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| Dessin de Mélanie Body, publié le 18 mars, journée particulièrement meurtrière |
Le monde du livre jeunesse en France se fait l'écho d'une tribune anglaise pour la Palestine
Au 19 septembre, la tribune française réunissait déjà plus de 300 professionnel·les, la plupart autrices, auteurs, illustratrices, illustrateurs dont les ouvrages pour la jeunesse ont été primés,
traduits et/ou sélectionnés par l'Education nationale et notamment : Marguerite Abouet, Beatrice Alemagna, Julia Billet, Serge Bloch, Anne-Laure Bondoux, Émile Bravo, Marion Brunet, Benjamin Chaud, Alex Cousseau, Rébecca Dautremer, Marie Desplechin, Malika Doray, Bernard Friot, Ilya Green, Sophie Guerrive, Mademoiselle Caroline, Jean-Claude Mourlevat, Marie-Aude Murail, Nob, Eric Pessan, Hélène Vignal, Aurélie Neyret, Emmanuelle Houdart, Martin Page, François Place, Claude Ponti, Anouk Ricard, Alain Serres, Grégoire Solotareff, Thomas Scotto, Flore Vesco, Marie Wabbes, Jo Witek...
Nous précisons que cette tribune a été rédigée avant l'entrée des chars israéliens dans la ville de Gaza
"Le 5 septembre dernier, plus de 500 professionnel·les du monde du livre jeunesse et de l’éducation ont fait paraître une tribune adressée au gouvernement britannique, tribune initiée par Joseph Nhan-O’Reilly, défenseur international des droits et de l'éducation des enfants et Chris Haughton, illustrateur jeunesse récemment arrêté à Londres pour son soutien affiché à Palestine Action.
A l’instar de nos collègues d’Outre-Manche, nous lançons aujourd’hui un appel similaire depuis la France.
En tant que professionnel·les du livre jeunesse et de l’éducation, nous œuvrons à protéger, inspirer et autonomiser les enfants partout dans le monde.
Nous sommes horrifié·es par le massacre de plus de 19 000 enfants à Gaza, par les milliers d’autres qui ont été blessés, mutilés ou sont devenus orphelins, ainsi que par la famine et le blocus humanitaire que leur inflige l'État d'Israël.
Nous nous sentons obligé·es de prendre la parole pour les défendre.
Nous sommes indigné·es par l’incapacité persistante de la communauté internationale à mettre fin au génocide et à demander des comptes à ses responsables.
Nous sommes également profondément préoccupé·es par les efforts visant à réprimer les manifestations et à restreindre la liberté d'expression. Tout comme la décision du gouvernement britannique de qualifier de «terroriste» le groupe Palestine Action, est absurde, en France, la procédure de dissolution du collectif Urgence Palestine et la récente perquisition contre l'Union Juive Française pour la Paix n'ont pas lieu d'être. Nous avons aussi été particulièrement ébranlé·es par la suspension fin mars d'une enseignante qui avait accepté la minute de silence réclamée par ses élèves suite à la rupture du cessez-le-feu causant 400 morts à Gaza en une journée, dont 117 enfants.
De manière générale, les personnes manifestant leur solidarité ne devraient pas être inquiétées ou entravées comme c’est pourtant le cas.
En tant que personnes engagées dans la défense de la liberté d’écrire, de s’exprimer et de manifester sans crainte, nous considérons cette évolution avec une grande inquiétude.
Si nous ne pouvons pas parler librement du génocide du peuple palestinien, si nous ne pouvons pas condamner ceux qui le permettent et soutenir ceux qui y résistent, alors que recouvre le droit à la liberté d’expression?
Nous demandons au gouvernement français de renoncer à la dissolution de Urgence Palestine ainsi qu’aux poursuites contre l’Union Juive Française pour la Paix et de stopper les procédures et les procédés qui visent à criminaliser les manifestations de soutien à Gaza.
Toutes les grandes organisations de défense des droits humains reconnaissent qu’il s’agit d’un génocide. Nous exhortons le gouvernement français à faire de même et à respecter ses obligations légales qui en découlent, notamment en mettant fin à tout commerce militaire et à toute autre coopération militaire avec Israël ainsi qu’en appelant au respect du droit international.
Nous attendons aussi du gouvernement français (comme l’a fait le gouvernement espagnol) qu’il demande officiellement la protection de ses ressortissant·es actuellement en route pour Gaza sur les flottilles humanitaires.
Nous ne pouvons nous taire alors que des enfants sont tués, affamés et privés de leurs droits élémentaires, définis et garantis par la Convention internationale des droits de l’enfant. Leur vie, leur histoire et leur avenir comptent. Notre engagement envers eux nous oblige à nous exprimer, et nous continuerons à le faire jusqu’à ce que tous les enfants du monde puissent vivre et grandir dignement, en paix et en sécurité."

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