samedi 26 septembre 2009

Article de Pierre Dharréville dans l'humanité du 14 Aout 2008

Spirou, le journal d’un ingénu, d’Émile Bravo. Éditions Dupuis.
Il a l’air un peu nigaud, Spirou, dans son costume de groom désuet. Fantasio, lui, n’a pas besoin de costume pour paraître ridicule.
Il faut remonter un peu dans le temps pour comprendre le destin de ce jeune Belge moyen.
C’est ce que nous propose Émile Bravo, à qui il a été donné d’écrire une aventure du héros phare de la maison Dupuis.

Nous sommes à Bruxelles, en octobre 1939, la guerre menace. Spirou travaille dans un hôtel, et s’occupe d’une bande de gamins dont le passe-temps favori est de jouer au foot sur un terrain vague en se tapant dessus.
Ça chauffe entre le « fils de fasciste rexiste pourri » et le « gros fils de sale communiste »… La politique en culottes courtes. Spirou, complètement à côté de la plaque, a le chic pour les réconcilier : « Et n’oubliez pas : nous sommes tous belges avant tout… » Sauf le fils d’immigré espagnol… Fantasio, piètre reporter people dans un quotidien bruxellois, rôde autour de l’hôtel où nichent une modiste reconnue et son célèbre boxeur d’amant. Y nichent aussi Glaubitz, secrétaire de Ribbentrop, et trois émissaires polonais qui cherchent à éviter la guerre et à sauver leur pays. Voici notre ingénu plongé au cœur de son époque. Sur sa route, une jeune femme de chambre, bien plus dégourdie, pour qui il a le béguin : « Je ne crois pas à l’identité nationale… L’identité nationale, c’est toujours celle du pouvoir en place, et c’est tout ! » 1939 ?

Source :
L'Humanité
Article de Pierre Dharréville

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