vendredi 23 novembre 2018

La rencontre entre Émile Bravo et Riad Sattouf : « Un dessin ne doit pas être beau : il doit être juste !... » sur ActuaBD

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Article du 23 novembre 2018 
Par Didier Pasamonik pour actuaBD

Extraits:
"Le 26 octobre dernier, la FNAC Bercy (Paris) a demandé à Didier Pasamonik d’animer une rencontre exceptionnelle entre Riad Sattouf, l’auteur de "L’Arabe du futur" dont le tome 4 sort en librairie ces jours-ci aux éditions Allary, et Émile Bravo, qui vient de publier son deuxième "Spirou" avec "L’Espoir malgré tout" chez Dupuis, deux titres qui viennent d'être nominés dans la sélection d'Angoulême 2019. Ces deux amis n’avaient jamais parlé de leur admiration réciproque en public.

Ils l’ont fait lors de cette rencontre que la FNAC nous a autorisée à reproduire ici.
Nous avons une chance folle de vous trouver côte à côte. Vous Riad, vous en êtes au quatrième album de L’Arabe du futur, une série qui en est à un million et demi d’albums vendus, traduite en 22 langues… C’est un énorme succès. Est-ce que vous vous y attendiez ?

Riad SATTOUF : C’est très surprenant. Quand j’ai commencé à faire cette bande dessinée, j’espérais que le lecteur s’intéresse à mon histoire, mais c’est vrai que depuis, l’ampleur de son succès me dépasse un peu.

Émile Bravo, c’est votre deuxième album de Spirou et, là aussi c’est une surprise, parce que le premier tome avait également rencontré un énorme succès !

Émile BRAVO : Oui mais un peu moins que Riad quand même (rires).

Un sacré succès quand même avec, là aussi, des traductions aussi dans plusieurs langues. C’est une surprise également ?

EB : Cela a été une surprise dans la mesure où le premier album était dans une collection où l’on me demandait de faire un one-shot, je ne pensais pas faire une suite. Mais comme cette collection est partie un peu à vau-l’eau, certains se mettant à faire plusieurs albums, l’éditeur m’a dit « Si tu as encore quelque chose à dire sur Spirou ne te gêne pas. » et vu l’engouement qu’avait suscité le premier, j’ai accepté de faire une suite. En général, quand je n’ai rien à dire je me tais, mais là il y a une idée qui m’est venue et j’ai trouvé que cela pouvait être intéressant.

Riad, vous dites du Spirou d’Émile Bravo que c’est un chef-d’œuvre. Vous avez tweeté cela…

RS : Oui tout à fait, c’est vrai que j’adore les Spirou d’Émile. Surtout que j’ai eu la chance de les lire en avant-première, parce que j’ai lu les scénarios, et j’ai lu la suite de L’Espoir malgré tout. Je suis un fan d’Émile depuis toujours et j’adore ses Spirou. Maintenant, j’avoue que je n’ai jamais lu d’autre Spirou que les siens. (Rires) J’ai essayé, mais je trouve que celui d’Émile m‘a vraiment touché, notamment parce qu’il fait une sorte de lien entre l’univers de Spirou, et l’univers un peu ligne claire d’Hergé.

On aura l’occasion de creuser ça, mais justement, par rapport à cela, j’ai une question-piège : en quoi Émile Bravo est-il exceptionnel, supérieur à d’autres ?

EB : Oh, c’est le moment de m’en aller ! (Rires)

RS : Il n’y a pas de supériorité ni d’infériorité. Émile, je l’ai rencontré au début des années 2000. À cette époque-là, je faisais des bandes dessinées qui étaient très réalistes. J’étais assez malheureux d’être un dessinateur. Je travaillais avec un scénariste alors que je voulais écrire mes propres histoires. Émile Bravo, quand je l’ai rencontré, avait déjà publié plusieurs albums de la série « Une Épatante Aventure de Jules » que j’adorais. Il m’a donné ce conseil très simple : « Écris ton histoire. ». Il m’a montré ses storyboards et la façon dont il écrivait ses bandes dessinées. Il m’a même donné le classeur des pages transparentes sur lesquels il avait dessiné tous ses scénarios. Ça m’avait libéré parce que je ne savais pas qu’on pouvait créer une bande dessinée comme cela..."

Vous pouvez lire la suite de cet entretien ICI


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