Toujours un cadeau de Basil, catalogue paru en 1995/1996 Illustrissimo.
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jeudi 8 octobre 2009
mercredi 7 octobre 2009
Illustrissimo
Aujourd'hui ouverture d'une nouvelle rubrique : Un jour... une image...
Je vais essayer de publier, en plus des rubriques habituelles, une image nouvelle chaque jour, tiré des nombreuses illustrations produites par Émile Bravo...
Pour commencer, un cadeau de Basil qui m'a adressé quelques scans d'un catalogue paru en 1995/1996 : Illustrissimo.
Chaque dossier d'illustrateur présente une photo de l'artiste enfant, accompagné par un dessin inédit : Kung Fu, l'agence ayant demandé à chacun des illustrateurs de représenter un souvenir d'un héros de leur enfance. Les suivants sont des réalisations faites avec l'agence.
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Je vais essayer de publier, en plus des rubriques habituelles, une image nouvelle chaque jour, tiré des nombreuses illustrations produites par Émile Bravo...
Pour commencer, un cadeau de Basil qui m'a adressé quelques scans d'un catalogue paru en 1995/1996 : Illustrissimo.
Chaque dossier d'illustrateur présente une photo de l'artiste enfant, accompagné par un dessin inédit : Kung Fu, l'agence ayant demandé à chacun des illustrateurs de représenter un souvenir d'un héros de leur enfance. Les suivants sont des réalisations faites avec l'agence.
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Emile Bravo dans Bodoï n°117 d'Avril 2008
Dans l'atelier d’Émile Bravo.
Publié sans le magasine : Bodoï n°117 d'Avril 2008
Page 22 à 25.
Une interview réalisée par Laurence le Saux.
On y parle de son dernier né : Le journal d'un Ingénu, sa méthode de travail, sa conception de la bd, son parcours, sa conception de la bd jeunesse et ses influences....
Un petit extrait :
« J’attaque l’album soit chez moi, soit dans un lieu isolé. Je ne peux pas rester à l’atelier, il me faut du calme : pas question qu’un collègue passe de la chanson française par exemple, sinon les mots se mélangent dans ma tête ! Pour réaliser mon dernier album, je me suis installé dans la maison d’amis sur l’Ile d’Oléron, puis chez Lewis Trondheim à Montpellier.
Je me fiche un peu de la documentation, elle ne m’obsède pas. Si ce que je dessine n’est pas conforme à la réalité, ce n’est pas grave. Le sens du détail s’apparente selon moi à du maniérisme, et cache souvent une incompréhension du dessin lui-même : le nombre exact de boutons d’un uniforme m’indiffère complètement ! Ce qu’il faut, c’est sentir cet uniforme... »
Publié sans le magasine : Bodoï n°117 d'Avril 2008
Page 22 à 25.
Une interview réalisée par Laurence le Saux.
On y parle de son dernier né : Le journal d'un Ingénu, sa méthode de travail, sa conception de la bd, son parcours, sa conception de la bd jeunesse et ses influences....
Un petit extrait :
« J’attaque l’album soit chez moi, soit dans un lieu isolé. Je ne peux pas rester à l’atelier, il me faut du calme : pas question qu’un collègue passe de la chanson française par exemple, sinon les mots se mélangent dans ma tête ! Pour réaliser mon dernier album, je me suis installé dans la maison d’amis sur l’Ile d’Oléron, puis chez Lewis Trondheim à Montpellier.
Je me fiche un peu de la documentation, elle ne m’obsède pas. Si ce que je dessine n’est pas conforme à la réalité, ce n’est pas grave. Le sens du détail s’apparente selon moi à du maniérisme, et cache souvent une incompréhension du dessin lui-même : le nombre exact de boutons d’un uniforme m’indiffère complètement ! Ce qu’il faut, c’est sentir cet uniforme... »
mardi 6 octobre 2009
Emile Bravo dans Canal BD n°17 de Jan/Fév 2001
Gros plan sur Jules, Janet et son double, pour la sortie du Tome 2 des épatantes aventures de Jules : La réplique inattendue.
Dans le magasine : Canal BD n°17 de Janvier Février 2001.
Page 4 et 5.
" Très doué pour son âge, Jules a la malchance d'être harcelé par un frère stupide aux blagues insupportables.
Pour le "sauver", son amie anglaise Janet, avec qui il a partagé un voyage interplanétaire extraordinaire (cf. L'imparfait du futur), l'invite à passer quelques jours dans son île.
Mais, dès leur arrivée, les voilà replongés dans l'Aventure : la mère de Janet, prix Nobel pour ses travaux sur le clonage, a été enlevée.
Pour résoudre cette affaire, nos deux amis auront bien besoin de toute leur intelligence... et de leurs amis extraterrestres! Abordant des problèmes tels que le clonage, l'infinité galactique ou l'informatique, voilà une série jeunesse qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles.
S'il n'oublie pas de saupoudrer ses histoires de la magie de l'enfance, Émile Bravo aborde de front des sujets "adultes", sans jamais être inaccessible.
On comprend même tout de la physique appliquée!
Avec son trait fidèle à la Ligne Claire, le jeune auteur réussit là une BD qui réunit véritablement juniors et seniors..."
Dans le magasine : Canal BD n°17 de Janvier Février 2001.
Page 4 et 5.
" Très doué pour son âge, Jules a la malchance d'être harcelé par un frère stupide aux blagues insupportables.
Pour le "sauver", son amie anglaise Janet, avec qui il a partagé un voyage interplanétaire extraordinaire (cf. L'imparfait du futur), l'invite à passer quelques jours dans son île.
Mais, dès leur arrivée, les voilà replongés dans l'Aventure : la mère de Janet, prix Nobel pour ses travaux sur le clonage, a été enlevée.
Pour résoudre cette affaire, nos deux amis auront bien besoin de toute leur intelligence... et de leurs amis extraterrestres! Abordant des problèmes tels que le clonage, l'infinité galactique ou l'informatique, voilà une série jeunesse qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles.
S'il n'oublie pas de saupoudrer ses histoires de la magie de l'enfance, Émile Bravo aborde de front des sujets "adultes", sans jamais être inaccessible.
On comprend même tout de la physique appliquée!
Avec son trait fidèle à la Ligne Claire, le jeune auteur réussit là une BD qui réunit véritablement juniors et seniors..."
lundi 5 octobre 2009
Bye-Bye Bush... chez Me, myself and I
J’aime bien les ouvrages collectifs.
Avoir plusieurs auteurs de qualité dans un même album est toujours sympathique. De plus, j’affectionne les histoires courtes, le format « nouvelle ». Ce type d’ouvrage permet parfois de découvrir de nouveaux talents ou une autre facette de l’univers d’un auteur. Mais encore faut-il que le sujet soit à la hauteur.
Que ce collectif ait du sens et de par son sujet, et dans le choix des auteurs.
Avoir plusieurs auteurs de qualité dans un même album est toujours sympathique. De plus, j’affectionne les histoires courtes, le format « nouvelle ». Ce type d’ouvrage permet parfois de découvrir de nouveaux talents ou une autre facette de l’univers d’un auteur. Mais encore faut-il que le sujet soit à la hauteur.
Que ce collectif ait du sens et de par son sujet, et dans le choix des auteurs.
Traiter
du départ de Georges W. Bush, après ses huit années de règne, n’est
certes pas une idée très originale, mais non moins
intéressante. Un album auquel ne participent que des grands
dessinateurs de presse et de bandes dessinées. D’ailleurs, tous les
grands mensuels et hebdomadaires humoristiques y sont
représentés : Charlie Hebdo avec Charb, Luz et Jul, l’Echo des savanes avec Vuillemin, Ivan Brun et Nix (qu'on retrouve aussi dans Le Strip), Fluide
Glacial avec Clarke, Thiriet et Bercovici, Siné Hebdo avec Aranega et Malingrey et même des anciens de Ferraille Illustré tels que Mathieu Sapin, Bouzard (qui
collabore également au Psikopat) ou Emile Bravo. Bref, tous
les courants de l’humour dessiné sont présents, ce qui nous démontre
qu’au-delà de certaines querelles, il n’y a pas
de clivage.
Ces auteurs collaborent ensemble autour d’un sujet fédérateur.
...
Émile Bravo retranscrit le monde politique des USA à l’échelle d’un village du Far West. « Debeuliou » est le chérif sur le départ, qui veut mettre à sa place le vieil Old Timer Mc Cain. Mais c’est sans compter sur l’institutrice Hillary Clinton et son esclave de service, Obama. Les peaux-rouges sont bien évidemment, les islamistes.
Pour lire la suite venez visiter le site Me, myself and I
Ces auteurs collaborent ensemble autour d’un sujet fédérateur.
...
Émile Bravo retranscrit le monde politique des USA à l’échelle d’un village du Far West. « Debeuliou » est le chérif sur le départ, qui veut mettre à sa place le vieil Old Timer Mc Cain. Mais c’est sans compter sur l’institutrice Hillary Clinton et son esclave de service, Obama. Les peaux-rouges sont bien évidemment, les islamistes.
Pour lire la suite venez visiter le site Me, myself and I
dimanche 4 octobre 2009
Emile Bravo, dans avant première n°44 d'Avril-Mai-Juin 2008
Une interview dans le magasine : Avant Première n° 44 d'Avril-Mai-Juin 2008.
Par Rodolphe.
Interview courte (une page) d’Émile Bravo sur le journal d'un Ingénu.
Extrait:
Rodolphe: Vous êtes vous délibérément dit: je vais apporter (inventer) des réponses aux questions que chaque lecteur se pose : pourquoi Spirou est groom, comment a-t-il rencontré Fantasio, d'où sort Spip etc...?
Émile Bravo : C'était justement ça que je trouvais amusant : répondre enfin à ces questions que je me posais enfant.
Je suis un garçon assez fantaisiste, comme vous l'avez peut-être compris, mais qui a besoin d'une base cartésienne pour exprimer cet état d'esprit.
Aussi, fallait-il poser socialement et psychologiquement, l'univers de Spirou.
Rodolphe: D'où vous est venue cette légitimité par laquelle vous vous êtes autorisé à faire l'album "fondateur" de la série?
Émile Bravo : Ha! Ha! Il n'y a pas de légitimité!
Si je répondais avec cynisme, je dirais que Spirou est un produit des éditions Dupuis auquel il manquait un historique, une genèse plausible.
C'était donc un devoir de faire l'album fondateur pour renforcer ce produit... Hu! Hu! Mais je vous répondrais plutôt que ce qui m'intéressait, ce n'était pas de faire une nouvelle aventure de Spirou mais de comprendre et développer l'aspect humaniste du personnage face à un contexte historique.
C'est, en fait, un récit sur l'identité d'un préadolescent qui se cherche et se dévoile suite à un traumatisme.
En deux mots : comment un p'tit gars qui tient des portes dans un hôtel de Bruxelles peut-il devenir un aventurier parcourant le monde...
Rodolphe: Et si on vous proposait de reprendre le fil actuel de leurs aventures?
Émile Bravo : Le fil actuel? Oh, non! Mais je ferai sans doute un autre épisode qui suivra le premier parce que cette période extrême (la seconde guerre mondiale) me convient parfaitement pour évoquer la condition humaine.
Mais j'ai moi-même créé un personnage, à qui je dois faire vivre d'autres épatantes aventures. Il s'appelle Jules. Vous connaissez?
Dans ce même ouvrage, vous pourrez découvrir un entretien avec Alex Alice, Fanny Montgermont et de Gotlib.
Format 22 x 30 - 42 pages.
Par Rodolphe.
Interview courte (une page) d’Émile Bravo sur le journal d'un Ingénu.
Extrait:
Rodolphe: Vous êtes vous délibérément dit: je vais apporter (inventer) des réponses aux questions que chaque lecteur se pose : pourquoi Spirou est groom, comment a-t-il rencontré Fantasio, d'où sort Spip etc...?
Émile Bravo : C'était justement ça que je trouvais amusant : répondre enfin à ces questions que je me posais enfant.
Je suis un garçon assez fantaisiste, comme vous l'avez peut-être compris, mais qui a besoin d'une base cartésienne pour exprimer cet état d'esprit.
Aussi, fallait-il poser socialement et psychologiquement, l'univers de Spirou.
Rodolphe: D'où vous est venue cette légitimité par laquelle vous vous êtes autorisé à faire l'album "fondateur" de la série?
Émile Bravo : Ha! Ha! Il n'y a pas de légitimité!
Si je répondais avec cynisme, je dirais que Spirou est un produit des éditions Dupuis auquel il manquait un historique, une genèse plausible.
C'était donc un devoir de faire l'album fondateur pour renforcer ce produit... Hu! Hu! Mais je vous répondrais plutôt que ce qui m'intéressait, ce n'était pas de faire une nouvelle aventure de Spirou mais de comprendre et développer l'aspect humaniste du personnage face à un contexte historique.
C'est, en fait, un récit sur l'identité d'un préadolescent qui se cherche et se dévoile suite à un traumatisme.
En deux mots : comment un p'tit gars qui tient des portes dans un hôtel de Bruxelles peut-il devenir un aventurier parcourant le monde...
Rodolphe: Et si on vous proposait de reprendre le fil actuel de leurs aventures?
Émile Bravo : Le fil actuel? Oh, non! Mais je ferai sans doute un autre épisode qui suivra le premier parce que cette période extrême (la seconde guerre mondiale) me convient parfaitement pour évoquer la condition humaine.
Mais j'ai moi-même créé un personnage, à qui je dois faire vivre d'autres épatantes aventures. Il s'appelle Jules. Vous connaissez?
Dans ce même ouvrage, vous pourrez découvrir un entretien avec Alex Alice, Fanny Montgermont et de Gotlib.
Format 22 x 30 - 42 pages.
samedi 3 octobre 2009
Emile Bravo, dans on a marché sur la Bulle n° 18
Une interview dans le magasine : On a marché sur la Bulle n° 18 (Janvier 2009).
Par Elsa Flandin
Émile Bravo se confie sur dix pages, au travers d'une interview intimiste.... Juste un petit extrait, afin de vous mettre l'eau à la bouche...
Elsa Flandin: Donc si je résume notre rencontre, la conclusion c'est que la BD c'est de "l'écriture" c'est ça?
Émile Bravo : Voilàààà! Et toutes les écritures sont, à la base, du dessin!
Je le vois à travers le monde, dans des sociétés où le dessin est mis en valeur.
Regardez les écritures orientales idéographiques, ce sont des dessins.
Il existe dans ces pays un art de la calligraphie qui s'apparente à celui du dessin...
Parce qu'un idéogramme est un dessin, tout simplement.
De même, j'ai été surpris, en Bolivie, par l'intérêt des Indiens pour la bande dessinée et j'ai compris, en observant l'art des Incas, que les codes graphiques faisaient partie de leur culture.
Ils comprennent le dessin comme un langage.
Dans ce même ouvrage, vous pourrez découvrir un entretien avec Alex Alice, Fanny Montgermont et Gotlib.
Vous pouvez vous procurer cet ouvrage en vous adressant à : On a marché sur la Bulle
Format 15 x 21 - 61 pages.
Par Elsa Flandin
Émile Bravo se confie sur dix pages, au travers d'une interview intimiste.... Juste un petit extrait, afin de vous mettre l'eau à la bouche...
Elsa Flandin: Donc si je résume notre rencontre, la conclusion c'est que la BD c'est de "l'écriture" c'est ça?
Émile Bravo : Voilàààà! Et toutes les écritures sont, à la base, du dessin!
Je le vois à travers le monde, dans des sociétés où le dessin est mis en valeur.
Regardez les écritures orientales idéographiques, ce sont des dessins.
Il existe dans ces pays un art de la calligraphie qui s'apparente à celui du dessin...
Parce qu'un idéogramme est un dessin, tout simplement.
De même, j'ai été surpris, en Bolivie, par l'intérêt des Indiens pour la bande dessinée et j'ai compris, en observant l'art des Incas, que les codes graphiques faisaient partie de leur culture.
Ils comprennent le dessin comme un langage.
Dans ce même ouvrage, vous pourrez découvrir un entretien avec Alex Alice, Fanny Montgermont et Gotlib.
Vous pouvez vous procurer cet ouvrage en vous adressant à : On a marché sur la Bulle
Format 15 x 21 - 61 pages.
vendredi 2 octobre 2009
La Maison close décoince la bulle sur écrans.fr du 01 Février 2009
Source écrans.fr
Par Astrid Girardeau
A l’occasion du festival d’Angoulême, le duo Ruppert et Mulot invite une trentaine de dessinateurs de BD à investir le site collaboratif. Un joyeux bordel.
« Peuplée de ses femmes faciles et de ses clients avec toutes les conséquences logiques ou illogiques que peut entraîner ce mélange des rôles, des sexes et des genres. » La Maison close a ouvert ses portes, son salon, sa chambre, ses toilettes et même son musée érotique. Les dessinateurs Jérôme Mulot - au vestiaire -, Florent Ruppert - au bar - et Lewis Trondheim - en vigile - régissent ce joyeux et frais bordel où se croisent une trentaine d’auteurs de bande dessinée. Les unes jouant les prostituées (Catherine Meurisse, Lisa Mandel, Aude Picault, Nadja, Lucie Durbiano… et Charles Berberian), les autres les clients (Killoffer, Boulet, François Ayroles, Emile Bravo, etc.) Mais la Maison close, c’est aussi des histoires de frite, de raquette de badminton, d’odeur de merde. Des rencontres surprenantes et des quiproquos sexuels croustillants.
Avec en poche une carte blanche de Philippe Dupuy et Charles Berberian, présidents du 36e festival de la bande dessinée d’Angoulême, qui se clôt ce dimanche, Ruppert et Mulot, jeune duo déluré et talentueux (Panier de singe, le Tricheur) ont monté ce projet collaboratif « de bande dessinée Web 2.0 » à plus de 60 mains. Conçu avant tout par et pour Internet, il est exposé au festival. L’année dernière déjà, les deux compères organisaient un Championnat de bras de fer en ligne entre seize auteurs (Frédéric Poincelet, José Parrondo, Frederik Peeters, etc.). En sortait un joli bazar, entre joyeuse malhonnêteté et coups bas. Pour la Maison close, ils ont repris les mêmes concept et fonctionnement. Ils ont simplement fourni les éléments du décor, et laissé les dessinateurs faire vivre leur personnage.
Cette fois, par contre, ils n’ont donné aucun squelette de scénario, simplement un « environnement bancal, une situation de déséquilibre », explique Ruppert. L’écriture des douze récits s’est faite façon cadavre exquis, au fur et à mesure entre les auteurs organisés en duo. Tous avaient accès à un site internet sue lequel ils pouvaient voir les dessins des autres et réagir en ping-pong.
« Cela a démarré doucement, se souvient le dessinateur, et au bout d’un moment il y a eu une espèce d’enthousiasme, un emballement très grisant, les scénarios ont commencé à se croiser. » Avec, comme « ingrédient indispensable », la liberté. Il évoque aussi le retour des auteurs sur cette expérience « qu’ils ont adorée », une « espèce de délire où ils se sont fait plaisir ». Et ça se sent et se ressent. Dans ce dédale de jeux de drague, private jokes et scènes tant absurdes que jouissives.
« L’autre point de départ de la Maison close a été un constat de la part d’amies auteurs féminines agacées que leur travail soit vu comme de la "bande dessinée filles" », poursuit-il. Le choix du thème de la maison close, « super sensible », est revendiqué : « Pour les questions tabous ou sur lesquelles on ne réfléchit pas tant que ça. » Quelques dessinatrices féministes se sont dites choquées par le projet. Elles ont écrit un pamphlet, « pas très pertinent » selon Ruppert, qui a surtout eu pour conséquence d’engager une « vraie discussion interne » autour du sujet.
Internet est également l’un des piliers du projet, comme support et « outil incroyable » au service du partage du savoir, de la démocratie, etc. Chaque auteur a travaillé depuis chez lui, à son propre rythme, avec sa façon de faire. « L’interaction a vraiment pris. Ensemble ils ont tressé une sorte de conglomérat d’histoires, raconte Ruppert. A un moment, l’enthousiasme a été tellement fort que les auteurs nous réclamaient d’autres décors, ils ne s’arrêtaient plus. Ils auraient pu fabriquer toute une vie en parallèle. »
Par Astrid Girardeau
A l’occasion du festival d’Angoulême, le duo Ruppert et Mulot invite une trentaine de dessinateurs de BD à investir le site collaboratif. Un joyeux bordel.
« Peuplée de ses femmes faciles et de ses clients avec toutes les conséquences logiques ou illogiques que peut entraîner ce mélange des rôles, des sexes et des genres. » La Maison close a ouvert ses portes, son salon, sa chambre, ses toilettes et même son musée érotique. Les dessinateurs Jérôme Mulot - au vestiaire -, Florent Ruppert - au bar - et Lewis Trondheim - en vigile - régissent ce joyeux et frais bordel où se croisent une trentaine d’auteurs de bande dessinée. Les unes jouant les prostituées (Catherine Meurisse, Lisa Mandel, Aude Picault, Nadja, Lucie Durbiano… et Charles Berberian), les autres les clients (Killoffer, Boulet, François Ayroles, Emile Bravo, etc.) Mais la Maison close, c’est aussi des histoires de frite, de raquette de badminton, d’odeur de merde. Des rencontres surprenantes et des quiproquos sexuels croustillants.
Avec en poche une carte blanche de Philippe Dupuy et Charles Berberian, présidents du 36e festival de la bande dessinée d’Angoulême, qui se clôt ce dimanche, Ruppert et Mulot, jeune duo déluré et talentueux (Panier de singe, le Tricheur) ont monté ce projet collaboratif « de bande dessinée Web 2.0 » à plus de 60 mains. Conçu avant tout par et pour Internet, il est exposé au festival. L’année dernière déjà, les deux compères organisaient un Championnat de bras de fer en ligne entre seize auteurs (Frédéric Poincelet, José Parrondo, Frederik Peeters, etc.). En sortait un joli bazar, entre joyeuse malhonnêteté et coups bas. Pour la Maison close, ils ont repris les mêmes concept et fonctionnement. Ils ont simplement fourni les éléments du décor, et laissé les dessinateurs faire vivre leur personnage.
Cette fois, par contre, ils n’ont donné aucun squelette de scénario, simplement un « environnement bancal, une situation de déséquilibre », explique Ruppert. L’écriture des douze récits s’est faite façon cadavre exquis, au fur et à mesure entre les auteurs organisés en duo. Tous avaient accès à un site internet sue lequel ils pouvaient voir les dessins des autres et réagir en ping-pong.
« Cela a démarré doucement, se souvient le dessinateur, et au bout d’un moment il y a eu une espèce d’enthousiasme, un emballement très grisant, les scénarios ont commencé à se croiser. » Avec, comme « ingrédient indispensable », la liberté. Il évoque aussi le retour des auteurs sur cette expérience « qu’ils ont adorée », une « espèce de délire où ils se sont fait plaisir ». Et ça se sent et se ressent. Dans ce dédale de jeux de drague, private jokes et scènes tant absurdes que jouissives.
« L’autre point de départ de la Maison close a été un constat de la part d’amies auteurs féminines agacées que leur travail soit vu comme de la "bande dessinée filles" », poursuit-il. Le choix du thème de la maison close, « super sensible », est revendiqué : « Pour les questions tabous ou sur lesquelles on ne réfléchit pas tant que ça. » Quelques dessinatrices féministes se sont dites choquées par le projet. Elles ont écrit un pamphlet, « pas très pertinent » selon Ruppert, qui a surtout eu pour conséquence d’engager une « vraie discussion interne » autour du sujet.
Internet est également l’un des piliers du projet, comme support et « outil incroyable » au service du partage du savoir, de la démocratie, etc. Chaque auteur a travaillé depuis chez lui, à son propre rythme, avec sa façon de faire. « L’interaction a vraiment pris. Ensemble ils ont tressé une sorte de conglomérat d’histoires, raconte Ruppert. A un moment, l’enthousiasme a été tellement fort que les auteurs nous réclamaient d’autres décors, ils ne s’arrêtaient plus. Ils auraient pu fabriquer toute une vie en parallèle. »
mercredi 30 septembre 2009
Interview pour Point G... du 06 Janvier 2009
Le Salon du
livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, qui s’est déroulé
du 26 novembre au 1er décembre dernier (toujours à
Montreuil) a délivré, encore une fois, son lot d’heureuses découvertes
et de prix judicieusement attribués.
Interview du dessinateur Emile Bravo, lauréat du Tam-Tam catégorie BD, pour Ma maman, un joli album où Jean Régnaud raconte son enfance sans sa mère.
Ma maman vient d’être primé au salon de Montreuil. Votre réaction (presque) à chaud ?
Emile Bravo : je suis très content, surtout pour Jean (Régnaud), auteur de l’histoire. D’un point de vue graphique, j’ai essayé d’exprimer au mieux ce texte, qui m’a beaucoup ému, et apparemment ça a fonctionné.
Ma maman se situe entre l’illustration et la bande dessinée, pourquoi ce choix ?
E.B. : la bande dessinée et l’illustration, quand elles sont bien faites, ne reprennent pas forcément des passages du texte. Là, l’illustration apporte de la narration graphique, le récit a d’ailleurs été construit comme ça dès le départ. Jean visualisait déjà les illustrations, il les a décrites en détail. On voyait qu’il avait besoin de s’exprimer de façon graphique. Ensuite, il m’a paru intéressant de mêler illustration pleine page et bande dessinée quand il y a du dialogue. Parce que la bande dessinée, selon ma vision, c’est du dialogue !
Dans Ma maman, on se demande quelle est la part de vérité ! Par exemple, la petite fille qui donne des nouvelles imaginaires de la mère de Jean, le petit garçon, ça aurait pû être mignon mais c’est monstrueux, non ?
E.B. : oui, mais c’est la réalité, il s’agit d’une œuvre autobiographique. Tout ne s’est pas passé forcément en même temps. En fait, Jean a rassemblé tous ses traumatismes pour en faire une histoire. Il l’a juste un peu romancée pour que chronologiquement l’histoire tienne sur six mois, mais tout est vrai !
La lecture de Ma maman est très agréable pour un adulte, on se replonge dans le monde de l’enfance, qu’il soit drôle ou cruel. Avez-vous travaillé sur une double lecture ou est-ce qu’une bonne histoire pour enfant, c’est une bonne histoire avant tout ?
E.B. : je dis souvent qu’une bonne histoire pour adulte doit être lisible par un enfant et inversement. Il faut marier ces différents degrés de lecture pour qu’un adulte développe également son interprétation. Et si Ma maman plaît à tout le monde, c’est parce que l’histoire de Jean est très bien ficelée.
Vous êtes un auteur jeunesse, cette appellation vous convient-elle ?
E.B. : je suis un auteur tout public. J’ai adopté cette écriture graphique qu’est la bande dessinée pour m’adresser à des enfants. Mais il ne faut pas s’imaginer que je m’enferme dans un univers, je parle à tout le monde. Etant un adulte, il faut que les histoires que j’illustre ou que je crée me plaisent, c’est pour cela, je pense, que je ne fais pas dans la mièvrerie.
Vous êtes aussi l’auteur des Epatantes aventures de Jules, de deux albums très drôles dont les héros sont sept ours nain, avez-vous envie de publier des albums uniquement pour adulte ?
E.B. : si on part de ma définition, je considère que Jules ou les Ours nains c’est de la bande dessinée pour adulte, parce qu’il y a un degré de lecture pour adulte.
Oui, cela s’adresse aux enfants et aux adultes, mais publier une bande dessinée uniquement pour adultes, ça vous tente ?
E.B. : mais être adulte, qu’est-ce que c’est ? Je pense que c’est quand on renoue avec son enfance. Et ce que l’on présente, en général, comme étant de la bande dessinée pour adulte (c’est pareil pour le cinéma, pour la littérature), c’est lorsqu’il y a du sexe et de la violence. Pour moi, ça s’adresse plutôt aux adolescents ! Des œuvres pour la jeunesse, comme Tintin par exemple, sont beaucoup plus mûres.
Vous parliez de Tintin, le slogan de 7 à 77 ans semble vous correspondre !
E.B. : oui, ce qui beau dans la bande dessinée, que l’on ne retrouve pas forcément dans le cinéma ou la littérature, c’est que ça peut se lire à deux, ça se partage. Une interactivité se crée, ainsi qu’une complicité intergénérationnelle. Je trouve ça si fort, et tellement particulier à la bande dessinée, que je trouve dommage de ne pas l’utiliser.
A propos de votre style graphique, votre premier album, Ivoire, a été publié dans la collection Atomium chez Magic Strip, où vous avez succédé à la fine fleur de la ligne claire franco-belge : Chaland, Cornillon, Avril, Dupuy & Berberian, assumez-vous cette héritage ?
E.B. : je me souviens avoir lu, étant gamin, le livre d’entretiens* avec Hergé, mené par Numa Sadoul. Ils y évoquaient la question de la ligne claire. Pour Hergé, ce n’était pas du tout un mouvement graphique, mais l’adéquation entre le texte et l’image. Cela signifie que l’aspect esthétique ne prime pas sur la lisibilité, la clarté et la fluidité de l’histoire. L’image est au service du récit, point barre ! Le côté esthétique ne m’a jamais vraiment préoccupé… Je cherche, bien sûr, l’équilibre dans mes cases et ne me lancerai pas dans une plongée si ce n’est pas nécessaire. Je ne me considère pas comme un dessinateur mais comme un “narrateur graphique”. Ce qui est important avant tout, c’est l’attitude, le mouvement, le jeu des personnages. Je parle souvent de théâtre. Les décors sont là simplement pour étoffer, donner une ambiance, ils faut les évoquer sans trop de détails car ça peut nuire à la lisibilité. Tout ce qui doit être dessiné en arrière-plan ne nécessite pas d’être trop appuyé : ce sont des choses qui sont vues en deuxième ou troisième lecture. A mon avis, on ne doit pas trop jouer avec ça parce que ça peut déstabiliser le lecteur. Aujourd’hui, il me semble que beaucoup de gens ne savent pas lire un dessin, donc il ne faut pas les perturber.
N’y a-t-il pas, tout de même, à l’origine, une fascination pour Chaland ?
E.B. : oui. Ce qui me paraît intéressant avec Chaland, c’est l’opposition entre, d’une part, la pureté du trait, ces jolis pleins et déliés qui font référence aux années 50, début 60, avec ce côté innocent de la bande dessinée de l’époque et, d’autre part, le propos, très dur. Voilà ce qui me plaisait chez lui, pas l’aspect esthétique. Je n’ai jamais cherché à l’imiter. Lui prenait beaucoup de plaisir à réaliser des décors, fantastiques ; les miens sont basiques. Chaland avait un côté très graphique, moi, j’épure le plus possible pour servir le récit.
Vous avez été doublement récompensé pour Ma maman… (Angoulème, Montreuil), pour « votre » Spirou (Le Journal d’un ingénu avec le prix des libraires BD. Est-ce l’année Emile Bravo ?
E.B. : (rires) je ne sais pas ! Je ne suis pas dupe, je me rends bien compte que c’est le vecteur Spirou qui porte tout ça. A partir de là, il faut rester humble. Tant mieux si ça plait et si ça peut aider à ce que les gens se penchent sur mon enfant à moi, Les Epatantes aventures de Jules, j’en suis ravi.
Les projets ?
E.B. : je viens de finir un Ours nain qui sort au mois de mars, et je vais attaquer un Jules.
*Tintin et moi, entretiens avec Hergé de Numa Sadoul. Editions Flammarion.
Propos recueillis par Laurent Assuid
Source Point G Magasine
Interview du dessinateur Emile Bravo, lauréat du Tam-Tam catégorie BD, pour Ma maman, un joli album où Jean Régnaud raconte son enfance sans sa mère.
Ma maman vient d’être primé au salon de Montreuil. Votre réaction (presque) à chaud ?
Emile Bravo : je suis très content, surtout pour Jean (Régnaud), auteur de l’histoire. D’un point de vue graphique, j’ai essayé d’exprimer au mieux ce texte, qui m’a beaucoup ému, et apparemment ça a fonctionné.
Ma maman se situe entre l’illustration et la bande dessinée, pourquoi ce choix ?
E.B. : la bande dessinée et l’illustration, quand elles sont bien faites, ne reprennent pas forcément des passages du texte. Là, l’illustration apporte de la narration graphique, le récit a d’ailleurs été construit comme ça dès le départ. Jean visualisait déjà les illustrations, il les a décrites en détail. On voyait qu’il avait besoin de s’exprimer de façon graphique. Ensuite, il m’a paru intéressant de mêler illustration pleine page et bande dessinée quand il y a du dialogue. Parce que la bande dessinée, selon ma vision, c’est du dialogue !
Dans Ma maman, on se demande quelle est la part de vérité ! Par exemple, la petite fille qui donne des nouvelles imaginaires de la mère de Jean, le petit garçon, ça aurait pû être mignon mais c’est monstrueux, non ?
E.B. : oui, mais c’est la réalité, il s’agit d’une œuvre autobiographique. Tout ne s’est pas passé forcément en même temps. En fait, Jean a rassemblé tous ses traumatismes pour en faire une histoire. Il l’a juste un peu romancée pour que chronologiquement l’histoire tienne sur six mois, mais tout est vrai !
La lecture de Ma maman est très agréable pour un adulte, on se replonge dans le monde de l’enfance, qu’il soit drôle ou cruel. Avez-vous travaillé sur une double lecture ou est-ce qu’une bonne histoire pour enfant, c’est une bonne histoire avant tout ?
E.B. : je dis souvent qu’une bonne histoire pour adulte doit être lisible par un enfant et inversement. Il faut marier ces différents degrés de lecture pour qu’un adulte développe également son interprétation. Et si Ma maman plaît à tout le monde, c’est parce que l’histoire de Jean est très bien ficelée.
Vous êtes un auteur jeunesse, cette appellation vous convient-elle ?
E.B. : je suis un auteur tout public. J’ai adopté cette écriture graphique qu’est la bande dessinée pour m’adresser à des enfants. Mais il ne faut pas s’imaginer que je m’enferme dans un univers, je parle à tout le monde. Etant un adulte, il faut que les histoires que j’illustre ou que je crée me plaisent, c’est pour cela, je pense, que je ne fais pas dans la mièvrerie.
Vous êtes aussi l’auteur des Epatantes aventures de Jules, de deux albums très drôles dont les héros sont sept ours nain, avez-vous envie de publier des albums uniquement pour adulte ?
E.B. : si on part de ma définition, je considère que Jules ou les Ours nains c’est de la bande dessinée pour adulte, parce qu’il y a un degré de lecture pour adulte.
Oui, cela s’adresse aux enfants et aux adultes, mais publier une bande dessinée uniquement pour adultes, ça vous tente ?
E.B. : mais être adulte, qu’est-ce que c’est ? Je pense que c’est quand on renoue avec son enfance. Et ce que l’on présente, en général, comme étant de la bande dessinée pour adulte (c’est pareil pour le cinéma, pour la littérature), c’est lorsqu’il y a du sexe et de la violence. Pour moi, ça s’adresse plutôt aux adolescents ! Des œuvres pour la jeunesse, comme Tintin par exemple, sont beaucoup plus mûres.
Vous parliez de Tintin, le slogan de 7 à 77 ans semble vous correspondre !
E.B. : oui, ce qui beau dans la bande dessinée, que l’on ne retrouve pas forcément dans le cinéma ou la littérature, c’est que ça peut se lire à deux, ça se partage. Une interactivité se crée, ainsi qu’une complicité intergénérationnelle. Je trouve ça si fort, et tellement particulier à la bande dessinée, que je trouve dommage de ne pas l’utiliser.
A propos de votre style graphique, votre premier album, Ivoire, a été publié dans la collection Atomium chez Magic Strip, où vous avez succédé à la fine fleur de la ligne claire franco-belge : Chaland, Cornillon, Avril, Dupuy & Berberian, assumez-vous cette héritage ?
E.B. : je me souviens avoir lu, étant gamin, le livre d’entretiens* avec Hergé, mené par Numa Sadoul. Ils y évoquaient la question de la ligne claire. Pour Hergé, ce n’était pas du tout un mouvement graphique, mais l’adéquation entre le texte et l’image. Cela signifie que l’aspect esthétique ne prime pas sur la lisibilité, la clarté et la fluidité de l’histoire. L’image est au service du récit, point barre ! Le côté esthétique ne m’a jamais vraiment préoccupé… Je cherche, bien sûr, l’équilibre dans mes cases et ne me lancerai pas dans une plongée si ce n’est pas nécessaire. Je ne me considère pas comme un dessinateur mais comme un “narrateur graphique”. Ce qui est important avant tout, c’est l’attitude, le mouvement, le jeu des personnages. Je parle souvent de théâtre. Les décors sont là simplement pour étoffer, donner une ambiance, ils faut les évoquer sans trop de détails car ça peut nuire à la lisibilité. Tout ce qui doit être dessiné en arrière-plan ne nécessite pas d’être trop appuyé : ce sont des choses qui sont vues en deuxième ou troisième lecture. A mon avis, on ne doit pas trop jouer avec ça parce que ça peut déstabiliser le lecteur. Aujourd’hui, il me semble que beaucoup de gens ne savent pas lire un dessin, donc il ne faut pas les perturber.
N’y a-t-il pas, tout de même, à l’origine, une fascination pour Chaland ?
E.B. : oui. Ce qui me paraît intéressant avec Chaland, c’est l’opposition entre, d’une part, la pureté du trait, ces jolis pleins et déliés qui font référence aux années 50, début 60, avec ce côté innocent de la bande dessinée de l’époque et, d’autre part, le propos, très dur. Voilà ce qui me plaisait chez lui, pas l’aspect esthétique. Je n’ai jamais cherché à l’imiter. Lui prenait beaucoup de plaisir à réaliser des décors, fantastiques ; les miens sont basiques. Chaland avait un côté très graphique, moi, j’épure le plus possible pour servir le récit.
Vous avez été doublement récompensé pour Ma maman… (Angoulème, Montreuil), pour « votre » Spirou (Le Journal d’un ingénu avec le prix des libraires BD. Est-ce l’année Emile Bravo ?
E.B. : (rires) je ne sais pas ! Je ne suis pas dupe, je me rends bien compte que c’est le vecteur Spirou qui porte tout ça. A partir de là, il faut rester humble. Tant mieux si ça plait et si ça peut aider à ce que les gens se penchent sur mon enfant à moi, Les Epatantes aventures de Jules, j’en suis ravi.
Les projets ?
E.B. : je viens de finir un Ours nain qui sort au mois de mars, et je vais attaquer un Jules.
*Tintin et moi, entretiens avec Hergé de Numa Sadoul. Editions Flammarion.
Propos recueillis par Laurent Assuid
Source Point G Magasine
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