Une image extraite du périodique Astrapi n° 636.
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samedi 31 octobre 2009
Le cri du hibou n°13 Automne 2009...
Surprise de la rentrée: Bibliomedia reçoit Émile Bravo.
Auteur de bande dessinée atypique, plébiscité depuis toujours dans les bonnes bibliothèques, il nous régale de ses séries, Aleksis Strogonov, Jules, ses micmacs de contes détournés des Ours nains, du magnifique Ma maman est en Amérique... et enfin du coup de maître Spirou, le journal d'un ingénu qui l'a fait connaître du grand public.
Avec Émile, on rit, on réfléchit, on a des pincements au cœur. Ces temps, il rafle prix sur prix, justement récompensé, beaucoup sollicité.
Avant de reprendre son crayon pour de nouvelles aventures, il nous fera l'amitié d'être à Lausanne pour les animations suivantes...
Émile Bravo à aussi illustré ce numéro 13, ''En déroute la critique littéraire?'' …
Le site: Le Cri du Hibou
Merci à Katia
Auteur de bande dessinée atypique, plébiscité depuis toujours dans les bonnes bibliothèques, il nous régale de ses séries, Aleksis Strogonov, Jules, ses micmacs de contes détournés des Ours nains, du magnifique Ma maman est en Amérique... et enfin du coup de maître Spirou, le journal d'un ingénu qui l'a fait connaître du grand public.
Avec Émile, on rit, on réfléchit, on a des pincements au cœur. Ces temps, il rafle prix sur prix, justement récompensé, beaucoup sollicité.
Avant de reprendre son crayon pour de nouvelles aventures, il nous fera l'amitié d'être à Lausanne pour les animations suivantes...
Émile Bravo à aussi illustré ce numéro 13, ''En déroute la critique littéraire?'' …
Le site: Le Cri du Hibou
Merci à Katia
vendredi 30 octobre 2009
Astrapi n° 632
Une image extraite du périodique Astrapi n° 632.
Rubrique Truc à savoir page 30.
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Jonas 01 de Louise Lizano... Interview...
Comix de Louise Lizano.
12 pages quadri. Sortie octobre 2008. Format 14x19.
Jonas 01 • Jonas est le premier Comix de Louise Lizano.
Après quelques participations dans Louise, un album écrit et dessiné par ses parents, une illustration publiée dans la petite famille et un lapin offert à James et Boris Mirroir pour Zzzwük, Louise Lizano signe à 9 ans sa première publication, avec son lion Jonas en personnage principal et de multiples formes de narration au sommaire.
Elle prépare par ailleurs une petite série de carte animalière qui sortira aussi à la Fédération Française de Comix.
Au sommaire de ce numéro un,
•Une présentation de Marzi de Marzena Sowa et Sylvain Savoïa.
•Jonas #1
•Printemps, été, automne, hivers et printemps. Écrit par Marzena Sowa et dessiné par Louise Lizano.
•Des chroniques de Lou! de Julien neel, de Jules d'Émile Bravo et de Raghnarok de Boulet.
Une petite interview de l’auteur de ce fanzine :
Jean Marc : Présentes toi un peu, pour les lecteurs qui ne te connaisse pas? Âge, passion, etc.
Louise Lizano : Je m'appelle Louise, j'ai 10 ans, j'ai fait un (petit) fanzine, Jonas. Mon animal préféré est le panda-roux et j'ai un oiseau et un chien.
JM : D'où t'es venu l'idée de ce Fanzine?
LL : Ma maman aime beaucoup les lions et j'aime bien faire des histoires avec les animaux, alors j'ai pensé qu'un lion, c'était une bonne idée. La coloration de la crinière c'était pour faire plus amusant.
JM : Pourquoi une intervention d'Emile Bravo, le connais tu? L'as tu déjà rencontré et où?
LL : J'aime beaucoup les histoires qu'il fait. C'est pour ça que je l'ai mis dans mon fanzine.
Par contre, je ne l'ai jamais rencontré.
JM : Quels sont ses ouvrages que tu apprécies le plus?
LL : "Ma maman est partie en Amérique elle a rencontré Buffalo Bill".
JM : Quels sont tes projets, présents et futurs?
LL : Plus tard je veux (peut-être) faire écrivain et illustratrice. Comme livre, j'ai (peut-être aussi) une toute petite idée.
JM : Carte blanche, si tu as des choses qui te tiennent à cœur à faire passer, tu peux les exprimer ici.
LL : réflexion(s) : Ma toute petite idée c'est de faire une histoire avec une mort-vivante.
Petits détails : mon oiseau s'appelle Blue et mon chien Mikado.
Petite information : pour ceux qui aime "Mamette" il y a un livre sur son enfance qui est sorti.
JM : Merci Louise est bonne chance pour la réalisation de tes projets futures.
Pour visualiser ce fanzine : Le site de la Fédération Française de Comix ICI
12 pages quadri. Sortie octobre 2008. Format 14x19.
Jonas 01 • Jonas est le premier Comix de Louise Lizano.
Après quelques participations dans Louise, un album écrit et dessiné par ses parents, une illustration publiée dans la petite famille et un lapin offert à James et Boris Mirroir pour Zzzwük, Louise Lizano signe à 9 ans sa première publication, avec son lion Jonas en personnage principal et de multiples formes de narration au sommaire.
Elle prépare par ailleurs une petite série de carte animalière qui sortira aussi à la Fédération Française de Comix.
Au sommaire de ce numéro un,
•Une présentation de Marzi de Marzena Sowa et Sylvain Savoïa.
•Jonas #1
•Printemps, été, automne, hivers et printemps. Écrit par Marzena Sowa et dessiné par Louise Lizano.
•Des chroniques de Lou! de Julien neel, de Jules d'Émile Bravo et de Raghnarok de Boulet.
Une petite interview de l’auteur de ce fanzine :
Jean Marc : Présentes toi un peu, pour les lecteurs qui ne te connaisse pas? Âge, passion, etc.
Louise Lizano : Je m'appelle Louise, j'ai 10 ans, j'ai fait un (petit) fanzine, Jonas. Mon animal préféré est le panda-roux et j'ai un oiseau et un chien.
JM : D'où t'es venu l'idée de ce Fanzine?
LL : Ma maman aime beaucoup les lions et j'aime bien faire des histoires avec les animaux, alors j'ai pensé qu'un lion, c'était une bonne idée. La coloration de la crinière c'était pour faire plus amusant.
JM : Pourquoi une intervention d'Emile Bravo, le connais tu? L'as tu déjà rencontré et où?
LL : J'aime beaucoup les histoires qu'il fait. C'est pour ça que je l'ai mis dans mon fanzine.
Par contre, je ne l'ai jamais rencontré.
JM : Quels sont ses ouvrages que tu apprécies le plus?
LL : "Ma maman est partie en Amérique elle a rencontré Buffalo Bill".
JM : Quels sont tes projets, présents et futurs?
LL : Plus tard je veux (peut-être) faire écrivain et illustratrice. Comme livre, j'ai (peut-être aussi) une toute petite idée.
JM : Carte blanche, si tu as des choses qui te tiennent à cœur à faire passer, tu peux les exprimer ici.
LL : réflexion(s) : Ma toute petite idée c'est de faire une histoire avec une mort-vivante.
Petits détails : mon oiseau s'appelle Blue et mon chien Mikado.
Petite information : pour ceux qui aime "Mamette" il y a un livre sur son enfance qui est sorti.
JM : Merci Louise est bonne chance pour la réalisation de tes projets futures.
Pour visualiser ce fanzine : Le site de la Fédération Française de Comix ICI
jeudi 29 octobre 2009
Astrapi n° 632
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mercredi 28 octobre 2009
Astrapi n° 628
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mardi 27 octobre 2009
Astrapi n° 628
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Une interview sur vivre à Chalon.com...
Source: vivre à chalon.com
Entretien de Michel bonnet
Rencontrer Spirou ?
C'est avec Émile Bravo que nous avons commencé ce 36ème festival international de la bande dessinée d'Angoulême. C'était jeudi matin. Que peut-il y avoir de plus agréable que de démarrer sur les chapeaux de roues avec un auteur sympathique, nous ayant enchanté avec son album des Aventures de Spirou et Fantasio ? C'est vrai que ce n'est pas sa spécialité. Il ne répondait qu'à une commande, pour une collection où des auteurs viennent se frotter à un héros datant d'avant guerre (la seconde guerre mondiale). Son Journal d'un ingénu est une réussite totale. On peut le lire et y prendre plaisir même quand on n'est pas spécialiste de Spirou. Beaucoup ont apprécié le Spirou de Bravo même si j'ai bien entendu, ici ou là, quelques voix pour lui reprocher un engagement politique qui n'est pas dans la tradition de la série. Enfin, engagement politique limité, Spirou n'est pas transformé en conscience du monde et Bravo s'est contenté d'imaginer que la série, née avant la guerre, devait bien traverser cette période trouble pour venir jusqu'à nous. Spirou est obligé de vivre cette montée vers la guerre...
Émile Bravo a accepté de nous consacrer quelques minutes et je vous invite à suivre cet entretien du matin... Après ces instants merveilleux, il a dessiné pour nous un Spirou. Vous savez, ici, à Angoulême, la dédicace est un instant sacré. L'auteur prend le temps de nous offrir un dessin qui immortalise une rencontre et on repart avec relique, très respectueux... Ici, nous contenterons de vous allécher avec quelques photos... Le résultat est touchant, merci Émile, bravo pour ton « essentiel », c'est bien le moins qui pouvait t'être donné...
Pour écouter l'interview cliquez sur ce lien: ICI (puis sur la barre du curseur située au centre de la page.)
Entretien de Michel bonnet
Rencontrer Spirou ?
C'est avec Émile Bravo que nous avons commencé ce 36ème festival international de la bande dessinée d'Angoulême. C'était jeudi matin. Que peut-il y avoir de plus agréable que de démarrer sur les chapeaux de roues avec un auteur sympathique, nous ayant enchanté avec son album des Aventures de Spirou et Fantasio ? C'est vrai que ce n'est pas sa spécialité. Il ne répondait qu'à une commande, pour une collection où des auteurs viennent se frotter à un héros datant d'avant guerre (la seconde guerre mondiale). Son Journal d'un ingénu est une réussite totale. On peut le lire et y prendre plaisir même quand on n'est pas spécialiste de Spirou. Beaucoup ont apprécié le Spirou de Bravo même si j'ai bien entendu, ici ou là, quelques voix pour lui reprocher un engagement politique qui n'est pas dans la tradition de la série. Enfin, engagement politique limité, Spirou n'est pas transformé en conscience du monde et Bravo s'est contenté d'imaginer que la série, née avant la guerre, devait bien traverser cette période trouble pour venir jusqu'à nous. Spirou est obligé de vivre cette montée vers la guerre...
Émile Bravo a accepté de nous consacrer quelques minutes et je vous invite à suivre cet entretien du matin... Après ces instants merveilleux, il a dessiné pour nous un Spirou. Vous savez, ici, à Angoulême, la dédicace est un instant sacré. L'auteur prend le temps de nous offrir un dessin qui immortalise une rencontre et on repart avec relique, très respectueux... Ici, nous contenterons de vous allécher avec quelques photos... Le résultat est touchant, merci Émile, bravo pour ton « essentiel », c'est bien le moins qui pouvait t'être donné...
Pour écouter l'interview cliquez sur ce lien: ICI (puis sur la barre du curseur située au centre de la page.)
lundi 26 octobre 2009
Astrapi n° 620
Une image extraite du périodique Astrapi n° 620.
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Spirou, le journal d'un ingénu sur du9 l'autre Bande Dessinée...
Source du9
Chronique de Jeanine Floreani en Juin 2008
... Heureusement, Émile Bravo m’a rassurée. Grâce à son Spirou, j’ai même compris le mystère qui fondait, à mes yeux, la grandeur de ces icônes de papier. Si Tintin, Astérix, Gaston et Spirou, m’étaient inoubliables, c’était probablement parce qu’à un moment un auteur de bande dessinée s’était impudemment dénudé à travers eux (comme certains réalisateurs se mettent à nu à travers un acteur fétiche). Aujourd’hui encore, je n’apprécie pas tant les Gaston pour leur humour que pour l’étrange sentiment d’y deviner la détresse d’un auteur incertain d’être utile à la société.
Ces héros étaient habités, c’était l’évidence, cela les avait même distingués de la masse des gros nez. Et pourtant, par certains aspects, on pourrait croire à un secret bien gardé. Sinon, pourquoi fut-ce des hommes d’entretien chargés d’arroser les plantes, et non de véritables locataires venus réinvestir l’espace, que les éditeurs s’en allèrent engager une fois le premier propriétaire parti ?
La reprise d’Emile Bravo va donc marquer une rupture. Lui n’est pas venu faire l’entretien mais habiter le personnage. Et comme tout nouveau locataire, il commence par repeindre les murs et changer la moquette. On mesure ainsi à quel point Bravo fut toujours le fils d’Hergé, et non de Franquin (bien que de cela on se doutait pas mal depuis les premiers épisodes de Jules).
Adieu château de Champignac et autres terres féeriques. Ici, c’est la très historique menace de la seconde guerre mondiale et de la Pologne prise dans l’étau des fronts nazi et russe qui font office de décor. Adieu, aussi, le fantastique à tombeau ouvert. Si Spip l’écureuil menace à tout moment de prendre la parole, il ne le fait jamais, à l’exception d’un cauchemar et de la pirouette finale où les animaux certes communiquent, mais uniquement entre eux (et il faut en voir la conséquence). Comme dans Tintin, l’ouverture vers le merveilleux n’est, au mieux, qu’un leurre, au pire, un début de brèche toujours raccrochée à la réalité par le biais de croyances (le Yeti ou les extra-terrestres).
C’est de plain-pied dans notre monde, mieux encore dans son commentaire (la division de la Belgique en l’occurrence), que Spirou veut désormais prendre place.
Cet album est donc celui de l’emménagement. D’un côté, on perçoit toujours l’héritage de Franquin, architecture originelle incarnée par Fantasio, sympatoche et potache, déconnecté de la pensée et prêt à tout pour vivre une aventure. Et, de l’autre, on note l’arrivée de Bravo, petite soubrette d’origine polonaise et première amoureuse de Spirou, qui repeint sur son passage les murs de cet univers à grands coups de conscience. Enfin, et surtout, par-delà la conscience politique, s’infliltrent dans le costume de groom les angoisses qui étreignent ce nouvel auteur et sa vision de l’héroïsme, insufflant à Spirou cette dimension intime qui lui manquait cruellement depuis le départ de Franquin.
Spirou dérive ainsi vers l’archétype du héros à la « Emile Bravo », (c’est-à-dire précisément l’inverse de ce qui faisait auparavant de lui un héros classique). Comme Jules, Spirou ne fait rien de bien extraordinaire, il apprend. Sa seule aptitude héroïque est celle de l’orphelin, se chercher des professeurs et des maîtres, comprenez des pères de substitution, qui l’aideront à construire sa pensée et frayer son chemin.
La question de « l’héritage intellectuel », corollaire inévitable d’une vision du héros totalement dépendant de son éducation, se pose ainsi de nouveau, comme elle se posait déjà dans la série des Jules ou le roman illustré C’était la guerre mondiale. Ici, les enfants se chamaillent en brandissant les opinions politiques de leurs pères, Jules se place en porte-à-faux vis-à-vis du sien, et Bravo, en tant qu’auteur, de Jules à Spirou, de revendiquer la ligne claire tout en questionnant toujours, dans un même mouvement, certaines de ces facettes. Le voilà donc parti aux origines de la bande dessinée franco-belge pour y planter une dérivation, une nouvelle voie à emprunter d’autant plus qu’elle fut inexplorée jusqu’alors.
Voilà donc le programme du Spirou nouvel âge, groom concerné par le monde, décidé à poursuivre le combat mais à sa manière. Enfin, plus que tout, on aura assisté à la réincarnation du personnage, réinvesti d’une âme, à la recherche d’une épaule familière où se construire, d’un environnement humain pour meubler son vide affectif. Et lorsqu’un héros animé par la quête d’un père ressuscite chez l’adulte le désir de replonger en enfance, c’est qu’il a réussi sa mission au delà de toute espérance.
Si vous souhaitez lire la suite c'est ICI
Chronique de Jeanine Floreani en Juin 2008
... Heureusement, Émile Bravo m’a rassurée. Grâce à son Spirou, j’ai même compris le mystère qui fondait, à mes yeux, la grandeur de ces icônes de papier. Si Tintin, Astérix, Gaston et Spirou, m’étaient inoubliables, c’était probablement parce qu’à un moment un auteur de bande dessinée s’était impudemment dénudé à travers eux (comme certains réalisateurs se mettent à nu à travers un acteur fétiche). Aujourd’hui encore, je n’apprécie pas tant les Gaston pour leur humour que pour l’étrange sentiment d’y deviner la détresse d’un auteur incertain d’être utile à la société.
Ces héros étaient habités, c’était l’évidence, cela les avait même distingués de la masse des gros nez. Et pourtant, par certains aspects, on pourrait croire à un secret bien gardé. Sinon, pourquoi fut-ce des hommes d’entretien chargés d’arroser les plantes, et non de véritables locataires venus réinvestir l’espace, que les éditeurs s’en allèrent engager une fois le premier propriétaire parti ?
La reprise d’Emile Bravo va donc marquer une rupture. Lui n’est pas venu faire l’entretien mais habiter le personnage. Et comme tout nouveau locataire, il commence par repeindre les murs et changer la moquette. On mesure ainsi à quel point Bravo fut toujours le fils d’Hergé, et non de Franquin (bien que de cela on se doutait pas mal depuis les premiers épisodes de Jules).
Adieu château de Champignac et autres terres féeriques. Ici, c’est la très historique menace de la seconde guerre mondiale et de la Pologne prise dans l’étau des fronts nazi et russe qui font office de décor. Adieu, aussi, le fantastique à tombeau ouvert. Si Spip l’écureuil menace à tout moment de prendre la parole, il ne le fait jamais, à l’exception d’un cauchemar et de la pirouette finale où les animaux certes communiquent, mais uniquement entre eux (et il faut en voir la conséquence). Comme dans Tintin, l’ouverture vers le merveilleux n’est, au mieux, qu’un leurre, au pire, un début de brèche toujours raccrochée à la réalité par le biais de croyances (le Yeti ou les extra-terrestres).
C’est de plain-pied dans notre monde, mieux encore dans son commentaire (la division de la Belgique en l’occurrence), que Spirou veut désormais prendre place.
Cet album est donc celui de l’emménagement. D’un côté, on perçoit toujours l’héritage de Franquin, architecture originelle incarnée par Fantasio, sympatoche et potache, déconnecté de la pensée et prêt à tout pour vivre une aventure. Et, de l’autre, on note l’arrivée de Bravo, petite soubrette d’origine polonaise et première amoureuse de Spirou, qui repeint sur son passage les murs de cet univers à grands coups de conscience. Enfin, et surtout, par-delà la conscience politique, s’infliltrent dans le costume de groom les angoisses qui étreignent ce nouvel auteur et sa vision de l’héroïsme, insufflant à Spirou cette dimension intime qui lui manquait cruellement depuis le départ de Franquin.
Spirou dérive ainsi vers l’archétype du héros à la « Emile Bravo », (c’est-à-dire précisément l’inverse de ce qui faisait auparavant de lui un héros classique). Comme Jules, Spirou ne fait rien de bien extraordinaire, il apprend. Sa seule aptitude héroïque est celle de l’orphelin, se chercher des professeurs et des maîtres, comprenez des pères de substitution, qui l’aideront à construire sa pensée et frayer son chemin.
La question de « l’héritage intellectuel », corollaire inévitable d’une vision du héros totalement dépendant de son éducation, se pose ainsi de nouveau, comme elle se posait déjà dans la série des Jules ou le roman illustré C’était la guerre mondiale. Ici, les enfants se chamaillent en brandissant les opinions politiques de leurs pères, Jules se place en porte-à-faux vis-à-vis du sien, et Bravo, en tant qu’auteur, de Jules à Spirou, de revendiquer la ligne claire tout en questionnant toujours, dans un même mouvement, certaines de ces facettes. Le voilà donc parti aux origines de la bande dessinée franco-belge pour y planter une dérivation, une nouvelle voie à emprunter d’autant plus qu’elle fut inexplorée jusqu’alors.
Voilà donc le programme du Spirou nouvel âge, groom concerné par le monde, décidé à poursuivre le combat mais à sa manière. Enfin, plus que tout, on aura assisté à la réincarnation du personnage, réinvesti d’une âme, à la recherche d’une épaule familière où se construire, d’un environnement humain pour meubler son vide affectif. Et lorsqu’un héros animé par la quête d’un père ressuscite chez l’adulte le désir de replonger en enfance, c’est qu’il a réussi sa mission au delà de toute espérance.
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