Source : ActuaBD du 10 octobre 2011
Entretien réalisé par Morgan Di Salvia
L’auteur
des Épatantes Aventures de Jules nous parle de la création de son
dernier album « Un plan sur
la comète », de son rapport au dessin, des adultes encore
adolescents, des enfants déjà adultes et de la bande dessinée tout
publics.
Extrait :
MDS:
J’ai justement épinglé une phrase de Janet aux extraterrestres… Elle
dit : «
Plaider la cause de la Terre ? Mais nous ne sommes que des enfants !
». Et les extraterrestres lui répondent : « Parce que tu crois
peut-être qu’il y a des adultes sur Terre ? ». Ça résume
parfaitement l’esprit de la série. A ce sujet, ça ne vous chagrine
pas que la BD jeunesse soit si sous-estimée ?
Emile Bravo:
Je pense que quand une BD jeunesse est mûre, c’est de la BD adulte. Et
vice versa. Une bonne bande dessinée d’adulte doit être lisible par
des enfants. Exactement comme un classique de littérature l’est. Ces
classiques n’ont pas été faits pour les enfants, et
pourtant on demande de les étudier au collège. Aujourd’hui, le
problème est qu’on mélange encore BD pour adultes et BD pour
adolescents. Les albums avec sexe et violence c’est un truc
masturbatoire. Un adulte, ça lui tombe des mains un truc comme ça,
c’est pas possible. Un adulte peut apprécier un classique pour enfant :
Hergé, Franquin ou Goscinny, ça comporte plein de
niveaux de lecture. Je cite aussi souvent en exemple Maus d’Art
Spiegelman. Ça peut être lu par des enfants. Il a zoomorphisé les
personnages et grâce à ce graphisme stylisé, il peut raconter et
montrer l’horreur. Il a réussi à la rendre visible graphiquement,
car c’est ton cerveau qui doit décoder l’horreur. Je pense
particulièrement à l’image de la fosse avec les rats qui brûlent.
C’est une image terrifiante, mais tu peux la voir. Si c’était
dessiné de manière réaliste, ce serait obscène. Si c’était écrit avec
des mots, ce serait obscène aussi. C’est ça la force de la BD.
Voilà une BD adulte ! Elle est aussi lisible par les enfants ! Et
puis, quel pouvoir éducatif. Persépolis de Marjane Satrapi réunit aussi
ces qualités, en racontant la construction d’une enfant.
C’est également une BD d’adultes que beaucoup d’enfants ont lue.
C’est ça une vraie bande dessinée mûre.
Vous pouvez, que dis-je, vous devez lire l’intégralité de cet entretien sur ActuaBD
lundi 10 octobre 2011
jeudi 6 octobre 2011
Emile Bravo et Jean Regnaud en dédicace à Freiburg...
Émile Bravo et Jean Regnaud en dédicace au consulat de Freiburg du 08 au 10 octobre 2011.
L'affiche d'Expocomic 2011...
Emile Bravo a réalisé l'affiche de la 14ème édition d' Expocomic à Madrid du 01 au 04 décembre 2011, où il sera présent.
Merci Carlos
Merci Carlos
mercredi 5 octobre 2011
Un plan sur la comète chez 'Lire pour le plaisir"
Une
nouvelle critique du dernier tome des aventures de Jules
Source Lire pour le plaisir
Auteur: Lire pour le plaisir
Du 05 octobre 2011.
Extrait:
"Comme d'habitude, Émile Bravo veut faire réfléchir ses jeunes lecteurs. Après la maladie, le clonage ou la mort, il aborde cette fois-ci la question de la place de l'homme dans l'univers. Le message est humaniste et écologique mais il cherche aussi à responsabiliser les enfants en leur faisant prendre conscience que nous sommes tous garants de la survie de notre planète. Pour autant, le propos n'est pas moralisateur. Les aventures de Jules sont toujours marquées par les situations cocasses, la pertinence des dialogues, la modernité du ton et l'humour omniprésent.
Entre sérieux et légèreté, cette série jeunesse d'une rare qualité brille par sa finesse et son intelligence. A mettre sans hésiter entre toutes les mains !"
Source Lire pour le plaisir
Auteur: Lire pour le plaisir
Du 05 octobre 2011.
Extrait:
"Comme d'habitude, Émile Bravo veut faire réfléchir ses jeunes lecteurs. Après la maladie, le clonage ou la mort, il aborde cette fois-ci la question de la place de l'homme dans l'univers. Le message est humaniste et écologique mais il cherche aussi à responsabiliser les enfants en leur faisant prendre conscience que nous sommes tous garants de la survie de notre planète. Pour autant, le propos n'est pas moralisateur. Les aventures de Jules sont toujours marquées par les situations cocasses, la pertinence des dialogues, la modernité du ton et l'humour omniprésent.
Entre sérieux et légèreté, cette série jeunesse d'une rare qualité brille par sa finesse et son intelligence. A mettre sans hésiter entre toutes les mains !"
Les ours nains entrent à l'école...
"S'initier à la BD en primaire":
Comment traiter l'art séquentiel en classe, dans la collection du CRDP de Poitiers "La bd de case en classe".
Cet ouvrage collectif publié sous la direction de Didier Quella-Guyot, sorti lors d'un précédent Festival BDBOUM, "S'initier à la BD en primaire" est un outil pratique pour les enseignants de cycles II et III qui veulent aborder la lecture de bandes dessinées en "Littérature".
Il regroupe l'étude de 5 albums (primés lors du festival) sous forme de progression en préparations de séances et fiches de lecture pour les élèves.
Les albums :
Hyper l'hippo de Morvan & Nemiri
Octave de Chauvel, Alfred & Walter
La faim des sept ours nains d'Emile Bravo
Toto l'ornithorinque d'Omond et Yoann
Ludo (T1 : Tranche de quartier) de Lapière, Bailly & Mathy
"La Ligue de l’enseignement organise chaque année, en partenariat avec le festival bd BOUM, le Prix Ligue de l’enseignement pour le jeune public. Ce sont 5 de ces albums, distingués par ce prix, que nous vous proposons d’explorer au travers de séquences pédagogiques adaptées pour les cycles 2 et 3. Les albums, de difficulté croissante, sont étudiés en fonction de leur caractère littéraire et esthétique, avec l’aide de fiches photocopiables et permettent à ce jeune public de découvrir l’univers du Neuvième Art."
Le site du CRDP Poitou Charente: ICI
Comment traiter l'art séquentiel en classe, dans la collection du CRDP de Poitiers "La bd de case en classe".
Cet ouvrage collectif publié sous la direction de Didier Quella-Guyot, sorti lors d'un précédent Festival BDBOUM, "S'initier à la BD en primaire" est un outil pratique pour les enseignants de cycles II et III qui veulent aborder la lecture de bandes dessinées en "Littérature".
Il regroupe l'étude de 5 albums (primés lors du festival) sous forme de progression en préparations de séances et fiches de lecture pour les élèves.
Les albums :
Hyper l'hippo de Morvan & Nemiri
Octave de Chauvel, Alfred & Walter
La faim des sept ours nains d'Emile Bravo
Toto l'ornithorinque d'Omond et Yoann
Ludo (T1 : Tranche de quartier) de Lapière, Bailly & Mathy
"La Ligue de l’enseignement organise chaque année, en partenariat avec le festival bd BOUM, le Prix Ligue de l’enseignement pour le jeune public. Ce sont 5 de ces albums, distingués par ce prix, que nous vous proposons d’explorer au travers de séquences pédagogiques adaptées pour les cycles 2 et 3. Les albums, de difficulté croissante, sont étudiés en fonction de leur caractère littéraire et esthétique, avec l’aide de fiches photocopiables et permettent à ce jeune public de découvrir l’univers du Neuvième Art."
Le site du CRDP Poitou Charente: ICI
dimanche 2 octobre 2011
Emile Bravo à Cinquante degrés nord sur Arte Belgique - La vidéo
Emile Bravo était
l'invité de l'émission "Cinquante degrés nord, sur Arte Belgique, le vendredi 30 septembre 2011 entre 19h55 et 20h40.
Si vous souhaitez visionner son intervention avancez jusqu'à 49' 56'' sur la vidéo:
Vidéo cinquante degrés nord
Si vous souhaitez visionner son intervention avancez jusqu'à 49' 56'' sur la vidéo:
Vidéo cinquante degrés nord
vendredi 30 septembre 2011
Un plan sur la comète chez "une autre histoire"
Une nouvelle critique du dernier tome des aventures de Jules
Source Une autre histoire
Auteur: David Fournol
Du 26 Septembre 2011.
Extrait:
"Une nouvelle aventure de Jules, c’est toujours du bonheur. Jules est un héros tendre, et drôle comme il en existe peu dans la bande dessinée pour enfant. Il faut dire que son auteur, Emile Bravo est un auteur pas comme les autres. Outre son exceptionnel dessin, c’est quelqu’un qui aime raconter des histoires différentes de celles qu’on à l’habitude de lire. Un original quoi ! Il revisite allégrement les contes de fées avec son hilarant « Boucle d’or et les sept ours nains », il reprend le personnage de Spirou en le propulsant en pleine seconde guerre mondiale et il nous fait tous pleurer avec son chef d’œuvre (c’est un avis personnel bien sûr) « Ma maman est en Amérique, elle à rencontré Buffalo Bill » qui est certainement un des plus beau livres pour les petits (et les grands) qui aborde le deuil. Emile Bravo est doué, ses histoires sont passionnantes et intelligentes. Vous savez ce qu’il vous reste à faire."
Source Une autre histoire
Auteur: David Fournol
Du 26 Septembre 2011.
Extrait:
"Une nouvelle aventure de Jules, c’est toujours du bonheur. Jules est un héros tendre, et drôle comme il en existe peu dans la bande dessinée pour enfant. Il faut dire que son auteur, Emile Bravo est un auteur pas comme les autres. Outre son exceptionnel dessin, c’est quelqu’un qui aime raconter des histoires différentes de celles qu’on à l’habitude de lire. Un original quoi ! Il revisite allégrement les contes de fées avec son hilarant « Boucle d’or et les sept ours nains », il reprend le personnage de Spirou en le propulsant en pleine seconde guerre mondiale et il nous fait tous pleurer avec son chef d’œuvre (c’est un avis personnel bien sûr) « Ma maman est en Amérique, elle à rencontré Buffalo Bill » qui est certainement un des plus beau livres pour les petits (et les grands) qui aborde le deuil. Emile Bravo est doué, ses histoires sont passionnantes et intelligentes. Vous savez ce qu’il vous reste à faire."
jeudi 29 septembre 2011
Un plan sur la comète, chez "sceneario.com"
Une nouvelle critique du dernier tome des aventures de Jules
Source sceneario.com
Auteur: Phibes
Du 24 Septembre 2011.
Petit extrait:
"Le trait d'Emile Bravo se reconnaît aisément de par sa générosité, sa finesse et sa représentativité. Ses personnages possèdent une fragilité, une expressivité craquante voire hilarante. Jules et Janet sont vraiment attachants dans leurs réactions subtilement travaillées (qu'elles en deviennent presque naturelles), dans leurs pérégrinations mouvementées et sont accompagnés d'autres protagonistes qui valent également leur pesant de quolibets tels Tim et Salsifi les extraterrestres. La colorisation de Fanny Benoît se veut simple et efficace et conforte tout particulièrement le dessin pour un rendu des plus agréables."
Source sceneario.com
Auteur: Phibes
Du 24 Septembre 2011.
Petit extrait:
"Le trait d'Emile Bravo se reconnaît aisément de par sa générosité, sa finesse et sa représentativité. Ses personnages possèdent une fragilité, une expressivité craquante voire hilarante. Jules et Janet sont vraiment attachants dans leurs réactions subtilement travaillées (qu'elles en deviennent presque naturelles), dans leurs pérégrinations mouvementées et sont accompagnés d'autres protagonistes qui valent également leur pesant de quolibets tels Tim et Salsifi les extraterrestres. La colorisation de Fanny Benoît se veut simple et efficace et conforte tout particulièrement le dessin pour un rendu des plus agréables."
mercredi 28 septembre 2011
Entretien par BDgest, pour la sortie d'un plan sur la comète
Entretien avec Émile Bravo, par L. Gianati pour le site BDgest.
L'aventure Spirou étant passée par là, il a fallu attendre cinq ans pour découvrir, enfin, un nouvel album de Jules. Au programme de ce sixième tome : une fin du monde annoncée, des extra-terrestres (pas tous) rigolos, des politicards sans scrupule, des naufragés pas si désespérés etc..., le tout emballé dans un nouveau format qui offre de nombreuses pages supplémentaires. Que demander de plus ? Rien ? Ah si... Peut-être deux ou trois choses à Émile Bravo.
Cinq années se sont écoulées depuis les dernières aventures de Jules. Cette « pause » est-elle la conséquence d’autres projets ou avez-vous décidé de prendre un peu de recul par rapport à ce personnage ?
Il y a surtout eu entre-temps un album de Spirou. D’autre part, j’attends vraiment d’avoir quelque chose à dire, que mes histoires mûrissent bien avant de me lancer sur un nouvel album. Et puis, je n’ai pas vu le temps passer… Combien d’années vous dîtes ? (sourire)
Cinq ans. La question du Père est sorti en mai 2006.
On vit dans un monde qui va à toute allure… J’attendais vraiment le bon sujet. En règle générale, comme je m’adresse aux enfants, je souhaite raconter mes histoires de façon posée, à leur dire des choses qui les préparent au monde qui les entoure, tout en parlant aussi à leurs parents.
Cette aventure Spirou, c’était un rêve de gamin ? Avec le recul, comment l’avez-vous vécue ?
Ce n’était pas vraiment un rêve de gamin. Quand on m’a proposé ce projet, j’avais quelque chose à dire sur Spirou et les choses se sont faites naturellement. On me dit souvent « Cela a dû être lourd à porter de réaliser un album de Spirou ! ». Mais tout ça n’est QUE de la bande dessinée et je ne prends pas ça très au sérieux, comme beaucoup de choses d’ailleurs. J’ai juste trouvé ça marrant d’utiliser un personnage très populaire pour raconter une histoire très personnelle.
On parle d’un deuxième tome annoncé à l’horizon 2013. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
C’est en tout cas ce qu’on a prévu, même si je n’aime pas trop travailler sur commande. Je veux me donner du temps, même si Dupuis aimerait bien que l’album sorte pour le 75ème anniversaire de la création de Spirou. Ce sera la suite du premier volume qui se déroulera également pendant l’Occupation. Quand on parle de « héros », rien de tel que cette période pour définir ce qu’est vraiment un héros. Ce sont plutôt les circonstances qui font un héros et non pas la nature même d’un être humain.
On retrouve Jules dans un format plus grand que les tomes précédents (78 pages contre 54 habituellement). Commenciez-vous à vous trouver un peu à l’étroit ?
Oui, j’avais besoin de cette liberté. Je commençais à en avoir assez de cette histoire de pagination. On ne demande jamais à un écrivain combien de pages va faire son roman. Pourquoi le demande-t-on à un auteur de bande dessinée ? Je sais très bien qu’il existe des contraintes techniques. On a souvent limité les albums pour enfants à un format de 46 pages. J’estime que si on rajoute une ou plusieurs pages supplémentaires, on peut raconter quelque chose de plus fort, sans avoir le souci de tout condenser. Goscinny était d’ailleurs un génie pour ça. Il parvenait à raconter des histoires fantastiques avec l’art de tout faire tenir dans un format de 46 pages. Mais n’est pas Goscinny qui veut. Il y a déjà suffisamment de contraintes dans la bande dessinée pour ne pas rajouter celle de la pagination. Quand un auteur a besoin de pages, il faut savoir les lui donner, en tout cas quand cela est justifié par l’histoire, ce qui, je pense, est mon cas. (sourire)
On se rend compte très vite de ce besoin d’espace en observant les deux premières planches du tome 6 de Jules qui sont pleine page…
Tout à fait, et c’est justifié par l’histoire. Je commence par parler de l’univers et j’utilise donc une pleine page. Je me vois mal faire tenir l’univers sur une seule case. (sourire) Cela fait son petit effet sur le lecteur. L’utilisation de la place est très importante. C’est un peu comme dans Spirou quand j’utilise une pleine page pour une scène de bombardement, c’est quelque chose qui marque.
Un plan sur la comète traite de la fin du monde. Quel est votre regard de scientifique sur l’évolution de la planète ?
L’espèce humaine est très jeune et ne parvient pas à voir plus loin que le bout de son nez. Elle se considère seule au monde et maîtresse de l’univers. On est en fait une espèce complètement adolescente qui essaye de s’imposer. C’est totalement puéril. Je suis très optimiste mais il faut quand même que chacun en prenne conscience, le plus tôt possible. C’est pour cela que je trouve important de raconter ce genre d’histoires à des enfants.
Justement, confier le sort de la planète à deux enfants, Janet et Jules, est-ce une façon de dire que chacun, à sa manière, peut agir pour sauvegarder le monde ?
Bien entendu. Tout cela va de toute façon se passer du côté des enfants, qui ne sont pas encore orthonormés comme les adultes. Je crois en l’humanité mais il faut agir et se sentir responsable, contrairement à nos gouvernants qui sont pour la plupart des adolescents attardés. (sourire)
Et pourtant, vous n’êtes pas très optimiste et confiant en la nature humaine. Même Madame Wilkins serait presque prête à se laisser soudoyer…
(sourire) Attendez, on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon ! Vous savez, l’humour anglais… C’est plutôt une façon de dire que c’est aux enfants de travailler pour la planète, pas aux adultes. Mais c’est vrai, on a le droit de douter.
Pensez-vous que la bande dessinée est un bon moyen d’aborder tous les sujets avec les enfants ?
Bien sûr. C’est un excellent moyen de parler aux enfants, tout dépend de la façon dont on aborde les sujets. J’ai choisi de les traiter de façon ludique, ce qui me permet de toucher vraiment à tout. L’idée est de se mettre à la place de tout le monde, qu’un garçon se mette à la place d’une fille et inversement, par exemple. Notre problème est qu’on est souvent auto-centrés.
Les éditions Dargaud présentent Jules comme le « Tintin du 21e siècle ». Qu’en pensez-vous ?
C’est peut être une référence à mon style graphique… Hergé m’a appris beaucoup de choses et a développé, je pense, mon côté humaniste depuis tout petit. Si j’arrive à faire un dixième de ce qu’il a fait, ce sera déjà pas mal. (sourire)
Qu’est-ce qui vous a poussé vers une carrière dans la bande dessinée plutôt que vers une carrière scientifique ?
J’ai toujours raconté mes petites histoires en dessinant sans savoir que ça pouvait être un métier. Le jour où je l’ai compris, le choix m’a paru évident. C’est là où je crois beaucoup en l’humanité car je n’ai pas compris ça par moi-même. Il a fallu qu’on me dise « Fais-le ! ». Je pense qu’on a besoin des autres pour se comprendre soi-même.
Jules a donc été le moyen idéal de concilier vos deux passions…
Oui, mais c’était plus par plaisir d’aborder les thèmes scientifiques par un côté « transmission ». Je ne suis pas vraiment un scientifique… Je me destinais à une carrière d’ingénieur, surtout parce que ma famille me poussait à le faire. Ce sont plus des thèmes qui me tenaient à cœur étant gamin que j’ai voulu aborder dans Jules, comme la relativité qui était au centre du premier tome. Ce sont en fait des questions que je me posais enfant et dont l’école ne m’apportait pas souvent les solutions. J’aurais aimé lire à l’époque ce genre d’histoires qui m’auraient permis de comprendre plus rapidement le monde et donné les armes pour m’en sortir.
Un mot sur l’adaptation cinématographique de Maman est en Amérique…. Suivez-vous ce projet ou est-ce Jean Regnaud qui s’occupe de tout ?
C’est Jean Regnaud qui suit plus particulièrement ce projet. À ma connaissance, ils sont encore à la recherche de financements…
N’avez-vous jamais pensé à une adaptation de Jules sur petit ou grand écran ?
Je considère vraiment le cinéma comme un autre métier. Il y a autant de différences entre un écrivain et un cinéaste qu’entre un auteur de bande dessinée et un réalisateur de films d’animation. C’est quelque chose qui ne m’attire pas particulièrement.
Maintenant que la fin du monde a été évoquée dans le dernier tome de Jules, avez-vous déjà des idées sur d’autres thèmes pour le prochain ?
Il y encore beaucoup de choses à dire sur l’humanité, donc les sujets ne manquent pas, mais je n’y ai pas encore réfléchi. J’ai du mal à travailler sur deux sujets à la fois. Et là, il faut plutôt que je pense au prochain Spirou. J’en reviens au thème du mûrissement d’un projet. Je ne sais pas encore ce que je vais raconter mais je sais qu’au moment où je le ferai, ce sera nécessaire. À côté de ça, je travaille beaucoup pour l’illustration jeunesse. Je prépare également un nouveau Ours nains.
Propos recueillis par L. Gianati
Cliquez sur ce lien BDgest
L'aventure Spirou étant passée par là, il a fallu attendre cinq ans pour découvrir, enfin, un nouvel album de Jules. Au programme de ce sixième tome : une fin du monde annoncée, des extra-terrestres (pas tous) rigolos, des politicards sans scrupule, des naufragés pas si désespérés etc..., le tout emballé dans un nouveau format qui offre de nombreuses pages supplémentaires. Que demander de plus ? Rien ? Ah si... Peut-être deux ou trois choses à Émile Bravo.
Cinq années se sont écoulées depuis les dernières aventures de Jules. Cette « pause » est-elle la conséquence d’autres projets ou avez-vous décidé de prendre un peu de recul par rapport à ce personnage ?
Il y a surtout eu entre-temps un album de Spirou. D’autre part, j’attends vraiment d’avoir quelque chose à dire, que mes histoires mûrissent bien avant de me lancer sur un nouvel album. Et puis, je n’ai pas vu le temps passer… Combien d’années vous dîtes ? (sourire)
Cinq ans. La question du Père est sorti en mai 2006.
On vit dans un monde qui va à toute allure… J’attendais vraiment le bon sujet. En règle générale, comme je m’adresse aux enfants, je souhaite raconter mes histoires de façon posée, à leur dire des choses qui les préparent au monde qui les entoure, tout en parlant aussi à leurs parents.
Cette aventure Spirou, c’était un rêve de gamin ? Avec le recul, comment l’avez-vous vécue ?
Ce n’était pas vraiment un rêve de gamin. Quand on m’a proposé ce projet, j’avais quelque chose à dire sur Spirou et les choses se sont faites naturellement. On me dit souvent « Cela a dû être lourd à porter de réaliser un album de Spirou ! ». Mais tout ça n’est QUE de la bande dessinée et je ne prends pas ça très au sérieux, comme beaucoup de choses d’ailleurs. J’ai juste trouvé ça marrant d’utiliser un personnage très populaire pour raconter une histoire très personnelle.
On parle d’un deuxième tome annoncé à l’horizon 2013. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
C’est en tout cas ce qu’on a prévu, même si je n’aime pas trop travailler sur commande. Je veux me donner du temps, même si Dupuis aimerait bien que l’album sorte pour le 75ème anniversaire de la création de Spirou. Ce sera la suite du premier volume qui se déroulera également pendant l’Occupation. Quand on parle de « héros », rien de tel que cette période pour définir ce qu’est vraiment un héros. Ce sont plutôt les circonstances qui font un héros et non pas la nature même d’un être humain.
On retrouve Jules dans un format plus grand que les tomes précédents (78 pages contre 54 habituellement). Commenciez-vous à vous trouver un peu à l’étroit ?
Oui, j’avais besoin de cette liberté. Je commençais à en avoir assez de cette histoire de pagination. On ne demande jamais à un écrivain combien de pages va faire son roman. Pourquoi le demande-t-on à un auteur de bande dessinée ? Je sais très bien qu’il existe des contraintes techniques. On a souvent limité les albums pour enfants à un format de 46 pages. J’estime que si on rajoute une ou plusieurs pages supplémentaires, on peut raconter quelque chose de plus fort, sans avoir le souci de tout condenser. Goscinny était d’ailleurs un génie pour ça. Il parvenait à raconter des histoires fantastiques avec l’art de tout faire tenir dans un format de 46 pages. Mais n’est pas Goscinny qui veut. Il y a déjà suffisamment de contraintes dans la bande dessinée pour ne pas rajouter celle de la pagination. Quand un auteur a besoin de pages, il faut savoir les lui donner, en tout cas quand cela est justifié par l’histoire, ce qui, je pense, est mon cas. (sourire)
On se rend compte très vite de ce besoin d’espace en observant les deux premières planches du tome 6 de Jules qui sont pleine page…
Tout à fait, et c’est justifié par l’histoire. Je commence par parler de l’univers et j’utilise donc une pleine page. Je me vois mal faire tenir l’univers sur une seule case. (sourire) Cela fait son petit effet sur le lecteur. L’utilisation de la place est très importante. C’est un peu comme dans Spirou quand j’utilise une pleine page pour une scène de bombardement, c’est quelque chose qui marque.
Un plan sur la comète traite de la fin du monde. Quel est votre regard de scientifique sur l’évolution de la planète ?
L’espèce humaine est très jeune et ne parvient pas à voir plus loin que le bout de son nez. Elle se considère seule au monde et maîtresse de l’univers. On est en fait une espèce complètement adolescente qui essaye de s’imposer. C’est totalement puéril. Je suis très optimiste mais il faut quand même que chacun en prenne conscience, le plus tôt possible. C’est pour cela que je trouve important de raconter ce genre d’histoires à des enfants.
Justement, confier le sort de la planète à deux enfants, Janet et Jules, est-ce une façon de dire que chacun, à sa manière, peut agir pour sauvegarder le monde ?
Bien entendu. Tout cela va de toute façon se passer du côté des enfants, qui ne sont pas encore orthonormés comme les adultes. Je crois en l’humanité mais il faut agir et se sentir responsable, contrairement à nos gouvernants qui sont pour la plupart des adolescents attardés. (sourire)
Et pourtant, vous n’êtes pas très optimiste et confiant en la nature humaine. Même Madame Wilkins serait presque prête à se laisser soudoyer…
(sourire) Attendez, on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon ! Vous savez, l’humour anglais… C’est plutôt une façon de dire que c’est aux enfants de travailler pour la planète, pas aux adultes. Mais c’est vrai, on a le droit de douter.
Pensez-vous que la bande dessinée est un bon moyen d’aborder tous les sujets avec les enfants ?
Bien sûr. C’est un excellent moyen de parler aux enfants, tout dépend de la façon dont on aborde les sujets. J’ai choisi de les traiter de façon ludique, ce qui me permet de toucher vraiment à tout. L’idée est de se mettre à la place de tout le monde, qu’un garçon se mette à la place d’une fille et inversement, par exemple. Notre problème est qu’on est souvent auto-centrés.
Les éditions Dargaud présentent Jules comme le « Tintin du 21e siècle ». Qu’en pensez-vous ?
C’est peut être une référence à mon style graphique… Hergé m’a appris beaucoup de choses et a développé, je pense, mon côté humaniste depuis tout petit. Si j’arrive à faire un dixième de ce qu’il a fait, ce sera déjà pas mal. (sourire)
Qu’est-ce qui vous a poussé vers une carrière dans la bande dessinée plutôt que vers une carrière scientifique ?
J’ai toujours raconté mes petites histoires en dessinant sans savoir que ça pouvait être un métier. Le jour où je l’ai compris, le choix m’a paru évident. C’est là où je crois beaucoup en l’humanité car je n’ai pas compris ça par moi-même. Il a fallu qu’on me dise « Fais-le ! ». Je pense qu’on a besoin des autres pour se comprendre soi-même.
Jules a donc été le moyen idéal de concilier vos deux passions…
Oui, mais c’était plus par plaisir d’aborder les thèmes scientifiques par un côté « transmission ». Je ne suis pas vraiment un scientifique… Je me destinais à une carrière d’ingénieur, surtout parce que ma famille me poussait à le faire. Ce sont plus des thèmes qui me tenaient à cœur étant gamin que j’ai voulu aborder dans Jules, comme la relativité qui était au centre du premier tome. Ce sont en fait des questions que je me posais enfant et dont l’école ne m’apportait pas souvent les solutions. J’aurais aimé lire à l’époque ce genre d’histoires qui m’auraient permis de comprendre plus rapidement le monde et donné les armes pour m’en sortir.
Un mot sur l’adaptation cinématographique de Maman est en Amérique…. Suivez-vous ce projet ou est-ce Jean Regnaud qui s’occupe de tout ?
C’est Jean Regnaud qui suit plus particulièrement ce projet. À ma connaissance, ils sont encore à la recherche de financements…
N’avez-vous jamais pensé à une adaptation de Jules sur petit ou grand écran ?
Je considère vraiment le cinéma comme un autre métier. Il y a autant de différences entre un écrivain et un cinéaste qu’entre un auteur de bande dessinée et un réalisateur de films d’animation. C’est quelque chose qui ne m’attire pas particulièrement.
Maintenant que la fin du monde a été évoquée dans le dernier tome de Jules, avez-vous déjà des idées sur d’autres thèmes pour le prochain ?
Il y encore beaucoup de choses à dire sur l’humanité, donc les sujets ne manquent pas, mais je n’y ai pas encore réfléchi. J’ai du mal à travailler sur deux sujets à la fois. Et là, il faut plutôt que je pense au prochain Spirou. J’en reviens au thème du mûrissement d’un projet. Je ne sais pas encore ce que je vais raconter mais je sais qu’au moment où je le ferai, ce sera nécessaire. À côté de ça, je travaille beaucoup pour l’illustration jeunesse. Je prépare également un nouveau Ours nains.
Propos recueillis par L. Gianati
Cliquez sur ce lien BDgest
Les sept ours nains et compagnie
Sortie prévu de ce 4ème volet le 3 novembre 2011.
Présentation de l'éditeur
"Qui veut la peau des ours nains ? C’est peut-être le grand méchant loup ? à moins que ce ne soit la grand-mère ? Ou alors Barbe bleue ? ou les sept chevreaux ? Méfions-nous aussi du chasseur... et gardons Peau d’Âne à l'oeil !
Vous saurez tout de la peau des ours nains en lisant leurs nouvelles aventures. Et souvenez-vous : il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué !
Émile Bravo travaille actuellement à l’écriture du scénario qui sera à n’en pas douter aussi irrésistible que les précédents. Mais il nous faut être encore un peu patient…
Dans la même série :
Boucle d'or et les sept ours nains (2004)
La Faim des sept ours nains (2005)
La Belle aux ours nains (2009)"
Présentation de l'éditeur
"Qui veut la peau des ours nains ? C’est peut-être le grand méchant loup ? à moins que ce ne soit la grand-mère ? Ou alors Barbe bleue ? ou les sept chevreaux ? Méfions-nous aussi du chasseur... et gardons Peau d’Âne à l'oeil !
Vous saurez tout de la peau des ours nains en lisant leurs nouvelles aventures. Et souvenez-vous : il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué !
Émile Bravo travaille actuellement à l’écriture du scénario qui sera à n’en pas douter aussi irrésistible que les précédents. Mais il nous faut être encore un peu patient…
Dans la même série :
Boucle d'or et les sept ours nains (2004)
La Faim des sept ours nains (2005)
La Belle aux ours nains (2009)"
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