Dédicace d’Émile Bravo pour le tome 6 de Jules à la librairie des Batignolles de Paris (17ème) le samedi 15 octobre 2011 à
partir de 16h00.
Adresse: Librairie Batignolles - 48, rue des Moines 75017 Paris
Métro: Brochant
Tél: 01.42.29.88.10
Mail: librairie.batignolles (arobase) yahoo.fr
vendredi 9 septembre 2011
Emile Bravo à la librairie Le Monte en l'air à Paris
Dédicace d’Émile Bravo pour le tome 6 de Jules à la librairie Le Monte en
l'air de Paris (20ème) le vendredi 23 septembre 2011 à partir de 18h30.
Adresse: Librairie Le Monte en l'air - 71 rue de Ménilmontant - 2, rue de la Mare - Paris (20ème)
Adresse: Librairie Le Monte en l'air - 71 rue de Ménilmontant - 2, rue de la Mare - Paris (20ème)
lundi 5 septembre 2011
Emile BRAVO en dédicace à la librairie "La parenthèse"
Émile BRAVO sera en dédicace à la librairie "La parenthèse" à Nancy le 24 septembre 2011.
Le site: La Parenthèse
"Le samedi 24 septembre, lendemain de la sortie du prochain album de Jules "Un plan sur la comète", nous aurons une fois de plus l’immense plaisir de recevoir Émile Bravo.
Le site: La Parenthèse
"Le samedi 24 septembre, lendemain de la sortie du prochain album de Jules "Un plan sur la comète", nous aurons une fois de plus l’immense plaisir de recevoir Émile Bravo.
Cet album sera encore plus riche que les précédents (près de 80 pages) et il contient de nombreux
messages à l’attention de ceux qui seront des adultes demain, aussi nous réserverons prioritairement l’accès à la dédicace aux enfants. Les adultes leur avaient
effectivement confisqué les séances de dédicaces dans les années 80, il était temps de les leur restituer !
Une discussion avec Émile sera animée entre 14h30 et 15h15, avant le début des dédicaces."
mardi 30 août 2011
Nouveau Forum... Les amis de Jules
Amis lecteurs, amies lectrices, fidèles de ce blog, vous aimez le travail d’Emile Bravo, vous aimez la bd en
général, la ligne claire en particulier…
Un nouveau forum vient d’ouvrir ses portes: Les amis de Jules , dont le seul but est de partager et de faire partager notre passion pour le 9ème art.
Il y sera question de sujets d’actualités, mais aussi de vos différents centres d’intérêts autres que la BD…
Ce forum est privé et nécessite une simple inscription préalable pour y entrer.
Soyez indulgent, il est tout neuf et les peintures ne sont pas sèches…
Ce forum sera le vôtre…
Amicalement
JM
Un nouveau forum vient d’ouvrir ses portes: Les amis de Jules , dont le seul but est de partager et de faire partager notre passion pour le 9ème art.
Il y sera question de sujets d’actualités, mais aussi de vos différents centres d’intérêts autres que la BD…
Ce forum est privé et nécessite une simple inscription préalable pour y entrer.
Soyez indulgent, il est tout neuf et les peintures ne sont pas sèches…
Ce forum sera le vôtre…
Amicalement
JM
mercredi 24 août 2011
Mon premier Larousse... Traduit en Thaïlandais.
Mon premier Larousse traduit en Thaïlandais est en vente en ce moment à Bangkok.
Merci à Vlaotchose pour cette info
Merci à Vlaotchose pour cette info
mercredi 10 août 2011
XVI Jornadas de Comic Villa de Avilés du 12 au 17 septembre 2011
Emile Bravo est invité à la seizième édition, des journées Comic à Avilés du 12 au 17 septembre
2011.
Pour plus d'informations voir le site du festival XVI Jornadas de Comic
Pour plus d'informations voir le site du festival XVI Jornadas de Comic
jeudi 21 juillet 2011
Planète BD n°50, juillet 2011...
Émile Bravo, dans planète BD, n°50 du mois de juillet 2011.
Information trouvé sur l’un des excellents sites de Brieg F. Haslé : Brieg F. Haslé
Vous pouvez vous procurer cette revue, soit par abonnement soit en commandant le numéro chez Hachette Collection
Information trouvé sur l’un des excellents sites de Brieg F. Haslé : Brieg F. Haslé
Vous pouvez vous procurer cette revue, soit par abonnement soit en commandant le numéro chez Hachette Collection
mardi 28 juin 2011
Aidons, les Requins Marteaux...
Comme
nous
l'avons fait auparavant pour les salariés de l'association il y a
quelques mois, nous faisons encore appel à votre bon cœur, pour sauver les requins marteaux .
Message de Franquy
Bonjour à toutes et à tous !
J'espère que vous allez bien. Si je m'adresse à vous aujourd'hui c'est pour vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle.
Commençons par la bonne... Et bien, la bonne c'est que nous sommes installés sur Bordeaux depuis plus de deux mois et que tout se passe à ravir. L'équipe est en pleine forme, nous avons endigué toutes les dépressions nerveuses et les tentatives de suicide se font de plus en plus rares... C'est sûrement dû à la proximité de la mer !
La ville est accueillante et il n'a fallu que quelques semaines pour s’intégrer au dynamisme culturel bordelais. J'en veux pour preuve l'exposition d'Amandine Urruty à la Mauvaise Réputation qui a pété tous les scores en terme de fréquentation. La première édition de la FMAC 33 (Fondation Meroll pour l’Art Contemporain en Gironde) à la librairie Mollat aura marqué à n’en pas douter les cœurs et les esprits… Il devrait en être de même lors de la future projection de Villemolle 81, notre dernier long métrage, qui sera organisé le 9 juin à l'Utopia.
La mauvaise, vous vous en doutez peut-être déjà c'est que nous sommes dans une sale passe... On peut invoquer pas mal de raisons, la crise qui touche le secteur, des livres de qualité certes mais difficiles et quelque peu onéreux… Mais c’est comme ça ! On aime chacun de nos bouquins et nous sommes extrêmement fiers de ce catalogue qui donne tant de sueurs froides à nos représentants et si peu de satisfaction à notre banquier.
Comment nous en sortir alors ? Nous sommes en train d’explorer plusieurs pistes. Premièrement, il est hors de question de couiner en vous demandant de faire des dons à notre gentille association. Non ! Non ! et re-non!
Pour régler notre problème de trésorerie, qui s’élève tout de même à plus 60 000 € (oui, 60 000), nous allons vous mettre face à vos responsabilités chers amies et amis des Requins Marteaux !
Car ces 60 000€ nous les avons! Nous les avons sous forme de livres, de t-shirts et autres bienfaits de la société de consommation.
Vous les achetez ? Nous sommes sauvés ! Vous les achetez pas, et bien les Requins Marteaux finissent comme Jimi Hendrix !
Après tout pourquoi pas ? Bon je dis ça mais en même temps, non pas que ça me dérange de mourir dans du vomi et des supers accords de guitare, mais ça me briserait sérieusement les noisettes de fermer boutique !
Alors voilà, tout ce que j’ai à vous offrir, c’est une win-win situation !
Vous achetez nos trucs, on continue d’exister et du coup vous pouvez continuer d’acheter nos trucs et peut-être même vos enfants peuvent à leur tour acheter nos trucs et comme ça tout le monde est content ! Faites ce geste simple et nous serons sauvés… mais pour l’instant tout ce que je peux vous promettre ce sont des larmes et de la sangria !
Dans les jours et semaines à venir, les Requins Marteaux vont vous proposer un nombre impressionnant d’opérations commerciales destinées à renflouer nos caisses. Ventes de livres, d’originaux, projections de films, conférences, concerts, visites surprises chez nos amis libraires Bisous et patati et patata ! (vous pouvez déjà télécharger notre affiche de soutien ici et la placarder chez vous ou la distribuer dans la rue)
Voilà! D'ici quelques mois nous saurons si une activité originale comme la nôtre a encore lieu d'être en 2011.
Et c’est VOUS qui allez en décider… Alors quelle qu' en soit l'issue, tout ceci se terminera dans une Méga Fiesta dont j'ai le secret dans un endroit connu de moi seul !
Bonne chance à nous tous et big bibi de la part de…
FRANKY
Message de Franquy
Bonjour à toutes et à tous !
J'espère que vous allez bien. Si je m'adresse à vous aujourd'hui c'est pour vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle.
Commençons par la bonne... Et bien, la bonne c'est que nous sommes installés sur Bordeaux depuis plus de deux mois et que tout se passe à ravir. L'équipe est en pleine forme, nous avons endigué toutes les dépressions nerveuses et les tentatives de suicide se font de plus en plus rares... C'est sûrement dû à la proximité de la mer !
La ville est accueillante et il n'a fallu que quelques semaines pour s’intégrer au dynamisme culturel bordelais. J'en veux pour preuve l'exposition d'Amandine Urruty à la Mauvaise Réputation qui a pété tous les scores en terme de fréquentation. La première édition de la FMAC 33 (Fondation Meroll pour l’Art Contemporain en Gironde) à la librairie Mollat aura marqué à n’en pas douter les cœurs et les esprits… Il devrait en être de même lors de la future projection de Villemolle 81, notre dernier long métrage, qui sera organisé le 9 juin à l'Utopia.
La mauvaise, vous vous en doutez peut-être déjà c'est que nous sommes dans une sale passe... On peut invoquer pas mal de raisons, la crise qui touche le secteur, des livres de qualité certes mais difficiles et quelque peu onéreux… Mais c’est comme ça ! On aime chacun de nos bouquins et nous sommes extrêmement fiers de ce catalogue qui donne tant de sueurs froides à nos représentants et si peu de satisfaction à notre banquier.
Comment nous en sortir alors ? Nous sommes en train d’explorer plusieurs pistes. Premièrement, il est hors de question de couiner en vous demandant de faire des dons à notre gentille association. Non ! Non ! et re-non!
Pour régler notre problème de trésorerie, qui s’élève tout de même à plus 60 000 € (oui, 60 000), nous allons vous mettre face à vos responsabilités chers amies et amis des Requins Marteaux !
Car ces 60 000€ nous les avons! Nous les avons sous forme de livres, de t-shirts et autres bienfaits de la société de consommation.
Vous les achetez ? Nous sommes sauvés ! Vous les achetez pas, et bien les Requins Marteaux finissent comme Jimi Hendrix !
Après tout pourquoi pas ? Bon je dis ça mais en même temps, non pas que ça me dérange de mourir dans du vomi et des supers accords de guitare, mais ça me briserait sérieusement les noisettes de fermer boutique !
Alors voilà, tout ce que j’ai à vous offrir, c’est une win-win situation !
Vous achetez nos trucs, on continue d’exister et du coup vous pouvez continuer d’acheter nos trucs et peut-être même vos enfants peuvent à leur tour acheter nos trucs et comme ça tout le monde est content ! Faites ce geste simple et nous serons sauvés… mais pour l’instant tout ce que je peux vous promettre ce sont des larmes et de la sangria !
Dans les jours et semaines à venir, les Requins Marteaux vont vous proposer un nombre impressionnant d’opérations commerciales destinées à renflouer nos caisses. Ventes de livres, d’originaux, projections de films, conférences, concerts, visites surprises chez nos amis libraires Bisous et patati et patata ! (vous pouvez déjà télécharger notre affiche de soutien ici et la placarder chez vous ou la distribuer dans la rue)
Voilà! D'ici quelques mois nous saurons si une activité originale comme la nôtre a encore lieu d'être en 2011.
Et c’est VOUS qui allez en décider… Alors quelle qu' en soit l'issue, tout ceci se terminera dans une Méga Fiesta dont j'ai le secret dans un endroit connu de moi seul !
Bonne chance à nous tous et big bibi de la part de…
FRANKY
mardi 21 juin 2011
Atelier des Vosges
L'atelier où l'on bulle
Télérama n°2506 du 21 janvier 1998
Article écrit par Cécile Maveyraud
Ils avaient le blues du créateur solitaire.
Alors ils ont mis en commun leurs idées et leurs planches à dessin. Et ça bouillonne.
Lorsqu'en 1974 André Franquin reçoit le premier Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, Joann Sfar et Christophe Blain s'éclatent encore à la maternelle et Emmanuel Guibert planche sur les divisions avec virgule.
Aujourd'hui, la manifestation fête sa vingt-cinquième édition (du 21 au 25 janvier), et les albumsdes gamins, devenus auteurs de BD, y sont en compétition.
La Fille du professeur, du duo Sfar-Guibert, et La Révolte d'Hop-Frog, desinée par Christophe Blain, concourent dans la catégorie Coup de coeur, réservée aux auteurs ayant publié moins de trois albums.
Plus tard, peut-être seront-ils en lice pour l'Alph'art du meilleur album, du meilleur scénario, ou de la BD d'humour...
Concurrents d'accord, mais copains d'abord, ils partagent le même atelier, place des Vosges, lieu chic et touristique du Paris historique. Cinquante mètres carrés sur cour, au premier étage d'un des deux immeubles de brique restés encrassés par la patine des ans et la pollution.
Un atelier qui n'a rien à voir avec le studio Hergé, où dessinateurs et scénaristes s'activaient au seul profit du créateur de Tintin. Ici, les neuf locataires, dont la moyenne d'âge n'excède pas la trentaine, dessinent et peignent pour eux-mêmes, chacun selon son style et ses envies. Et dès qu'une place se libère, un nouveau venu, qui partage forcément des affinités avec le groupe existant, vient s'installer.
Cinq tables de travail en bas, quatre sur la mezzanine: chacune révèle le caractère de celui qui s'y penche.
... Fouillis sur l'immense planche de Christophe Blain. Rangement clinique chez Emmanuel Guibert. Désordre ordonné du côté de Joann Sfar. Les murs sont parsemés de vieilles illustrations de salle de classe, de croquis, d'esquisses, de factures à régler...
« L'atelier permet de rompre la solitude. J'en avais assez de travailler toute la journée chez moi, explique Christophe Blain. Et puis, venir ici, ça m'a fait chausser des bottes de sept lieues. »
Tous parlent d'émulation. « En fait, on dessine pour épater les copains », glisse Joann Sfar. Ce qui les réunit, c'est la volonté de dépasser les genres traditionnels. Leurs récits ont la couleur du western, du polar, de la science-fiction ou de l'heroic fantasy, mais avec un humour toujours décalé, un rien de poésie, quelques souvenirs personnels et des techniques proches de la peinture.
Les grandes scènes d'action ou les intrigues dans le pur style classique ne sont pas pour eux.« Je suis plus à l'aise quand je fais parler mes personnages de leur égoïsme ou de leur histoires minables » reconnaît Christophe Blain.
Cette nouvelle forme de BD intensifie les situations, donne aux caractères des ressorts psychologiques plus profonds.
Leurs héros ont aussi des faiblesses, des déchirures...
Depuis quatre ans, ces trois fondateurs de l' « Atelier des Vosges » sont inséparables.
Quand l'un d'eux vient à coincer sur un dessin ou sur un dialogue, les autres le sentent. Emmanuel Guibert se souvient de la première fois où Christophe Blain lui a demandé conseil: « Je n'avais aucune expérience de la vie en atelier et je le connaissais à peine. J'ai tenté d'être le plus pertinent possible. Mais sans être sûr de mes remarques. Et que fait Christophe? Il prend sa gomme, son Tipp-Ex et efface tout. »
Les critiques et le regard des autres sont essentiels, d'autant que chacun a ses obsessions. Une mise en scène boiteuse n'échappe pas à Christophe Blain. Une histoire qui manque de jus et Joann Sfar vient à la rescousse. Quant à Emmanuel Guibert, il est toujours soucieux du détail historique. Jeu de la complémentarité, jeu des influences, chacun apporte à l'autre son talent.
« A 11, 12 ans, souvent, les gamins s'arrêtent de dessiner. Nous, on a continué, dit Joann Sfar. On dessine comme on irait dans le bain s'amuser avec des jouets en plastique. » Follement ambitieux et minés par le doute, ils cultivent les paradoxes. « Dès lors que nous avons un projet en tête, nous sommes persuadés de pouvoir le réaliser. Nous avons une confiance illimitée en nos moyens, affirme Emmanuel Guibert. Mais à chaque fois que le crayon se pose sur la feuille, les certitudes s'effondrent. »
Etre auteur de BD, c'est être à la fois metteur en scène, dialoguiste, costumier, éclairagiste, architecte... « C'est le mode d'expression le plus démocratique qui soit, conclut Joann Sfar. Un papier, un crayon, et tu dessines une bataille avec deux cents personnages, ça ne coûte rien. »
Télérama n°2506 du 21 janvier 1998
Article écrit par Cécile Maveyraud
Ils avaient le blues du créateur solitaire.
Alors ils ont mis en commun leurs idées et leurs planches à dessin. Et ça bouillonne.
Lorsqu'en 1974 André Franquin reçoit le premier Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, Joann Sfar et Christophe Blain s'éclatent encore à la maternelle et Emmanuel Guibert planche sur les divisions avec virgule.
Aujourd'hui, la manifestation fête sa vingt-cinquième édition (du 21 au 25 janvier), et les albumsdes gamins, devenus auteurs de BD, y sont en compétition.
La Fille du professeur, du duo Sfar-Guibert, et La Révolte d'Hop-Frog, desinée par Christophe Blain, concourent dans la catégorie Coup de coeur, réservée aux auteurs ayant publié moins de trois albums.
Plus tard, peut-être seront-ils en lice pour l'Alph'art du meilleur album, du meilleur scénario, ou de la BD d'humour...
Concurrents d'accord, mais copains d'abord, ils partagent le même atelier, place des Vosges, lieu chic et touristique du Paris historique. Cinquante mètres carrés sur cour, au premier étage d'un des deux immeubles de brique restés encrassés par la patine des ans et la pollution.
Un atelier qui n'a rien à voir avec le studio Hergé, où dessinateurs et scénaristes s'activaient au seul profit du créateur de Tintin. Ici, les neuf locataires, dont la moyenne d'âge n'excède pas la trentaine, dessinent et peignent pour eux-mêmes, chacun selon son style et ses envies. Et dès qu'une place se libère, un nouveau venu, qui partage forcément des affinités avec le groupe existant, vient s'installer.
Cinq tables de travail en bas, quatre sur la mezzanine: chacune révèle le caractère de celui qui s'y penche.
... Fouillis sur l'immense planche de Christophe Blain. Rangement clinique chez Emmanuel Guibert. Désordre ordonné du côté de Joann Sfar. Les murs sont parsemés de vieilles illustrations de salle de classe, de croquis, d'esquisses, de factures à régler...
« L'atelier permet de rompre la solitude. J'en avais assez de travailler toute la journée chez moi, explique Christophe Blain. Et puis, venir ici, ça m'a fait chausser des bottes de sept lieues. »
Tous parlent d'émulation. « En fait, on dessine pour épater les copains », glisse Joann Sfar. Ce qui les réunit, c'est la volonté de dépasser les genres traditionnels. Leurs récits ont la couleur du western, du polar, de la science-fiction ou de l'heroic fantasy, mais avec un humour toujours décalé, un rien de poésie, quelques souvenirs personnels et des techniques proches de la peinture.
Les grandes scènes d'action ou les intrigues dans le pur style classique ne sont pas pour eux.« Je suis plus à l'aise quand je fais parler mes personnages de leur égoïsme ou de leur histoires minables » reconnaît Christophe Blain.
Cette nouvelle forme de BD intensifie les situations, donne aux caractères des ressorts psychologiques plus profonds.
Leurs héros ont aussi des faiblesses, des déchirures...
Depuis quatre ans, ces trois fondateurs de l' « Atelier des Vosges » sont inséparables.
Quand l'un d'eux vient à coincer sur un dessin ou sur un dialogue, les autres le sentent. Emmanuel Guibert se souvient de la première fois où Christophe Blain lui a demandé conseil: « Je n'avais aucune expérience de la vie en atelier et je le connaissais à peine. J'ai tenté d'être le plus pertinent possible. Mais sans être sûr de mes remarques. Et que fait Christophe? Il prend sa gomme, son Tipp-Ex et efface tout. »
Les critiques et le regard des autres sont essentiels, d'autant que chacun a ses obsessions. Une mise en scène boiteuse n'échappe pas à Christophe Blain. Une histoire qui manque de jus et Joann Sfar vient à la rescousse. Quant à Emmanuel Guibert, il est toujours soucieux du détail historique. Jeu de la complémentarité, jeu des influences, chacun apporte à l'autre son talent.
« A 11, 12 ans, souvent, les gamins s'arrêtent de dessiner. Nous, on a continué, dit Joann Sfar. On dessine comme on irait dans le bain s'amuser avec des jouets en plastique. » Follement ambitieux et minés par le doute, ils cultivent les paradoxes. « Dès lors que nous avons un projet en tête, nous sommes persuadés de pouvoir le réaliser. Nous avons une confiance illimitée en nos moyens, affirme Emmanuel Guibert. Mais à chaque fois que le crayon se pose sur la feuille, les certitudes s'effondrent. »
Etre auteur de BD, c'est être à la fois metteur en scène, dialoguiste, costumier, éclairagiste, architecte... « C'est le mode d'expression le plus démocratique qui soit, conclut Joann Sfar. Un papier, un crayon, et tu dessines une bataille avec deux cents personnages, ça ne coûte rien. »
Émile Bravo en plein boulot vu par
Emmanuel Guibert.
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