Source Courrier de l’Ouest, samedi 9 octobre 2010.
Recueilli par Guillaume Raineau (Merci )
Émile Bravo est l’invité d’honneur du 8ème Traits Portraits.
L’auteur de BD et illustrateur parisien, âgé de 46 ans, revendique sa filiation avec le code d’écriture
franco-belge et veut « interpeller » ses lecteurs.
Émile
Bravo ne cache pas sa timidité : pour la contrecarrer un chouïa, au
moment des photos, il serre
les bras très fort sur la poitrine ou fait des mimiques. L’humour,
de toute façon, est un des moteurs de sa vie. Il fait donc partie
intégrante de son œuvre.
Rencontre avec un auteur attachant.
Flatté d’être l’invité d’honneur de Traits Portraits ?
Émile Bravo :
« Plutôt très gêné. Je suis quelqu’un d’assez timide. Quand je
vois tout ce qu’il y a de moi autour de nous… C’est très flatteur
bien sûr, mais moi, c’est surtout l’aspect humain qui m’intéresse. »
Vous connaissiez ce festival ?
« Pas du tout. Les organisateurs m’ont appelé un jour et m’ont exposé leur projet.
Ils ont parlé des gens qui étaient venus ici avant moi. Des auteurs que j’apprécie particulièrement
.
Je
ne connaissais pas vraiment non plus le coin, j’avais juste fait une
virée à vélo avec des camarades,
d’Orléans à Angers. Deux potes angevins de notre atelier parisien,
Christian Aubrun et Manu Boisteau, m’ont dit que je pouvais faire Traits
Portraits. »
Obtenir des récompenses, être nominé pour prétendre en décrocher d’autres, est-ce gratifiant ou
déstabilisant ?
«-Oh,
vous savez, je ne suis pas un collectionneur de diplômes. Bon, c’est
toujours bien de faire partie
des nominés (NDLR : comme c’était mon cas lors de la Foire aux
livres de Francfort), si ça fait parler de la BD et si ça fait en sorte
que je vende des bouquins.
Si
on peut apporter une toute petite pierre à l’édifice… Nous essayons de
faire passer quelques idées,
d’émettre un point de vue. Je ne prétends surtout pas faire
l’éducation du monde entier ! Il faut voir la vie avec beaucoup de
distance. Le dessin est juste un mode d’expression, une
écriture graphique. »
Vous ne pensiez pas faire de la BD un métier. Le déclic ?
« Ado,
alors qu’on nous demande de choisir notre branche et qu’on se pose
beaucoup de questions, un
pote me dit : « T’as qu’à faire de la BD » Pourquoi pas raconter des
histoires en dessins. C’est ça qui me rend heureux. Je me suis donné
les moyens de m’exprimer dans le monde
dans lequel je vis. Je ne suis pas autosatisfait pour autant. La BD
est un milieu assez discret qui me convient. Mais il faut vivre pour
raconter des choses, ne pas rester renfermé chez
soi ! Et, pour moi, le rire et l’humour sont essentiels. Ils
permettent de faire passer des messages. Sans humour, tout devient de la
morale (sic). »
Peut-on parler d’un style ou d’une patte Bravo ?
« J’ai
ma patte à moi. On a d’abord nos influences, puis on s’en libère petit à
petit. Disons
que j’ai juste personnalisé le code d’écriture franco-belge de la
BD. Je propose des choses simples, accessibles. J’ai toujours envie de
parler aux enfants, comme à leurs parents : il
s’agit de titiller leur intelligence et de ne surtout pas sortir de
mièvreries ! Interpeller. Proposer du questionnement. »
Parlez-nous du Spirou que vous avez dessiné ?
« Pas dessiné, non, mais écrit avec du dessin. J’avais carte blanche, pas de cahier des charges. La BD
est tellement liée à l’enfance : c’était vraiment amusant de faire vivre ces personnages de papier. »
Vos projets ?
« Je suis en train de faire un Jules, le 6ème de la série. Sortie prévue en juin ou en
septembre. »
Merci à dbruand pour cet info.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire