A l'occasion de la parution du tome 6 de Jules, Émile Bravo sera en dédicace le mercredi 7 décembre à
partir de 17h00 à la librairie L'Ouvre-Boîte à Paris.
Librairie L'Ouvre-Boîte - 20 rue des Petites Ecuries - Paris (10ème)
Extrait: "Avec
Jules, mon plaisir de lecture s'avère jubilatoire. L'adulte y
retrouvera l'intensité d'une
lecture d'enfance et la jeune génération découvrira en Jules, Janet
et leurs amis extraterrestres une équipe touchante, des modèles porteurs
de vraies valeurs constructives. Fabuleux et intelligent."
Émile
Bravo fait la chasse aux idées reçues sur la bande dessinée à partir de
quelques constats et en
s’insurgeant à propos de certains phénomènes liés aux modes et au
marché. Venu récemment à Maurice pour animer des ateliers autour de la
BD et de l’illustration jeunesse sur une invitation,
l’auteur a expliqué lors d’une conférence à l’IFM, de manière
convaincante et démonstrative, que la bande dessinée était avant tout
une écriture, le dessin y faisant simplement office d’outil ou
de code… Les
dessinateurs de bande dessinée (BD) n’en reviennent parfois pas
eux-mêmes lorsqu’ils voient les files
d’attente de fans demandant des dédicaces et signatures dans les
salons et rendez-vous culturels. Le dessin exerce une attraction telle
qu’une bande dessinée peut continuer de « vivre » en
publiant de nouveaux albums après la mort de ses auteurs… Ce
phénomène a le don d’énerver Émile Bravo qui considère par exemple la
survivance d’Astérix après le mort de René Goscini comme « le
scandale du siècle », estimant les albums qui ont suivi comme « nuls
» parce qu’ils ont été imaginés sans leur auteur, simplement prolongés
par leur dessinateur. Le
père de Jules et ses épatantes aventures estime que la BD ne doit pas
être perçue que par le biais de
son dessin et de la fascination qu’il exerce. Aussi, l’idée qu’on la
considère comme une forme d’expression puérile l’exaspère. « Nous avons
du mal à admettre que la BD est avant tout une
écriture car nous avons oublié qu’au départ, avant de se codifier de
manière de plus en plus abstraite, l’écriture a commencé par le dessin.
L’écriture cunéiforme primitive était figurative, les
idéogrammes également et ils le restent encore à certains égards
aujourd’hui. Au fil des siècles nous avons perdu le lien qui existait
entre le dessin et le code de l’écriture », explique Émile
Bravo. Comme
le début de l’Histoire a été associé à celui de l’écriture, tout ce qui
a trait à l’expression orale,
aux arts rupestres (etc) relève de la préhistoire… Et il est
difficile de voir de l’écriture dans le dessin et du dessin dans
l’écriture. Nous avons oublié que le dessin était un mode de
communication codifié. La BD peut se comprendre partout, elle a
néanmoins ses codes, styles et familles de langage à l’instar de l’école
franco-belge, des mangas, ou des comics américains pour ne
citer que les plus connus.
Irréaliste et expressive Émile
Bravo se passionne pour l’expressivité que permet la BD grâce à sa
capacité d’abstraction et de
stylisation. Ainsi, estime-t-il, des BD trop réalistes semblent
souvent « mal jouées… Imaginez un roman photo avec des visages plus
expressifs. Très vite, le réalisme conduit à la caricature ».
Le fait qu’ils ne soient pas réalistes permet aux dessins de BD
d’être plus expressifs, voire même d’exprimer des choses impensables au
cinéma ou dans la littérature. Émile Bravo cite en exemple
Mouse de l’auteur américain Art Spiegelman, qui a su représenter les
camps de concentration et l’holocauste, grâce à la stylisation et à la
zoomorphisation des personnages (avec les nazis en
chats et les juifs en souris). Ce
traitement a permis de rendre cette BD accessible aussi bien aux
adultes qu’aux enfants. Émile Bravo en
veut aux chapelles et aux clans de la BD qui font que par exemple
Mouse n’a pas trouvé d’éditeur de BD en France… mais un éditeur non
spécialisé à l’époque. Et Persepolis de Marjane Satrapi a été
un succès mondial en étant néanmoins boudée au départ par les fana
de BD, car elle ne rentrait pas dans leurs codes et petites habitudes… En
fait, le conférencier regrette qu’il existe dans le secteur de la BD
tant de produits et si peu de
véritables auteurs, simplement parce que les droits d’auteurs
peuvent être vendus comme dans le cas des séries télé. Le dessin a beau
exercer une grande fascination sur le public et faire bien
marcher le tiroir caisse, il existe néanmoins très peu de grands
dessinateurs dans le secteur de la BD – Émile Bravo en compte cinq en
France – qui excellent dans leur art d’un côté et reviennent
aux codes de la BD lorsqu’ils font un album…
Rencontre avec une classe de 3ème, à l'école du Nord, sur l’ile Maurice. Delphine prof de Français, raconte : "Il
y a quelques jours de cela, Emile Bravo est venu dans mon établissement
rencontrer les élèves de
3e. Cet auteur de bandes dessinées est connu pour ses « Epatantes
aventures de Jules », ou encore son « Journal d’un ingénu » (un Spirou
qu’il a réalisé en 2008). C’est un homme super gentil,
simple et souriant, qui a un contact facile avec les élèves. J’avais
eu l’occasion de le découvrir en mai en Espagne, pour le Prix BD que
nous organisions avec Cora, la doc du Lycée… et quelle
coïncidence d’apprendre qu’il avait été invité en novembre par
l’Institut Français de l’Ile Maurice!! Ni une, ni deux, à peine mes
valises ouvertes ici, j’ai demandé à ce qu’il puisse venir voir
les 3e de mon établissement : je trouve ses interventions tellement
géniales! Après
deux heures de discussion sans clim’ avec des élèves intéressés,
enthousiastes, qui lui ont posé
moult questions, l’auteur a terminé son intervention par la
réalisation d’un dessin (c’est ce qui fascine le plus les gens, même si
la majorité des élèves ont bien retenu son message : « c’est ce
que l’on a dire qui est le plus important, pas le dessin!! »). Le blog de delphine, qui relate sa vie d’enseignante sur l’ile Maurice: Une prof à Maurice Quelques photos prisent lors de cette rencontre.
Entretien avec Émile Bravo recueillis par Nazim Esoof pour l’express iD du mardi 22
novembre, lors de son séjour à Maurice la semaine dernière.
Extrait de cet entretien: N E: On reproche justement à la jeunesse contemporaine de faire preuve d’un imaginaire plutôt
aride… E
B: Les systèmes éducatifs en déliquescence sont très nocifs pour
l’espèce humaine. C’est dans l’intérêt
des gens qui veulent garder le pouvoir de maintenir le système
ainsi. Les personnes au pouvoir abrutissent les gens. Tout ce qu’elles
veulent, c’est que nous devenions des consommateurs. On donne
du divertissement aux gens pour qu’ils ne viennent pas vous
emmerder. De cette façon, il est moins difficile de les contrôler, de
les canaliser. La «culture télé» fait également beaucoup de mal
parce que c’est un instrument de consommation. Si les gens trouvent
du temps pour penser, cela pourrait nuire aux personnes au pouvoir. N E: Quelle est la place de l’art dans un tel monde ? E B: Il n’y a que l’art qui développe les esprits. Tout être humain a besoin de dire quelque chose. L’art
lui permet de donner un sens à sa vie autrement que dans le déjà-dit.
Si vous souhaitez lire l'intégralité de cet entretien, c'est ici: lexpress.mu
Une
nouvelle critique chezSoleil Vert Extrait: "Le
6e tome, Un plan sur la Comète, est sûrement le meilleur. D'abord parce
qu'il est plus dense, plus
long. On sent que les héros ont grandi, mûri. Ils peuvent donc
aborder des questions plus ou moins compliquées et d'une actualité
flagrante. On y parle de la crise, de politique, d'exploitation
des ressources pour le simple profit de quelques uns. De plus cet
album renvoie moins aux précédents, on peut donc l'aborder facilement
pour découvrir la série. Bref Jules, c'est vraiment
chouette."
Pour nos amis Espagnol... Un article sur Emile Bravo, sur le super site "Trazos en el bloc", en attendant sa visite en fin de semaine prochaine, lors
de la 14ème édition d'Expocomic à Madrid, du 1er au 4 décembre 2011.
Extrait: "Aprovechando
que uno de los autores invitados estrella del XIV Expocómic que está a
punto de comenzar
es el francés Émile Bravo (autor del cartel de esta edición), os
mostraremos en este post algunas de las dedicatorias (+ un vídeo) que
conseguimos alguno de nosotros en el pasado Saló del Còmic
de Barcelona. Y también recuperaremos para la ocasión una antigua
dedicatoria que conseguí hace ya unos años en la Fira del Llibre de
Valencia cuando, por sorpresa, el autor se acercó a dedicar
su primer volumen de Los defectos del futuro, aprovechando, como
todos sabéis, que Émile Bravo tiene raíces valencianas por parte
materna..."
Exposition sur le Journal d’un ingénu lors d’Expocomic 2011 Source: Trazos en el bloc Exposicion Emile Bravo: Spirou La
fascinación de Émile Bravo (París, 1964) por la historieta se remonta a
su más tierna infancia,
cuando su padre le inculcó un amor por el medio que, años más tarde,
le llevó a desechar la idea de cursar estudios de ingeniería, en
beneficio de un intento por construir una carrera como autor
de cómics. A
la hora de datar su vinculación profesional al mundo del tebeo, 1992 se
antoja como una fecha clave:
fue entonces cuando, acompañado de talentos pujantes como Lewis
Trondheim, David B., Joann Sfar o Christophe Blain, fundó el Atelier
Nawak. Un variado grupo de historietistas –hoy en día
convertidos en referentes del Noveno Arte– a los que más tarde se
unirían Frédéric Boilet, Marjane Satrapi y Marc Boutavant, dando forma
al Atelier des Vosges. Esta generación de autores derivó
en la corriente conocida como Nouvelle Bande Desinée, surgida como
opisición frente a un modo de hacer cómics –el promovido por la
industria francoblega de la época– con el que no comulgaban. De
este caldo de cultivo surgieron iniciativas editoriales
alternativas, como l’Association, a raíz de cuyo empeño se produjo una
significativa apertura temática y estilística en el panorama
europeo. Vinculado
familiarmente a España –es hijo de padre catalán y madre valenciana–,
Bravo siempre ha
reivindicado el potencial formativo de la historieta, defendiendo
todo esfuerzo tendente a que “el cómic infantil recupere su función
tradicional de formar a los niños, como sucedía con los
cuentos antiguos“. Una opinión que ha tratado de llevar a la
práctica durante su carrera, caracterizada por estar principalemente
orientada a un público infantil… aún tratándose de obras que, al
igual que sus lecturas de juventud, esconden diferentes niveles de
lectura, siendo igualmente disfrutables por adultos. Así lo acreditan
trabajos como la serie de álbumes centrados en las
aventuras de Jules –seis hasta la fecha, inéditos en nuestro país– o
los libros ilustrados protagonizados por Los siete osos enanos (SM). A
lo largo de su trayectoria profesional, también ha tenido ocasión de
dibujar la trilogía de Alexis
Strogonov, con guiones de un Jean Regnaud con el que coincidiría de
nuevo en Mi mamá está en América y ha conocido a Buffalo Bill (Ponent
Mon). Pero también logró encontrar tiempo para aceptar el
ofrecimiento brindado por Dargaud de ofrecer su particular visión
acerca de dos clásicos del cómic francobelga; una propuesta que
fructificó en Las aventuras de Spirou y Fantasio: Diario de un
ingenuo (Planeta DeAgostini Cómics), laureada obra a la que
probablemente dará continuidad a través de un segundo álbum…. Y es precisamente de esta obra de la que podemos disfrutar en exposición en esta edición de
Expocomic. Merci Carlos