Ce prix consacre chaque année, un-e auteur-e pour la qualité de l'ensemble de son œuvre. Il vient de terminer l'affiche du prochain festival bd Boum en novembre.
A Blois, du 15 au 17 juin 1940, l'exode s'accélère dans une ville en proie au chaos et bombardée par l'aviation allemande.
Le 18 juin les unités françaises s'organisent du côté Vienne pour faire sauter une arche du pont Jacques-Gabriel. A l'occasion de ce 80ème anniversaire, Émile Bravo évoque ce dynamitage par les forces françaises pour enrayer l'avancée ennemie en mettant en scène ses personnages Spirou et Fantasio.
Une exposition sera présentée à la maison de la bd et au Centre de la Résistance, de la déportation et de la mémoire à l'occasion du prochain festival (20, 21 et 22 novembre 2020).
Extrait de La Nouvelle République du 18 juin 2020.
"Mille neuf cent quarante - deux mille vingt. Quatre-vingts ans plus tard, le dessinateur de Spirou, Émile Bravo (55 ans), a décidé de replonger les festivaliers du 37e bd Boum (les 20, 21 et 22 novembre) dans les combats qui ont eu cours à Blois le 18 juin 1940. Et de faire référence à un événement plus précisément : la destruction du pont Jacques-Gabriel, qui permet de relier les deux rives de Loire.
« Je voulais réaliser un dessin représentatif de l’histoire de Blois, raconte l’auteur de bande dessinée, pas simplement quelque chose d’esthétique. » Alors,
celui qui a reçu le Grand Boum - Ville de Blois 2019 – distinction pour
récompenser l’ensemble de son œuvre – s’est replongé dans les archives
de Blois.
« C’est très bien de chercher à glorifier le passé d’une ville, mais il faut aussi comprendre et voir les mauvais moments », pense Émile Bravo. Rapidement, l’auteur-illustrateur choisit de mettre en exergue « la destruction de la dixième arche du pont Jacques-Gabriel » par les Français lors de leur retraite en Vienne.
Plus précisément, ce 18 juin 1940, deux
motocyclistes allemands se présentent sur le pont face aux troupes
françaises… qui le font donc sauter. De part et d’autre le combat
s’engage, inégal. Les troupes françaises n’ont pas d’autre choix que le
repli. L’occupation de Blois commence. Elle durera quatre années.
Émile Bravo ne peut alors s’empêcher de dresser un parallèle avec l’actualité : « La période du confinement permet de se protéger » d’un virus venu de Chine ; en 1940, il s’agissait de « couper une arche pour empêcher la peste brune d’envahir le reste de la France ».
Sur l’affiche apparaissent Spirou et Fantasio qui, selon l’auteur, « représentent deux Belges qui ne peuvent pas échapper aux Allemands qui arrivent ».
L’épaisse fumée qui se dégage de l’autre côté de la ville fait
référence au bombardement de Blois par l’aviation allemande du 15 au
17 juin 1940.
« La difficulté » pour réaliser cette affiche résidait dans « le point de vue »
à adopter pour, à la fois faire comprendre que le pont est brisé, mais
aussi que les festivaliers puissent voir la cathédrale Saint-Louis, et
le château. Preuve d’ailleurs qu’il s’agit ici simplement d’une
représentation imagée, et non d’une « photographie réelle » de l’époque,
l’hôtel de ville apparaît en parfait état alors qu’on sait que le
17 juin 1940 il a été détruit par une bombe incendiaire."
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