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mardi 22 septembre 2015

Andersen - n° 313 - giugno 2014

Petit article sur la traduction de "Mais qui veut la peau des ours nains?" en italien.
Dans le magasine Andersen numéro 313.

ANDERSEN
la rivista e il premio dei libri per ragazzi
Via Crosa di Vergagni, 3 r. - I-16124 Genova
tel. ++39.010.2510829 - fax  ++39.010.2510838
http://www.premioandersen.it 
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dimanche 30 août 2015

Le journal d'un ingénu chez les Inrocks

"Un panorama d’albums où se mêlent classiques et œuvres contemporaines : Hergé, Riad Sattouf, Tezuka, Larcenet, Franquin, Stan Lee, Émile Bravo...

Ces dernières années, le paysage de la bande dessinée a beaucoup changé. 
Comme dans la musique, les lignes se sont brouillées. 
BD indépendante ou grand public Comics ou roman graphique ? Manga pour enfants ou pour adultes ? Il est de plus en plus difficile de se raccrocher à des cases. Entre patrimoine et nouveautés, séries au long cours et formes nouvelles, traductions et adaptations littéraires, la production enfle et se diversifie, et il est de plus en plus difficile de s’y retrouver. 
C’est pourquoi nous avons eu envie de faire le point et de vous proposer 150 BD indispensables. Elles ne sont délibérément pas classées. Ce ne sont pas les “meilleures BD de tous les temps”, mais un panorama d’albums où se mêlent classiques et œuvres contemporaines, une bédéthèque restreinte mais représentative de la BD telle que nous l’aimons aujourd’hui. A l’image de Gaston, ce sont les références de la BD exigeante, éclectique, inventive et néanmoins distrayante que nous nous efforçons de défendre chaque semaine dans les pages des Inrockuptibles. Aucune sélection n’est parfaite. Forcément subjective, malheureusement limitée, celle-ci pas plus qu’une autre. Mais si ce modeste guide parvient à vous ouvrir quelques pistes de lecture, il aura atteint son but."
Anne-Claire Norot/Les Inrockuptibles

mercredi 19 août 2015

Les abeilles dessinatrices de la place des Vosges dans Le Monde.fr du 19/08/2015

http://www.lemonde.fr/bande-dessinee/article/2015/08/19/les-abeilles-dessinatrices-de-la-place-des-vosges_4729722_4420272.html#
LE MONDE | • 
Par

 Extrait: "Haut lieu touristique parisien classé aux Monuments historiques, alignement de résidences chics pour célébrités médiatico-politiques, la place des Vosges, à Paris, a largement contribué à l’essor de la bande dessinée francophone. Qui l’eût cru ? Cela s’est passé entre le milieu des années 1990 et le début des années 2000 : un atelier d’auteurs bouscula la création d’alors avec une énergie revigorante. Une dizaine de places étaient disponibles dans cet appartement avec fenêtres sur cour de 80 mètres carrés. Le double de dessinateurs l’a fréquenté sur la durée, au gré de séjours plus ou moins longs. Parmi eux : Joann Sfar, Emmanuel Guibert, David B., Christophe Blain, Marjane Satrapi, Émile Bravo… La fine fleur de la « nouvelle bande dessinée », comme on l’appelait.

Avant les « Vosges », il y eut toutefois « Nawak », du nom d’un autre atelier-appartement, situé rue Quincampoix (Paris 4e), que l’éditeur Guy Delcourt sous-louait à des auteurs en lesquels il croyait. L’exiguïté du lieu (50 mètres carrés) eut vite raison d’une partie des occupants, qui décidèrent d’installer leurs tables à dessin dans un local plus grand au cours de l’été 1995. Prestigieuse sur le papier, l’adresse cachait une réalité moins reluisante, comme s’en souvient encore Emmanuel Guibert, le créateur, en 2000, de La Guerre d’Alan (L’Association) et, en 2003, du Photographe : « Toutes les façades avoisinantes avaient été ravalées, sauf celle-ci, qui était noiraude et décrépie. C’était le chicot de la place..."


Pour lire la suite c'est ici : Le Monde
Ou chez votre marchand de journaux, dans le journal Le monde du jeudi 20 aout 2015

vendredi 14 mars 2014

Quelques belles critiques...

"L’histoire a été inspirée par des petits avions fabriqués dans les tranchées, avec des douilles et des éclats d’obus, par l’arrière-grand-père de la compagne de Fred Bernard. C’est en quelque sorte un trésor de famille qui nous est offert ici. Émile Bravo s’est emparé de cette histoire avec des illustrations mêlant les souvenirs de l’enfance de René, sa fascination pour l’aviation et l’enfer de la Grande Guerre..." 
La suite sur LU cie and Co

"... En conteur né, l’auteur de La Patience du tigre et Chroniques de la vigne déroule son histoire en deux temps parallèles, les souvenirs d’enfance rêveuse de René, et son quotidien dans les tranchées raconté sous forme de lettres à sa mère. Et pour mettre en images ce récit poignant au texte parfois très poétique, Émile Bravo (Les Sept ours nains, Jules…) propose des compositions panoramiques dynamiques ou des plans rapprochés expressifs, qui insufflent beaucoup de vie dans les pages, et aident à l’immersion des plus jeunes lecteurs..."
La suite sur Bo Doï 

"...Devenu scénariste, Fred Bernard a composé un récit aussi inattendu que véridique, inspiré par les fascinants modèles réduits d’avions de la Grande Guerre dont sa compagne a hérité d’un arrière-grand-père revenu du front. René, qui, depuis l’enfance, rêve d’imiter libellules et oiseaux, joue à la guerre avec ses frères et ses cousins. Porté par cette lumineuse fraternité, il se retrouve au front dès l’été 1914. Alternant les séquences de guerre et les souvenirs d’une jeunesse insouciante, Fred Bernard et Émile Bravo réussissent à faire régner sur les jours sombres de désespoir la magie de ces projets enfantins qui ont construit l’homme autant qu’ils ont sauvegardé le moral du poilu..."
La suite sur Le Monde.fr

mardi 23 avril 2013

Bon anniversaire Spirou...

Le quotidien belge, Le Soir, a publié, aujourd'hui 23 avril, sa une en l'honneur de Spirou qui fête ses 75 ans...
Tandis qu'à l'Atomium de Bruxelles la fête bas son plein...
Une grande fête d'anniversaire, avec de très nombreux VIP (Fournier, Bravo, Yann, Parme, Yoann, Velhmann, Trondheim, Janry, Schwartz,...)
Une réception ultra-privée où les invités ont assistés à un spectacle, au cours duquel un cascadeur déguisé en Gaston a escaladé l'Atomium...
Malheureusement ces festivités ne sont pas ouvertes au public.


Photos copyright Spirou/Dupuis

lundi 22 avril 2013

vendredi 19 avril 2013

Le grand Soir de Spirou



Le quotidien belge Le Soir a décidé d'accueillir les auteurs présent à la soirée VIP à l'Atomium, afin de mitonner une édition spéciale Spirou qui sortira le même jour.
Daniel Couvreur, journaliste et initiateur du projet, nous en dit plus: "Le 22 avril, les auteurs de Spirou viendront à la rédaction du Soir. Leur défi: "spirouiser" les photos des articles de notre édition du lendemain, en y dessinant des éléments issus de l'univers de Spirou. Un peu comme si Fantasio, reporter au Moustique, avait réalisé pour nous un reportage géant sur Spirou! Les auteurs ayant carte blanche, qui sait si Elio Di Rupo, notre Premier Ministre, ne va pas se retrouver avec un calot de groom sur la tête!
Rendez-vous donc dans Le Soir du 23 avril pour le découvrir:
Source "Journal de Spirou" n° 3914 du 17 avril 2013

mardi 16 avril 2013

Demain dans vos kiosques à journaux...



Le 17 avril sera disponible chez votre marchand de journaux le numéro spécial commémorant les 75 ans de la naissance de Spirou. (n°3914)
C'est effectivement le 21 avril 1938 qu'est né le personnage de Spirou créé par Rob-Vel.
 
Émile Bravo, (avec de nombreux autres auteurs) a lui aussi participé à la réalisation de ce numéro collector...








 

jeudi 19 avril 2012

Franquin, chez les Inrocks 2

Cette semaine dans les Inrocks 2 un numéro spécial Franquin.
Référence: M05915-45-F à 6.90€ - 98 pages - chez votre marchand de journaux.
Intervention d'Émile Bravo et de Yann sur deux pages (90 et 91)
Spirou et Fantasio face à la guerre – L'étoffe des héros.
Entretiens d'Anne-Claire Norot.

 

samedi 3 décembre 2011

De la fascination du dessin… Chez Le Mauricien.com

Article paru dans le mauricien.com du 3 decembre 2011.
 
 
Émile Bravo fait la chasse aux idées reçues sur la bande dessinée à partir de quelques constats et en s’insurgeant à propos de certains phénomènes liés aux modes et au marché. Venu récemment à Maurice pour animer des ateliers autour de la BD et de l’illustration jeunesse sur une invitation, l’auteur a expliqué lors d’une conférence à l’IFM, de manière convaincante et démonstrative, que la bande dessinée était avant tout une écriture, le dessin y faisant simplement office d’outil ou de code…
Les dessinateurs de bande dessinée (BD) n’en reviennent parfois pas eux-mêmes lorsqu’ils voient les files d’attente de fans demandant des dédicaces et signatures dans les salons et rendez-vous culturels. Le dessin exerce une attraction telle qu’une bande dessinée peut continuer de « vivre » en publiant de nouveaux albums après la mort de ses auteurs… Ce phénomène a le don d’énerver Émile Bravo qui considère par exemple la survivance d’Astérix après le mort de René Goscini comme « le scandale du siècle », estimant les albums qui ont suivi comme « nuls » parce qu’ils ont été imaginés sans leur auteur, simplement prolongés par leur dessinateur.
Le père de Jules et ses épatantes aventures estime que la BD ne doit pas être perçue que par le biais de son dessin et de la fascination qu’il exerce. Aussi, l’idée qu’on la considère comme une forme d’expression puérile l’exaspère. « Nous avons du mal à admettre que la BD est avant tout une écriture car nous avons oublié qu’au départ, avant de se codifier de manière de plus en plus abstraite, l’écriture a commencé par le dessin. L’écriture cunéiforme primitive était figurative, les idéogrammes également et ils le restent encore à certains égards aujourd’hui. Au fil des siècles nous avons perdu le lien qui existait entre le dessin et le code de l’écriture », explique Émile Bravo.
Comme le début de l’Histoire a été associé à celui de l’écriture, tout ce qui a trait à l’expression orale, aux arts rupestres (etc) relève de la préhistoire… Et il est difficile de voir de l’écriture dans le dessin et du dessin dans l’écriture. Nous avons oublié que le dessin était un mode de communication codifié. La BD peut se comprendre partout, elle a néanmoins ses codes, styles et familles de langage à l’instar de l’école franco-belge, des mangas, ou des comics américains pour ne citer que les plus connus.
 
Irréaliste et expressive
Émile Bravo se passionne pour l’expressivité que permet la BD grâce à sa capacité d’abstraction et de stylisation. Ainsi, estime-t-il, des BD trop réalistes semblent souvent « mal jouées… Imaginez un roman photo avec des visages plus expressifs. Très vite, le réalisme conduit à la caricature ». Le fait qu’ils ne soient pas réalistes permet aux dessins de BD d’être plus expressifs, voire même d’exprimer des choses impensables au cinéma ou dans la littérature. Émile Bravo cite en exemple Mouse de l’auteur américain Art Spiegelman, qui a su représenter les camps de concentration et l’holocauste, grâce à la stylisation et à la zoomorphisation des personnages (avec les nazis en chats et les juifs en souris).
Ce traitement a permis de rendre cette BD accessible aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Émile Bravo en veut aux chapelles et aux clans de la BD qui font que par exemple Mouse n’a pas trouvé d’éditeur de BD en France… mais un éditeur non spécialisé à l’époque. Et Persepolis de Marjane Satrapi a été un succès mondial en étant néanmoins boudée au départ par les fana de BD, car elle ne rentrait pas dans leurs codes et petites habitudes…
En fait, le conférencier regrette qu’il existe dans le secteur de la BD tant de produits et si peu de véritables auteurs, simplement parce que les droits d’auteurs peuvent être vendus comme dans le cas des séries télé. Le dessin a beau exercer une grande fascination sur le public et faire bien marcher le tiroir caisse, il existe néanmoins très peu de grands dessinateurs dans le secteur de la BD – Émile Bravo en compte cinq en France – qui excellent dans leur art d’un côté et reviennent aux codes de la BD lorsqu’ils font un album…

mardi 18 octobre 2011

La BD de la semaine dans le Nouvel Observateur

Publié le 10 octobre 2011, par Laure Garcia dans Le Nouvel Observateur
"Preuve éclatante qu'une série peut d'ailleurs retenir l'attention sur la durée, voici la sixième «Epatante Aventure de Jules», fruit du brillant mais discret Émile Bravo, qui ne déçoit pas. Comme dans les volumes précédents, Bravo s'attaque une fois de plus à un fait scientifique.
Dans ce volume 6, «Un plan sur la comète», des extraterrestres viennent heureusement en aide à Jules, pour détourner cette fameuse comète de notre planète, et résoudre au passage les disputes de ses parents. Que d'humour et de simplicité dans cette délicieuse série (Dargaud, 80 p., 14,95 euros)!"

lundi 17 octobre 2011

Dans le courrier Picard du 16 octobre 2011

Quand les bêtes sortent des cases à la bibliothèque
Par dmuraz dans le blog du Courrier Picard du 16 octobre 2011.
Extrait :
"Les bibliothèques départementales de la Somme et de l’Oise ont présenté, jeudi soir, leur nouvelle expo, consacrée à la bande dessinée animalière. Manifestation conclue par une – brillante – rencontre débridée avec Émile Bravo.
Toute aussi réussie a été la rencontre-débat avec Émile Bravo (présent dans l’expo avec ses désormais célèbres Ours nains), qui a conclu la journée. Comme tous ceux qui ont lu ses albums n’ont pu manquer de le constater, le père de Jules est revenu sur les grandes thématiques – fort sérieuses (la théorie de la relativité, le clonage, la mort, l’exploitation des ressources naturelles, etc) – qui parsèment sa série. Un intérêt, venu de l’enfance, pour apporter aux enfants les réponses que lui-même n’a pas eu. Avec une approche guère politiquement correcte à l’heure de la sur-protection des enfants : “Montrer aux enfants que le monde des adultes est aussi sans repères, permet de relativiser. Et écraser leur ego permet de développer leur personnalité, en leur permettant de s’ouvrir au monde” Une volonté de relativisme que l’on retrouve aussi dans son adaptation de Spirou, destiné à “expliquer les grands mystères de la vie de Spirou”, ou comment un personnage anodin, groom dans un hôtel avant guerre devient un héros d’aventures multiples dès l’après-guerre. En projet avec Dupuis, un deuxième album pourrait continuer dans la veine de la “démythification” du héros…
Plus largement, Emile Bravo a développé sa théorie du dessin comme “écriture graphique”, art n’ayant pas encore trouvé sa noblesse comme art pour adultes, car créé au départ pour les enfants, et venant tout juste de vivre sa “crise d’adolescence”, avec la nouvelle BD apparue dans les années 70…"
 
Merci Pascal

jeudi 21 juillet 2011

Planète BD n°50, juillet 2011...

Émile Bravo, dans planète BD, n°50 du mois de juillet 2011.
Information trouvé sur l’un des excellents sites de Brieg F. Haslé : Brieg F. Haslé
Vous pouvez vous procurer cette revue, soit par abonnement soit en commandant le numéro chez Hachette Collection

mardi 21 juin 2011

Atelier des Vosges

L'atelier où l'on bulle
Télérama n°2506 du 21 janvier 1998
Article écrit par Cécile Maveyraud
 
Ils avaient le blues du créateur solitaire.
Alors ils ont mis en commun leurs idées et leurs planches à dessin. Et ça bouillonne.
 
Lorsqu'en 1974 André Franquin reçoit le premier Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, Joann Sfar et Christophe Blain s'éclatent encore à la maternelle et Emmanuel Guibert planche sur les divisions avec virgule.
Aujourd'hui, la manifestation fête sa vingt-cinquième édition (du 21 au 25 janvier), et les albumsdes gamins, devenus auteurs de BD, y sont en compétition.
La Fille du professeur, du duo Sfar-Guibert, et La Révolte d'Hop-Frog, desinée par Christophe Blain, concourent dans la catégorie Coup de coeur, réservée aux auteurs ayant publié moins de trois albums.
Plus tard, peut-être seront-ils en lice pour l'Alph'art du meilleur album, du meilleur scénario, ou de la BD d'humour...
Concurrents d'accord, mais copains d'abord, ils partagent le même atelier, place des Vosges, lieu chic et touristique du Paris historique. Cinquante mètres carrés sur cour, au premier étage d'un des deux immeubles de brique restés encrassés par la patine des ans et la pollution.
Un atelier qui n'a rien à voir avec le studio Hergé, où dessinateurs et scénaristes s'activaient au seul profit du créateur de Tintin. Ici, les neuf locataires, dont la moyenne d'âge n'excède pas la trentaine, dessinent et peignent pour eux-mêmes, chacun selon son style et ses envies. Et dès qu'une place se libère, un nouveau venu, qui partage forcément des affinités avec le groupe existant, vient s'installer.
Cinq tables de travail en bas, quatre sur la mezzanine: chacune révèle le caractère de celui qui s'y penche.
... Fouillis sur l'immense planche de Christophe Blain. Rangement clinique chez Emmanuel Guibert. Désordre ordonné du côté de Joann Sfar. Les murs sont parsemés de vieilles illustrations de salle de classe, de croquis, d'esquisses, de factures à régler...
« L'atelier permet de rompre la solitude. J'en avais assez de travailler toute la journée chez moi, explique Christophe Blain. Et puis, venir ici, ça m'a fait chausser des bottes de sept lieues. »
Tous parlent d'émulation. « En fait, on dessine pour épater les copains », glisse Joann Sfar. Ce qui les réunit, c'est la volonté de dépasser les genres traditionnels. Leurs récits ont la couleur du western, du polar, de la science-fiction ou de l'heroic fantasy, mais avec un humour toujours décalé, un rien de poésie, quelques souvenirs personnels et des techniques proches de la peinture.
Les grandes scènes d'action ou les intrigues dans le pur style classique ne sont pas pour eux.« Je suis plus à l'aise quand je fais parler mes personnages de leur égoïsme ou de leur histoires minables » reconnaît Christophe Blain.
Cette nouvelle forme de BD intensifie les situations, donne aux caractères des ressorts psychologiques plus profonds.
Leurs héros ont aussi des faiblesses, des déchirures...
Depuis quatre ans, ces trois fondateurs de l' « Atelier des Vosges » sont inséparables.
Quand l'un d'eux vient à coincer sur un dessin ou sur un dialogue, les autres le sentent. Emmanuel Guibert se souvient de la première fois où Christophe Blain lui a demandé conseil: « Je n'avais aucune expérience de la vie en atelier et je le connaissais à peine. J'ai tenté d'être le plus pertinent possible. Mais sans être sûr de mes remarques. Et que fait Christophe? Il prend sa gomme, son Tipp-Ex et efface tout. »
Les critiques et le regard des autres sont essentiels, d'autant que chacun a ses obsessions. Une mise en scène boiteuse n'échappe pas à Christophe Blain. Une histoire qui manque de jus et Joann Sfar vient à la rescousse. Quant à Emmanuel Guibert, il est toujours soucieux du détail historique. Jeu de la complémentarité, jeu des influences, chacun apporte à l'autre son talent.
« A 11, 12 ans, souvent, les gamins s'arrêtent de dessiner. Nous, on a continué, dit Joann Sfar. On dessine comme on irait dans le bain s'amuser avec des jouets en plastique. » Follement ambitieux et minés par le doute, ils cultivent les paradoxes. « Dès lors que nous avons un projet en tête, nous sommes persuadés de pouvoir le réaliser. Nous avons une confiance illimitée en nos moyens, affirme Emmanuel Guibert. Mais à chaque fois que le crayon se pose sur la feuille, les certitudes s'effondrent. »
Etre auteur de BD, c'est être à la fois metteur en scène, dialoguiste, costumier, éclairagiste, architecte... « C'est le mode d'expression le plus démocratique qui soit, conclut Joann Sfar. Un papier, un crayon, et tu dessines une bataille avec deux cents personnages, ça ne coûte rien. »


 Émile Bravo en plein boulot vu par Emmanuel Guibert.

lundi 16 mai 2011

Interview, par Cloneweb...

Entretien réalisé à St Ouen le 11 mai 2011 dans le cadre du festival Formula Bula par Cloneweb.
 

J’aimerais commencer par parler de vos projets audio-visuels, d’une part l’adaptation animée de Ma Maman est en Amérique par Stéphane Bernasconi et Jean Regnaud et d’autre part la future série télé Les Grandes Grandes Vacances. [10 épisodes de 26 minutes produite par Les Armateurs]
Pour l’instant il n’y a pas grand chose, je ne suis pas encore impliqué parce que j’ai beaucoup de travail. Pour Ma Maman, c’est Regnaud qui s’en occupe avec Bernasconi, c’est vraiment son histoire. Mais c’est un projet encore loin d’être terminé, en ce moment ils cherchent toujours des producteurs. C’est un long-métrage destiné à sortir en salles, c’est dur à vendre.

Lors d’une présentation du projet à l’occasion du Salon du livre jeunesse de Montreuil, on avait le sentiment que vous suiviez ça de loin, que vous donniez surtout votre approbation pour la partie graphique.
Oui, je n’ai vraiment pas le temps en ce moment avec le travail que j’ai, donc je me contente de valider ce qu’ils me montrent. Ils veulent que je m’implique un peu plus et je pense que le ferai. Pour Les Grandes Grandes Vacances, je ne m’occupe que de la bible graphique. J’ai été approché par les auteurs du projet, Delphine Maury et Olivier Vinuesa, j’ai trouvé ça très intéressant, mais là encore c’était une question de temps. Ils m’ont même proposé de faire un épisode ou deux, sachant que la Seconde Guerre Mondiale et les enfants, c’est un peu mon dada. Mais je n’avais pas le temps, donc j’ai juste fait la bible graphique… D’ailleurs ce n’est pas une bible à proprement parler car je n’ai fait que la création des personnages et pas les model sheets détaillées.


Là c’est un travail d’illustration pure et dure mais seriez-vous tenté par l’inverse ? Vous contenter d’écrire un scénario, pour qu’un autre le mette en images ?
Mais moi, quand j’écris une histoire, je la dessine ! C’est ma méthode de travail, c’est ce que j’appelle l’écriture BD, l’écriture graphique. Au lieu d’écrire, je mets en scène des personnages et je les fais jouer. Et j’ai besoin dès le départ de voir les attitudes et les expressions de mes personnages. Parce que qu’est-ce que la BD ? Simplement du dialogue. Et le dialogue, il faut le jouer si on veut qu’il soit bien dessiné. Donc autant le jouer tout de suite, autant le dessiner tout de suite, dès la conception de l’histoire.
C’est pour ça que lorsque j’écris une histoire tout est déjà dessiné, très rapidement, de façon schématique . [Ndr : il existe une édition spéciale du Journal d'un ingénu réservée aux libraires qui présente l'histoire sous sa forme ébauchée].

Vous ne partez donc pas avec un script en main pour ensuite passer au découpage, etc… Comment vous organisez-vous du coup pour vous donner une échéance ? En se disant par exemple qu’il va falloir atteindre 48 pages.
Alors moi, je ne fonctionne pas du tout comme ça. Pour moi, c’est de l’écriture, donc à partir de là on ne demande pas à un écrivain combien de pages il va faire ! bon, je me suis formaté sur les Jules à 54 pages. Mais aujourd’hui j’en ai marre. Et quand je faisais Aleksis Strogonov, c’était libre, il n’y avait pas de pagination fixe. Ça me paraît évident, je ne peux pas fonctionner comme ça. Pour le prochain Jules, je dois encore remanier un peu la fin mais l’album fera environ 74 pages.

Parlons un peu de Jules justement. Je suis ravi d’apprendre qu’il y aura un sixième tome, j’avais l’impression que la série s’était arrêtée en 2006. Entre temps il y a eu votre Spirou, Journal d’un ingénu.
Oui mais j’ai fait ce Spirou pour attirer les gens vers Jules par la suite. C’est une série qui ne marche pas trop mal, elle est toujours en réassort mais je voulais lui donner un coup de pouce supplémentaire.

Je trouve qu’il y a une rupture entre le premier tome, qui est très science-fiction et les suivants, qui sont davantage ancrés dans le quotidien (même s’il y a toujours des éléments fantaisistes).
Il y a toujours un fond de science parce que j’aime bien mettre des petites choses que les gamins puissent apprendre. J’aime bien parler de génétique, je trouve que c’est important de savoir comment ça fonctionne. Après, le point commun entre tous les albums, c’est le côté humaniste, c’est ce que j’essaie de faire. Et la science sert à ça, à relativiser, à rabaisser un peu l’ego. Quand on sait ce qu’on est, qu’on est fait d’atomes, on est bien peu de choses… Et du coup je comprends pas cet ego humain qui conduit à foutre en l’air la planète. Y a tellement de cons irresponsables au pouvoir… Nous ne sommes qu’à l’adolescence de l’humanité et maintenant on a intérêt à changer, sinon on va droit dans le mur.

En même temps dans Jules, la science n’est pas toute puissante, quand on regarde le personnage de la mère de Janet par exemple…
Oui, elle est un peu tordue. Et oui, personne n’est parfait et même les sciences ne sont pas une solution absolue. La seule certitude qu’on a, c’est qu’il faut douter de tout et surtout de soi. Se remettre en question, c’est la seule clé pour s’en sortir.


Là c’est un travail d’illustration pure et dure mais seriez-vous tenté par l’inverse ? Vous contenter d’écrire un scénario, pour qu’un autre le mette en images ?
Mais moi, quand j’écris une histoire, je la dessine ! C’est ma méthode de travail, c’est ce que j’appelle l’écriture BD, l’écriture graphique. Au lieu d’écrire, je mets en scène des personnages et je les fais jouer. Et j’ai besoin dès le départ de voir les attitudes et les expressions de mes personnages. Parce que qu’est-ce que la BD ? Simplement du dialogue. Et le dialogue, il faut le jouer si on veut qu’il soit bien dessiné. Donc autant le jouer tout de suite, autant le dessiner tout de suite, dès la conception de l’histoire.
C’est pour ça que lorsque j’écris une histoire tout est déjà dessiné, très rapidement, de façon schématique . [Ndr : il existe une édition spéciale du Journal d'un ingénu réservée aux libraires qui présente l'histoire sous sa forme ébauchée].

Vous ne partez donc pas avec un script en main pour ensuite passer au découpage, etc… Comment vous organisez-vous du coup pour vous donner une échéance ? En se disant par exemple qu’il va falloir atteindre 48 pages.
Alors moi, je ne fonctionne pas du tout comme ça. Pour moi, c’est de l’écriture, donc à partir de là on ne demande pas à un écrivain combien de pages il va faire ! bon, je me suis formaté sur les Jules à 54 pages. Mais aujourd’hui j’en ai marre. Et quand je faisais Aleksis Strogonov, c’était libre, il n’y avait pas de pagination fixe. Ça me paraît évident, je ne peux pas fonctionner comme ça. Pour le prochain Jules, je dois encore remanier un peu la fin mais l’album fera environ 74 pages.

Parlons un peu de Jules justement. Je suis ravi d’apprendre qu’il y aura un sixième tome, j’avais l’impression que la série s’était arrêtée en 2006. Entre temps il y a eu votre Spirou, Journal d’un ingénu.
Oui mais j’ai fait ce Spirou pour attirer les gens vers Jules par la suite. C’est une série qui ne marche pas trop mal, elle est toujours en réassort mais je voulais lui donner un coup de pouce supplémentaire.

Je trouve qu’il y a une rupture entre le premier tome, qui est très science-fiction et les suivants, qui sont davantage ancrés dans le quotidien (même s’il y a toujours des éléments fantaisistes).
Il y a toujours un fond de science parce que j’aime bien mettre des petites choses que les gamins puissent apprendre. J’aime bien parler de génétique, je trouve que c’est important de savoir comment ça fonctionne. Après, le point commun entre tous les albums, c’est le côté humaniste, c’est ce que j’essaie de faire. Et la science sert à ça, à relativiser, à rabaisser un peu l’ego. Quand on sait ce qu’on est, qu’on est fait d’atomes, on est bien peu de choses… Et du coup je comprends pas cet ego humain qui conduit à foutre en l’air la planète. Y a tellement de cons irresponsables au pouvoir… Nous ne sommes qu’à l’adolescence de l’humanité et maintenant on a intérêt à changer, sinon on va droit dans le mur.

En même temps dans Jules, la science n’est pas toute puissante, quand on regarde le personnage de la mère de Janet par exemple…
Oui, elle est un peu tordue. Et oui, personne n’est parfait et même les sciences ne sont pas une solution absolue. La seule certitude qu’on a, c’est qu’il faut douter de tout et surtout de soi. Se remettre en question, c’est la seule clé pour s’en sortir.


Un petit mot sur Jean Regnaud. En général vous travaillez seul, notamment sur Jules. Mais dès que vous collaborez avec un scénariste, c’est avec lui.
C’est un vieux en copain d’adolescence en fait. Pour moi, ce n’est pas une relation entre professionnels, c’est deux copains qui plutôt que de travailler chacun dans leur coin, lui à l’écriture et moi au dessin, préfèrent bosser ensemble. C’est à celui qui sortirait la plus grosse connerie, à toujours surenchérir sur l’autre. On agit comme un miroir sur l’autre, on voit tout de suite si un gag fonctionne ou pas, si on ne s’égare pas, si on raconte quelque chose de réellement intéressant.

Ma Maman est en Amérique, c’est particulièrement fort, assez différent du reste, notamment d’Aleksis Strogonov.
Ça, c’est son histoire à lui, je ne suis pas du tout intervenu. Ce texte, il l’a écrit dans son coin, et comme il le dit, il a dû mettre 40 ans à l’écrire. Quand il me l’a présenté… Il voulait que je l’illustre, mais c’était une sacré responsabilité. Moi au départ, je ne voulais pas parce que je connais tous les gens qui sont là-dedans, même la nounou !
Je lui ai demandé de confier ça à des copains très talentueux, comme Marc Boutavan qui est très doué avec les histoires liées à l’enfance [Ndr : l'illustrateur d'Ariol, scénarisé par Emmanuel Guibert]. Mais Marc m’a dit que c’était vraiment à moi de le faire.

Et du coup travailler avec un autre scénariste qu’on vous accolerait, comme ça se fait dans les « mariages arrangés » par les éditeurs ?
C’est complètement absurde pour moi. Je n’écris pas pour dessiner, j’écris pour raconter des histoires, je m’en fous de dessiner pour dessiner. Il se trouve juste que je m’exprime avec le dessin. Après il y a le métier d’illustrateur, je peux tout à fait illustrer des bouquins. Mais il faut du temps pour le faire… Je ne suis pas d’accord avec la façon dont on présente la BD. Pour moi le dessin, C’EST de l’écriture, c’est juste un moyen.

Pour en revenir Jules, après un hiatus de 5 ans, la série reprend donc.
Oui, il y a encore plein de trucs à raconter aux enfants, il faut les préparer. J’essaie de retrouver l’usage du conte d’antan, qui était de préparer l’enfant à la vie dure qui l’attendait. Les contes étaient très durs à l’époque, les enfants finissaient parfois abandonnés par leurs parents ou carrément dévorés. Je trouve qu’aujourd’hui, il y a peu de gens qui font de la BD jeunesse. Ou alors pour faire des histoires qui préservent les enfants, des trucs en gag, de la gaudriole quoi. Moi, j’essaie de leur raconter une histoire pour qu’ils comprennent le monde dans lequel ils vont grandir, leur dire « ne croyez pas que c’est un monde inaccessible, lointain, un truc d’adultes car c’est votre monde à vous et vous avez intérêt à le prendre en main parce que là ça ne va pas du tout ! »



Et c’est ce qui est génial dans Journal d’un ingénu, on sent que c’est vraiment votre univers avec cette enfance qui côtoie une menace sourde. D’un côté Spirou joue au foot avec les gamins du quartier et de l’autre, il sent qu’il y a quelque chose qui est là, qu’il va devoir affronter à un moment donné.
C’est l’innocence, quand on est gamin, on voudrait que tout soit beau et on ne supporte pas l’injustice, la violence et la méchanceté. Il faut se préparer dès l’enfance à faire quelque chose, à être acteur. On a beau dire que nous ne sommes que des quidams noyés dans la masse, c’est pas vrai : c’est nous qui faisons l’histoire. Il faut que les enfants se prennent en charge, se responsabilisent et à ce moment-là, il se passera quelque chose.

Dans le Journal d’un ingénu, vous avez raconté les origines de Spirou. Vous allez réaliser un deuxième album de Spirou, mais qu’allez-vous raconter cette fois-ci ?
Le truc très important, c’est d’expliquer à un gamin que même « s’il n’est rien » et bien il existe tout de même et qu’il peut changer le monde. C’est déjà beaucoup mais après il faut agir. Pour devenir un héros, il faut agir. Spirou est un héros, donc il y a bien eu un moment où il s’est passé quelque chose pour qu’il puisse devenir ce héros qui agit réellement. Et pour cela, rien de tel que l’Occupation comme contexte. En gros, je veux expliquer aux gamins qu’on ne devient pas un héros parce qu’on le veut, ce sont simplement les circonstances qui font qu’on le devient. Et souvent, c’est malgré nous. Les vrais héros ils sont souvent morts, et ceux qui s’en sont sortis ont juste eu de la chance. Les autres vont voir ces gens comme des héros, mais eux ne se verront jamais comme ça. Ils diront simplement qu’ils ont eu de la chance de s’en sortir et qu’ils ont fait ce qui leur paraissait être bien à l’époque. Et ça c’est très important pour moi. Je ne veux pas mythifier le héros pour le gamin qui lit l’histoire. Car il doit comprendre que le héros, c’est aussi lui. On est tous notre propre héros.

Le prochain Jules, en deux trois mots ?
Le prochain Jules se passe sur Terre, il est parfaitement d’actualité parce que c’est sur la fin du monde et le fait qu’il faut agir dès maintenant.

Entretien réalisé à St Ouen le 11 mai 2011 dans le cadre du festival Formula Bula.
 

lundi 11 octobre 2010

« Ne pas sortir de mièvreries ! » Interview publiée dans le Courrier de l'Ouest.

Source Courrier de l’Ouest, samedi 9 octobre 2010.
Recueilli par Guillaume Raineau  (Merci )
 
Émile Bravo est l’invité d’honneur du 8ème Traits Portraits.
L’auteur de BD et illustrateur parisien, âgé de 46 ans, revendique sa filiation avec le code d’écriture franco-belge et veut « interpeller » ses lecteurs.
Émile Bravo ne cache pas sa timidité : pour la contrecarrer un chouïa, au moment des photos, il serre les bras très fort sur la poitrine ou fait des mimiques. L’humour, de toute façon, est un des moteurs de sa vie. Il fait donc partie intégrante de son œuvre.
Rencontre avec un auteur attachant.
 
Flatté d’être l’invité d’honneur de Traits Portraits ?
Émile Bravo : « Plutôt très gêné. Je suis quelqu’un d’assez timide. Quand je vois tout ce qu’il y a de moi autour de nous… C’est très flatteur bien sûr, mais moi, c’est surtout l’aspect humain qui m’intéresse. »
Vous connaissiez ce festival ?
« Pas du tout. Les organisateurs m’ont appelé un jour et m’ont exposé leur projet.
Ils ont parlé des gens qui étaient venus ici avant moi. Des auteurs que j’apprécie particulièrement .
Je ne connaissais pas vraiment non plus le coin, j’avais juste fait une virée à vélo avec des camarades, d’Orléans à Angers. Deux potes angevins de notre atelier parisien, Christian Aubrun et Manu Boisteau, m’ont dit que je pouvais faire Traits Portraits. »
Obtenir des récompenses, être nominé pour prétendre en décrocher d’autres, est-ce gratifiant ou déstabilisant ?
«-Oh, vous savez, je ne suis pas un collectionneur de diplômes. Bon, c’est toujours bien de faire partie des nominés (NDLR : comme c’était mon cas lors de la Foire aux livres de Francfort), si ça fait parler de la BD et si ça fait en sorte que je vende des bouquins.
Si on peut apporter une toute petite pierre à l’édifice… Nous essayons de faire passer quelques idées, d’émettre un point de vue. Je ne prétends surtout pas faire l’éducation du monde entier ! Il faut voir la vie avec beaucoup de distance. Le dessin est juste un mode d’expression, une écriture graphique. »
Vous ne pensiez pas faire de la BD un métier. Le déclic ?
« Ado, alors qu’on nous demande de choisir notre branche et qu’on se pose beaucoup de questions, un pote me dit : « T’as qu’à faire de la BD » Pourquoi pas raconter des histoires en dessins. C’est ça qui me rend heureux. Je me suis donné les moyens de m’exprimer dans le monde dans lequel je vis. Je ne suis pas autosatisfait pour autant. La BD est un milieu assez discret qui me convient. Mais il faut vivre pour raconter des choses, ne pas rester renfermé chez soi ! Et, pour moi, le rire et l’humour sont essentiels. Ils permettent de faire passer des messages. Sans humour, tout devient de la morale (sic). »
Peut-on parler d’un style ou d’une patte Bravo ?
 « J’ai ma patte à moi. On a d’abord nos influences, puis on s’en libère petit à petit. Disons que j’ai juste personnalisé le code d’écriture franco-belge de la BD. Je propose des choses simples, accessibles. J’ai toujours envie de parler aux enfants, comme à leurs  parents : il s’agit de titiller leur intelligence et de ne surtout pas sortir de mièvreries ! Interpeller. Proposer du questionnement. »
Parlez-nous du Spirou que vous avez dessiné ?
« Pas dessiné, non, mais écrit avec du dessin. J’avais carte blanche, pas de cahier des charges. La BD est tellement liée à l’enfance : c’était vraiment amusant de faire vivre ces personnages de papier. »
Vos projets ?
« Je suis en train de faire un Jules, le 6ème de la série. Sortie prévue en juin ou en septembre. »
 
 
Merci à dbruand pour cet info.

mercredi 6 octobre 2010

Téléram 2948

Une image extraite du télérama n°2948 du 15 au 21 Juillet 2006.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.




mardi 22 juin 2010

La bande dessinée, c'est comme le cinéma!!! Dans le dernier Pilote...

Le magazine Pilote vient de publier un Hors série.
"La BD nouvelle star du 7ème art"
  
Edito:
"Les auteurs de bande dessinée ne sont pas seulement des êtres libres, solitaires et exigeants. Ces gens-là sont les enfants terribles de l'Art, des sujets incontrôlables et totalement boulimiques...
Jamais rassasiés. Il leur faut toujours davantages d'images, de représentations, d'explorations du champ des possibles. Et ce n'est pas un hasard s'ils sont - aussi - fous de cinéma. Et si certains d'entre eux font du cinéma..." 
 
Avec au programme : Alfred, Aranega,  Ayroles, Bagieu, Berberian, Bilal, Blutch, Boucq, Bourhis, Bouzard, Bravo, Brun, Cestac, Christin, Costa, Crumb, Fior, Floc'h, Fred, Goetzinger, Gotlib, Guibert, Jul, Killofer, Lindingre, Meurisse, Mézières, Moebius, Pétillon, Pluttark, Pope, Prudhomme, Rabaté, sapin, Sfar, Solé, Stan/Vince, Vehlmann/Duchazeau, Veyron, Vivès, Vuillemin, Zanzim,…et bien d'autres tout aussi prestigieux.
 
Pour voir des extraits, cliquez  ICI.
 
Un extrait de l'intervention d’Émile Bravo:

 

mardi 23 mars 2010

Interview d'Emile Bravo par Guy Vidal, dans la lettre de Dargaud 2002.

La lettre de Dargaud
n° 65 de mai-juin 2002

Pages 28 et 29
 
Rubrique: Les invités
Jules et Émile de retour !
 
Début juin, après sa prépublication dans le magazine Okapi, le tome 3 des Epatantes aventures de Jules – Presque enterrés – sera en librairie. Comme tous les albums d’Emile Bravo, il s’agit d’un travail remarquable de précision, d’intelligence et d’humour ; enchanteur pour les plus jeunes comme pour les adultes. A bâtons rompus, nous avons cherché à en savoir un peu plus sur son auteur, le non moins épatant Emile Bravo, récent lauréat du prix René Goscinny du meilleur scénariste.
 
Guy Vidal : Votre biographie, diffusée par le service de presse Dargaud, est d’une extrême pudeur… Juste deux, trois pirouettes et quatre titres d’albums avant d’en venir à Jules… C’est une… dérobade due à quoi ?
Emile bravo : Mais pas du tout ! Dargaud possède une fiche des renseignements généraux me concernant mais l’attachée de presse a dû l’égarer, aussi se contente-t-elle de diffuser un poème autobiographique que je lui avais envoyé pour la séduire…
 
GV : Si on insiste ? Vous racontez quoi ?
EB : Ha, ha, ha ! Vous autres, les journalistes, vous êtes impayables ! Toujours en quête de potins… Eh bien, soit ! Je vais vous faire un aveu : elle m’a éconduit comme un malpropre, oui…
 
GV : Vos trois albums, Bielo, Kino, Tamo étaient remarquables. Vous pouvez nous en parler un peu ?
EB : Merci, je suis touché par le compliment. Aleksis Strogonov était un jeune personnage idéaliste et naïf qui, au fil du temps et des expériences, devait sombrer dans un pessimisme obscur puis dans le désespoir… Mais Dargaud l’a devancé à ce sujet.
 
GV : Et votre scénariste, Jean Régnaud, qu’est il devenu ?
EB : Mon ami, Jean Régnaud, lui, a choisi l’Aventure. Le jour, il est grand reporter à la caisse d’épargne. La nuit, il gère deux gargotes  parisiennes mal fréquentées ; l’une : Le Robinet Mélangeur est un lieu de débauche, plaque tournante de la drogue, l’autre : La Cantine du Batofar installée dans un vieux rafiot, sur la Seine, est une couverture qui cache un important trafic d’armes… ’’Ca rapporte bien plus que de faire du Mickey, crois-moi !’’ me lance-t-il !
 
GV : Aleksis Strogonov n’a pas fonctionné auprès du public. Qu’avez-vous ressenti ?
EB : Beaucoup de désarroi ! C’était incompréhensible ! Nous avions créé ce personnage après une étude de marché : c’était Tintin avec la casquette de Corto Maltèse, deux grands succès ! Ca ne pouvait que marcher ! Et les histoires ? Fantastiques ! Nous les écrivions pour nous. Nous aurions dû fatalement trouver un public qui nous ressemble !... Bien plus tard, nous avons constaté que nous n’achetions jamais de bandes dessinées.
 
GV : Pouvez-vous – quand même !- nous dire comment vous avez débuté, quel parcours, quelles influences, en BD et en d’autres domaines ?
EB : Woooouuuuh ! Il nous faudrait des pages ! Disons que j’ai commencé sur les marges des albums de Tintin (je n’ai jamais été bien matérialiste…). Puis sur celles de mes cahiers… Non, attendez, tout ceci est d’une banalité !
J’ai une meilleure anecdote : mon livret de famille est couvert de dessins ! Précoce, n’est-ce pas ? Et puis, un jour, ma mère, qui, elle, est très matérialiste, a fini par m’acheter du papier. Alors, je me suis mis à dessiner des histoires pour mon père (il se donnait assez de mal, le soir, à m’en conter pour m’endormir… Je lui devais bien ça). Puis, l’école, le lycée… Où je distrayais mes camarades avec de petites aventures (remarquez comme je mets l’accent sur l’histoire bien plus que sur le dessin qui n’est qu’un vecteur… Vous me suivez ?)
Un jour, un ami me dit : ’’Emile, plus tard, tu passeras dans l’émission de Patrick Sabatier, Avis de recherche, et on se retrouvera et on rigolera bien !’’
Ce fut une révélation, je me découvrais ambitieux ! Alors que je m’orientais vers une absurde carrière d’ingénieur (moi, qui n’ai jamais su faire la différence entre un écrou de 10 et une vis de 5 !) Je pris un virage à 180 degrés pour devenir ’’ARTISTE’’ !!! Comme je n’avais que très peu de notion de beaux arts je me lançais dans la bande dessinée… Attention : n’allez pas croire que je dénigre le milieu. C’est après avoir lu Pratt (Hugo) que j’ai pris ma décision : ce type semblait avoir vécu des aventures fantastiques. C’était une sorte de Kessel ! Moi aussi, j’aspirais à une vie faite d’exotisme, de bravoure, de plaisir et d’inconnu ! Bref, l’adolescence, quoi !
Mais le monde d’aujourd’hui ne s’y prête plus… Aussi, quand je découvris la vie beaucoup moins dissolue d’Hergé qui ne faisait pas moins rêver grands-parents et enfants, j’optais pour cette solution… Et puis de toute façon, à cet âge-là, l’inconnu ; c’est le quotidien… Mais je sens que j’ennuie le lecteur…
 
GV : Vos amitiés dans ce métier ?
EB : Si je vous parle de mes proches de la bande dessinée, les gens penseront que je me place au côté de nouvelles grandes personnalités du métier qui le dynamisent, alors qu’il se sclérosait lamentablement (le métier). Et ils auront raison, car ce sont mes amis depuis des lustres et que je suis fier d’eux ! Je veux parler de cette société appelée ’’SBG’’ (Sfar, Blain, Guibert) et de notre incontournable produit d’importation Satrapi.
 
GV : L’humour, c’est quoi pour vous ?
EB : Ho ! Ho ! Sérieusement ?... L’humour, c’est, peut-être, le doute… (Ooooooooh !). Oui, ben, méditez là-dessus, tiens.
 
GV : On vous dit aussi très tranché dans vos jugements sur ce qui paraît ?
EB : Oooh ! Vous, vous voulez que je vous parle de ce que je déteste en bande dessinée… Je sens comme un besoin de lancer une polémique… Si vous comptez sur moi pour cracher sur la médiocrité, dans ce journal, vous vous fourvoyez.
Mais, si vous voulez, en privé… (Rhôôô ! Vous savez bien que ça me calme !!!)
 
GV : En 1999, vous débutez la publication des épatantes aventures de Jules avec l’Imparfait du futur dans le magazine Okapi. Dargaud tombe amoureux du personnage et l’édite. En 2001, parution du deuxième tome de Jules. Comment se sont passées la gestation et la naissance de Jules ?
EB : C’est très simple : enfant, j’étais fasciné par la notion de relativité… Quand un adulte vous en parle avec talent, c’est bouleversant ! Vous perdez le sens des réalités. Rendez-vous compte ! Après vous être débarrassé de toutes ces histoires paranormales de père Noël, de fées et de… de marxisme, on vous explique la chose la plus abracadabrante que vous ayez jamais entendue en vous affirmant que c’est vrai ! Depuis cette époque, je me suis en tête de divulguer cette information essentielle aux enfants et à leurs parents incultes ! Okapi, un journal d’information pour la jeunesse, m’en a donné l’occasion à travers les aventures de Jules : l’humanité avance !
 
GV : Fin 2001, un jury, présidé par Anne Goscinny* vous a attribué le prix René Goscinny du meilleur jeune scénariste pour la Réplique inattendue, la deuxième aventure de Jules.
Qu’avez-vous ressenti quand vous avez appris la nouvelle ? Fier et glorieux ? Ou timide et gêné ?
EB : Comment ? Mais, ne peut-on pas  être fier et glorieux tout en restant timide et gêné ? ier parce que René Goscinny est Le grand homme de la bande dessinée ! Gêné parce que c’est le seul prix bien rémunéré et que les pauvres me jalousent…
 
GV : Ces jours-ci paraît le nouveau Jules, Presque enterrés. Il y est question de spéléo, d’évolution de l’espèce, de magouilles municipales… Vous nous racontez un peu ?
EB : Ben, c’est-à-dire que si je vous fais un résumé, l’attachée de presse va s’en servir pour son communiqué et comme je suis très rancunier… Je préférerais qu’elle travaille un peu.
 
GV : Le mot de la fin ?
EB : De cette façon, je l’aurai…
 
*Composé d’Alain Chabat, Florence Cestrac, Emmanuel Chain, Philippe Druillet, Guillaume Durand, Nicky Fasquelle, Irène Frain et Yves Poinot.