté des autres, les Juifs, les nazis, les collabos, les résistants, un apprenti flic qui ressemble à Hergé jeune, des héroïques, des généreux, des salopards, l'amour immodéré qu'une jeune fille lui porte, les rivalités militaires franco-britanniques, les ridicules de l'uniforme, l'hypocrisie et la morale, l'insupportable inadaptation de Fantasio, que lui seul supporte, l'art d'un peintre ignoré... le tout, avec sa candeur, son altruisme, sa finesse déjà bien visibles.
Après le révélatif "Journal d'un ingénu", Émile Bravo entame carrément une tétralogie qui va développer l'immersion de son héros dans la guerre de 39/45, et dont "L'Espoir malgré tout" constitue le premier volet. Une fois de plus, il fait fort - et c'est d'ailleurs assez drôle de voir le graphisme "ligne claire" à la Tintin se magnifier aux Éditions Dupuis... On a sans doute mille fois dit "bravo" à Émile, mais je ne me gênerai pas pour le redire à mon tour, ajoutant qu'on est parti pour quatre albums de grande classe !"
Tome 2 (1er février 2020)
"Un deuxième chapitre qui fait quand même 90 pages, et qui sera en principe suivi de deux autres chapitres, probablement aussi épais : Émile Bravo prend son temps et son espace pour développer et approfondir sa saga de la guerre 39/45 vue par les yeux "ingénus" de Spirou - et ceux, assez idiots, de Fantasio (à vrai dire, il est un peu chargé, l'ex-gaffeur devenu ici limite crétin, mais on sent qu'il se fabrique une conscience politique...).
J'ai lu ici ou là des réserves émises par certains commentateurs. Pour moi, c'est du haut niveau, dans la pure lignée des précédentes spiroutades de Bravo ; du palpitant, du tragique même, du sentimental, de la grande Histoire magnifiée par le talent d'une "petite" histoire dessinée. Et question dessin, c'est un régal de voir cette "ligne claire" plutôt tintinesque donner un certain poids "sérieux" à la fantaisie comique habituellement attachée à Spirou. Bref, une pépite !"
Tome 3 (1er mars 2022)
"Il approfondit la saga en 114 pages de misère nazie, de résistance belge, de marionnettes salvatrices, d'enfances malgré tout, en attendant la conclusion qui devrait arriver au volume suivant.
J'ai lu ici ou là que la série tirait un peu en longueur. Quelle grossière erreur : elle prend son temps, la série, pour témoigner, émouvoir, transporter, amuser et effrayer.
Spirou est toujours ingénu, tellement juste dans sa peinture du "bon petit gars" en train de quitter l'adolescence ; Fantasio se comporte en héros mais reste gaffeur et bêta ; les curés kollaborent ou entraident, les citoyens sont pleutres ou courageux, les amours s'épanouissent dans la clandestinité des campagnes, les Juifs sont déportés... bref, l'incroyable 39/45 s'enlumine sous nos yeux et dans nos sentiments.
Ce 3ème tome s'achève sur un épouvantable suspense, petit bonus sur une œuvre unique et formidable ! "
Tome 4 (26 mai 2022)
Merci Numa.
mercredi 2 mars 2022
Petites chroniques de Numa Sadoul
Petites chroniques de Numa Sadoul, qu’on ne présente plus, sur le Spirou d’Émile Bravo.
Extraites de sa page Facebook : ICI
Tome 1 (19 février 2019)
"Hiver 1940. Le jeune groom du Moustic Hôtel découvre la guerre, les magouilles des uns, la lâcheté des autres, les Juifs, les nazis, les collabos, les résistants, un apprenti flic qui ressemble à Hergé jeune, des héroïques, des généreux, des salopards, l'amour immodéré qu'une jeune fille lui porte, les rivalités militaires franco-britanniques, les ridicules de l'uniforme, l'hypocrisie et la morale, l'insupportable inadaptation de Fantasio, que lui seul supporte, l'art d'un peintre ignoré... le tout, avec sa candeur, son altruisme, sa finesse déjà bien visibles.
Après le révélatif "Journal d'un ingénu", Émile Bravo entame carrément une tétralogie qui va développer l'immersion de son héros dans la guerre de 39/45, et dont "L'Espoir malgré tout" constitue le premier volet. Une fois de plus, il fait fort - et c'est d'ailleurs assez drôle de voir le graphisme "ligne claire" à la Tintin se magnifier aux Éditions Dupuis... On a sans doute mille fois dit "bravo" à Émile, mais je ne me gênerai pas pour le redire à mon tour, ajoutant qu'on est parti pour quatre albums de grande classe !"
Tome 2 (1er février 2020)
"Un deuxième chapitre qui fait quand même 90 pages, et qui sera en principe suivi de deux autres chapitres, probablement aussi épais : Émile Bravo prend son temps et son espace pour développer et approfondir sa saga de la guerre 39/45 vue par les yeux "ingénus" de Spirou - et ceux, assez idiots, de Fantasio (à vrai dire, il est un peu chargé, l'ex-gaffeur devenu ici limite crétin, mais on sent qu'il se fabrique une conscience politique...).
J'ai lu ici ou là des réserves émises par certains commentateurs. Pour moi, c'est du haut niveau, dans la pure lignée des précédentes spiroutades de Bravo ; du palpitant, du tragique même, du sentimental, de la grande Histoire magnifiée par le talent d'une "petite" histoire dessinée. Et question dessin, c'est un régal de voir cette "ligne claire" plutôt tintinesque donner un certain poids "sérieux" à la fantaisie comique habituellement attachée à Spirou. Bref, une pépite !"
Tome 3 (1er mars 2022)
"Il approfondit la saga en 114 pages de misère nazie, de résistance belge, de marionnettes salvatrices, d'enfances malgré tout, en attendant la conclusion qui devrait arriver au volume suivant.
J'ai lu ici ou là que la série tirait un peu en longueur. Quelle grossière erreur : elle prend son temps, la série, pour témoigner, émouvoir, transporter, amuser et effrayer.
Spirou est toujours ingénu, tellement juste dans sa peinture du "bon petit gars" en train de quitter l'adolescence ; Fantasio se comporte en héros mais reste gaffeur et bêta ; les curés kollaborent ou entraident, les citoyens sont pleutres ou courageux, les amours s'épanouissent dans la clandestinité des campagnes, les Juifs sont déportés... bref, l'incroyable 39/45 s'enlumine sous nos yeux et dans nos sentiments.
Ce 3ème tome s'achève sur un épouvantable suspense, petit bonus sur une œuvre unique et formidable ! "
Merci Numa.
lundi 13 décembre 2021
Quelques extraits de chroniques sur le tome 3
La mise en couleurs de Fanny Benoit privilégie les teintes sobres qui reflètent l’atmosphère pesante qui régnait.
dimanche 8 décembre 2019
Bravo Spirou !!!!!!!
"Aborder le problème de la Seconde Guerre Mondiale, c’est toujours compliqué, tant les alliances ont d’abord été surprenantes, puis dissoutes, tant les Nationalismes dans les pays belligérants s’épanouissaient sur le terreau de la misère laissée par les années Trente, et tant l’instauration du programme de destruction des Juifs d’Europe a mis de temps à être admis, à devenir une terrifiante évidence.
Eh bien Émile Bravo s’y est collé ! Depuis déjà presque une décennie, il traite brillamment de ce sujet, en avançant pas à pas dans le Nazisme, dans l’infiltration des idées les plus terribles au sein de l’Europe, et ici tout particulièrement en Belgique.
Le pari de départ était vraiment très audacieux : nous faire connaître Spirou comme acteur de cette période, groom « ingénu » en 39, orphelin à la conscience impeccable, affublé de son camarade Fantasio, inconséquent autant qu'incohérent, contradictoire et désinvolte, gaffeur impulsif, égoïste, capricieux et pourtant attachant, et à deux, entrant petit à petit dans la lutte clandestine contre la barbarie, contre l’antisémitisme.
Ce pari est déjà gagné ! L’histoire n’est pas finie, il en reste encore deux tranches à venir. Mais à la fin de cette troisième partie, Spirou s’en va dans un train. Pour sauver deux enfants juifs, inconscient de ce qui les attend au bout du voyage, Spirou s’en va pour Auschwitz, conservant le secret espoir de retrouver à Cracovie celle qu’il pense être son premier amour.
Dans ces trois livres, tout est complexe.
L'organisation graphique, toujours très soignée et homogène, apparaît à première vue simple. Il n'en est rien : tous les plans sont judicieusement maintenus à hauteur d'œil de manière à favoriser toujours la lecture et cet incessant "ping-pong" de dialogues lumineux, sauf quand l'intensité de la scène impose un cadrage large ou élevé qui offre à nous, lecteurs, l'instant d'émotion et de respiration nécessaire.
Les psychologies des personnages sont ciselées. Et pourtant, Emile Bravo nous livre une histoire « pour enfants ». Il s ‘agit, tout le long des trois volumes, d’enfants, seuls ou en bande, résignés ou survoltés, agressifs et belliqueux, adorables de candeur, au beau milieu de l’apocalypse qui se dessine jour après jour, des dénonciations mesquines aux brutalités Nazies, des Nationalismes idiots aux turpitudes lâches et obscurantistes des prêtres et de l’église, et fort heureusement aussi, au milieu de… l’espoir malgré tout ! Celui des artistes, celui de ceux qui nourrissent les plus démunis, celui du curé qui n’accepte pas, celui du directeur de l’hôtel qui risque sa vie en disant NON à la réquisition de son hôtel, celui des résistants qui se cachent… L’espoir malgré tout.
Un chef-d’œuvre en cours…
Putain, Mille Bravos, Émile !!"