- L : 80,0 cm – H : 60,0 cm
- Papier : Vélin Cuve bfk Rives 270 g
- Nombre d'exemplaires : 150
- Numéroté – Signé
- Date de mise en vente : 08/05/09
- © Bravo / Dupuis
-
Prix de vente public : 125,00 €
chez Champaka
Brussels
Dans le cadre de l’année à thème BRUSSELS 2009 BD COMICS STRIP, pour célébrer les 20 ans de la Région de Bruxelles-Capitale, 20 auteurs contemporains ont livré leur vision graphique de la ville dans le livre « Bruxelles : 20 ans / 20 auteurs » coordonné par Alain Goffin. Parmi eux, bon nombre d’artistes travaillant depuis de nombreuses années avec Champaka : Avril, Berthet, Götting, Juillard, Loustal, Ever Meulen, Schuiten et Yslaire.
En septembre 2008, à l’occasion des Rencontres "Yves Chaland" à Nérac, Champaka et Emile Bravo s’étaient promis de travailler ensemble une impression artistique, dès que l’occasion se présenterait. Lorsqu’Emile Bravo réalisa ce dessin pour le livre mentionné ci-dessus, il devint évident que Champaka en ferait une version sérigraphique.
Le créateur de « Jules » adapta sa mise en couleurs à ce procédé d‘impression qu’il apprécie particulièrement.
Sur l’image, vous reconnaîtrez Hergé qui remet son crayon en place, après avoir fait une dédicace au jeune Spirou qui s’empresse de la monter à son voisin de banc qui n’est autre que René Magritte. Bienvenue dans le Bruxelles de la fin des années ’30…
Pages
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jeudi 31 décembre 2009
Sérigraphie Spirou à Bruxelles - 150ex - 2009
vendredi 25 décembre 2009
Strasbulles 2009, Ex-libris et puzzle... encore disponible.
Pour
le dernier festival Européen de la bande dessinée du 22 au 28 Juin 2009,
Strasbulles à Strasbourg, Emile Bravo a réalisé deux
affiches:
L'esquisse non retenue:
Le projet d'affiche:
Deux ex-libris signés et un puzzle numéroté et signé ont étaient réalisé à l'occasion de ce festival.
Ils sont encore disponible, en écrivant au responsable des ventes par correspondances Maurice. Le lien du site Strasbulles
Le lien de la boutique (où les ex-libris ne sont pas en ligne) boutique
L'esquisse non retenue:
Le projet d'affiche:
Deux ex-libris signés et un puzzle numéroté et signé ont étaient réalisé à l'occasion de ce festival.
Ils sont encore disponible, en écrivant au responsable des ventes par correspondances Maurice. Le lien du site Strasbulles
Le lien de la boutique (où les ex-libris ne sont pas en ligne) boutique
dimanche 20 décembre 2009
vendredi 18 décembre 2009
Emile Bravo en dédicace chez Philippe Le Libraire (à Paris)
Communiqué de Philippe Le Libraire
Emile BRAVO & François AVRIL seront présent à la librairie pour dédicacer leurs ouvrages,
le vendredi 18 décembre de 18 à 20 heures précises, ou quand l’auteur d’un superbe album de SPIROU croise l’auteur d'une magnifique planche de Spirou…
Présent pour la 1ère fois, Émile Bravo, auteur du Journal d’un Ingénu, subtile évocation des premiers émois d'un jeune belge au destin d’aventurier, qui sort en cette fin d’année en édition limitée avec album en crayonnés, est également le créateur de la série des Ours, vrais-faux contes pour bambins de tous âges, trois tomes de parus au éditions du Seuil...
Présent pour la 4ème fois (record?), François Avril, qui nous a offert dernièrement un excellent exercice de style dans le journal de Spirou (voir son site), a produit une incroyable Fresque tout en accordéon en hommage au 9ème art et à ses plus beaux personnages qu’il invite à se croiser dans les rues bruxelloises...
Philippe le libraire32 rue des vinaigriers Xème arrondissement.Tél : 01 40 38 11 39Ouvert de 11h11 à 20h20
Merci à Basil S. pour cette info
Emile BRAVO & François AVRIL seront présent à la librairie pour dédicacer leurs ouvrages,
le vendredi 18 décembre de 18 à 20 heures précises, ou quand l’auteur d’un superbe album de SPIROU croise l’auteur d'une magnifique planche de Spirou…
Présent pour la 1ère fois, Émile Bravo, auteur du Journal d’un Ingénu, subtile évocation des premiers émois d'un jeune belge au destin d’aventurier, qui sort en cette fin d’année en édition limitée avec album en crayonnés, est également le créateur de la série des Ours, vrais-faux contes pour bambins de tous âges, trois tomes de parus au éditions du Seuil...
Présent pour la 4ème fois (record?), François Avril, qui nous a offert dernièrement un excellent exercice de style dans le journal de Spirou (voir son site), a produit une incroyable Fresque tout en accordéon en hommage au 9ème art et à ses plus beaux personnages qu’il invite à se croiser dans les rues bruxelloises...
Philippe le libraire32 rue des vinaigriers Xème arrondissement.Tél : 01 40 38 11 39Ouvert de 11h11 à 20h20
Merci à Basil S. pour cette info
dimanche 13 décembre 2009
Les éditeurs de bande dessinée aux éditions Niffle.
Source Mitchul pour la partie en italique.
Passionnant ouvrage de Thierry Bellefroid qui a réalisé pour l’occasion une série d’entretiens avec les éditeurs les plus influents de la profession : L’Association, Casterman, Cornélius, Dargaud, Delcourt, Dupuis, Frémok, les Humanoïdes Associés, Kana et Soleil. Qu’est-ce un éditeur ? Un business man qui ne pense qu’en chiffre ? Le défenseur d’une certaine exigence artistique ? Un auteur ? Un artiste, à sa manière ?
Même si on constate plus ou moins deux approches distinctes du métier (les indépendants contre les grosses maisons), chacune des personnes interrogées a sa propre manière de voir et faire les choses. C’est tout l’intérêt de ces entretiens que de confronter ces différents points de vue. Au-delà de leur parcours personnel et de leurs motivations, Bellefroid aborde avec eux les thèmes de la création d’un album, la cohérence du catalogue, des relations entre éditeur et auteur, les succès et les ratés, leurs satisfactions et leurs regrets…
Ce recueil d’entretien nous permet de confirmer ce dont on se doutait : il y a bien une différence de démarche entre ceux que l’on nomme les indépendants (qui d’ailleurs, lorsqu’ils touchent des aides de l’état sont, par définition, moins indépendants que les maisons privés) qui ont pour objectif premier de contribuer à la réalisation d’un ouvrage de belle facture, de produire des auteurs difficiles, des œuvres d’avant-garde. Que leurs ouvrages se vendent bien ou pas est secondaire. Leur but est de laisser l’opportunité à un auteur de trouver son lectorat, aussi minime soit-il. Alors que les gros groupes ont plutôt des objectifs de ventes qui les amènent à prendre moins de risques et donc sortir des albums plus conventionnels. Une situation un peu paradoxale : ce sont ceux qui ont le plus de moyens qui prennent le moins de risques…
Auteur et éditeur forment un couple. Et comme chaque couple, ils se complètent, se désirent et parfois se déchirent. Pour la première fois, un livre aborde les multiples facettes de ce partenaire méconnu de l'auteur. Un partenaire qui n'a jamais joué un rôle aussi important dans le processus créatif qu'aujourd'hui. Loin du joli monde enchanté où chacun fraternise, les éditeurs se font une concurrence sans merci. Pour arriver à leurs fins, les uns utilisent leur puissance, les autres leur finesse, certains se solidarisent quand d'autres rêvent de devenir le roi du monde. C'est tout le spectre de cette aventure humaine que nous révèlent ces onze portraits d'éditeurs souvent hauts en couleur. Pour enrichir ces entretiens, une vingtaine d'auteurs tels que Baru, Berberian, Blain, Bravo, Guibert, Sattouf, Schuiten ou Trondheim ont réalisé des planches inédites. Ils y livrent leur vision sans complaisance du métier. Une plongée captivante au cœur de la création de bandes dessinées....
Emile Bravo a réalisé une illustration de sa rencontre avec la maison d’édition Dargaud qui édite la série « Une épatante aventure de Jules »…
Fiction ou réalité ? Au vu de la qualité de réalisation des quatre premiers tomes de Jules, on peut supposer qu’il y a un fond de vérité…
Sur ces deux pages, on est en présence d’un Emile Bravo un peu désabusé, défendant la pratique de son art et essayant de faire passer, tant bien que mal, l’idée qu’un travail «d’artisan» méritait une édition de qualité…
Face au service marketing, le discours du responsable est tout autre… La BD n’est qu’un produit de consommation comme un autre… En conséquence, tout est affaire de packaging !
Passionnant ouvrage de Thierry Bellefroid qui a réalisé pour l’occasion une série d’entretiens avec les éditeurs les plus influents de la profession : L’Association, Casterman, Cornélius, Dargaud, Delcourt, Dupuis, Frémok, les Humanoïdes Associés, Kana et Soleil. Qu’est-ce un éditeur ? Un business man qui ne pense qu’en chiffre ? Le défenseur d’une certaine exigence artistique ? Un auteur ? Un artiste, à sa manière ?
Même si on constate plus ou moins deux approches distinctes du métier (les indépendants contre les grosses maisons), chacune des personnes interrogées a sa propre manière de voir et faire les choses. C’est tout l’intérêt de ces entretiens que de confronter ces différents points de vue. Au-delà de leur parcours personnel et de leurs motivations, Bellefroid aborde avec eux les thèmes de la création d’un album, la cohérence du catalogue, des relations entre éditeur et auteur, les succès et les ratés, leurs satisfactions et leurs regrets…
Ce recueil d’entretien nous permet de confirmer ce dont on se doutait : il y a bien une différence de démarche entre ceux que l’on nomme les indépendants (qui d’ailleurs, lorsqu’ils touchent des aides de l’état sont, par définition, moins indépendants que les maisons privés) qui ont pour objectif premier de contribuer à la réalisation d’un ouvrage de belle facture, de produire des auteurs difficiles, des œuvres d’avant-garde. Que leurs ouvrages se vendent bien ou pas est secondaire. Leur but est de laisser l’opportunité à un auteur de trouver son lectorat, aussi minime soit-il. Alors que les gros groupes ont plutôt des objectifs de ventes qui les amènent à prendre moins de risques et donc sortir des albums plus conventionnels. Une situation un peu paradoxale : ce sont ceux qui ont le plus de moyens qui prennent le moins de risques…
Auteur et éditeur forment un couple. Et comme chaque couple, ils se complètent, se désirent et parfois se déchirent. Pour la première fois, un livre aborde les multiples facettes de ce partenaire méconnu de l'auteur. Un partenaire qui n'a jamais joué un rôle aussi important dans le processus créatif qu'aujourd'hui. Loin du joli monde enchanté où chacun fraternise, les éditeurs se font une concurrence sans merci. Pour arriver à leurs fins, les uns utilisent leur puissance, les autres leur finesse, certains se solidarisent quand d'autres rêvent de devenir le roi du monde. C'est tout le spectre de cette aventure humaine que nous révèlent ces onze portraits d'éditeurs souvent hauts en couleur. Pour enrichir ces entretiens, une vingtaine d'auteurs tels que Baru, Berberian, Blain, Bravo, Guibert, Sattouf, Schuiten ou Trondheim ont réalisé des planches inédites. Ils y livrent leur vision sans complaisance du métier. Une plongée captivante au cœur de la création de bandes dessinées....
Emile Bravo a réalisé une illustration de sa rencontre avec la maison d’édition Dargaud qui édite la série « Une épatante aventure de Jules »…
Fiction ou réalité ? Au vu de la qualité de réalisation des quatre premiers tomes de Jules, on peut supposer qu’il y a un fond de vérité…
Sur ces deux pages, on est en présence d’un Emile Bravo un peu désabusé, défendant la pratique de son art et essayant de faire passer, tant bien que mal, l’idée qu’un travail «d’artisan» méritait une édition de qualité…
Face au service marketing, le discours du responsable est tout autre… La BD n’est qu’un produit de consommation comme un autre… En conséquence, tout est affaire de packaging !
samedi 12 décembre 2009
Casemate n°3 d'Avril 2008.
Source Casemate n°3
d'avril 2008.
Propos recueillis par Richard Watt.
Entretien avec Emile Bravo, de la page 22 à la page 24.
La jeunesse de Spirou enfin dévoilé.
BRAVO des deux mains...
Extraits:
Une écriture graphique: j'utilise une technique assez simple, une espèce de ligne claire, c'est à dire tout simplement un texte et un dessin qui sont indissociables, et une histoire claire.
Quand on épure le dessin, en enlevant toutes les fioritures qui nuisent à la lisibilité et à la fluidité de l'histoire, cela donne souvent un dessin qui peut s'apparenter à ce que les gens conçoivent comme étant de la ligne claire "graphique". Mais le dessin est comme ça uniquement parce qu'il est au service du texte. Et vice-versa.
Pour moi c'est de l'écriture, de l'écriture graphique.
La case départ: Quand j'ai commencé à faire de la bande dessinée, j'ai écouté ce que disait Hergé.
Ses cases faisaient à peu près neuf centimètres de hauteur. J'ai trouvé que c'était une bonne échelle pour travailler.
S'il y a beaucoup de cases dans mes planches, c'est que, pour moi, un récit doit être dense.
Souvent, en BD, les auteurs se plaignent de n'avoir pas assez de place pour raconter leur histoire.
Pour "Le journal d'un ingénu", j'avais carte blanche pour le nombre de planches. J'en ai fait 63, chacune comportant quatre bandes, comme dans "Jules". J'ai pris l'habitude de dessiner de petites cases.
L'essence de la BD: Je trouve absurde de dire que la bande dessinée c'est un scénariste et un dessinateur. Pour moi, une bande dessinée c'est une histoire. Il y a un auteur, c'est celui qui fait l'histoire. Si tout le monde savait dessiner et écrire, on s'apercevrait que la BD est une écriture à part entière.
La première chose qu'on sait faire quand on est enfant, avant même de savoir écrire, c'est dessiner. Tout gamin, mon père me lisait des histoires le soir, et, pour lui rendre la pareille, je lui en dessinais d'autres. Puis je me suis aperçu qu'écrire en dessins était un métier.
J'écris de façon dessinée.
Mon manuscrit ressemble à un crayonné, l'essence même de l'écriture de BD.
Si vous souhaitez lire la suite vous pouvez vous procurer cette revue en la commandant ICI.
Merci à Jean Rodolphe de m'avoir fait parvenir un exemplaire de cette revue.
Propos recueillis par Richard Watt.
Entretien avec Emile Bravo, de la page 22 à la page 24.
La jeunesse de Spirou enfin dévoilé.
BRAVO des deux mains...
Extraits:
Une écriture graphique: j'utilise une technique assez simple, une espèce de ligne claire, c'est à dire tout simplement un texte et un dessin qui sont indissociables, et une histoire claire.
Quand on épure le dessin, en enlevant toutes les fioritures qui nuisent à la lisibilité et à la fluidité de l'histoire, cela donne souvent un dessin qui peut s'apparenter à ce que les gens conçoivent comme étant de la ligne claire "graphique". Mais le dessin est comme ça uniquement parce qu'il est au service du texte. Et vice-versa.
Pour moi c'est de l'écriture, de l'écriture graphique.
La case départ: Quand j'ai commencé à faire de la bande dessinée, j'ai écouté ce que disait Hergé.
Ses cases faisaient à peu près neuf centimètres de hauteur. J'ai trouvé que c'était une bonne échelle pour travailler.
S'il y a beaucoup de cases dans mes planches, c'est que, pour moi, un récit doit être dense.
Souvent, en BD, les auteurs se plaignent de n'avoir pas assez de place pour raconter leur histoire.
Pour "Le journal d'un ingénu", j'avais carte blanche pour le nombre de planches. J'en ai fait 63, chacune comportant quatre bandes, comme dans "Jules". J'ai pris l'habitude de dessiner de petites cases.
L'essence de la BD: Je trouve absurde de dire que la bande dessinée c'est un scénariste et un dessinateur. Pour moi, une bande dessinée c'est une histoire. Il y a un auteur, c'est celui qui fait l'histoire. Si tout le monde savait dessiner et écrire, on s'apercevrait que la BD est une écriture à part entière.
La première chose qu'on sait faire quand on est enfant, avant même de savoir écrire, c'est dessiner. Tout gamin, mon père me lisait des histoires le soir, et, pour lui rendre la pareille, je lui en dessinais d'autres. Puis je me suis aperçu qu'écrire en dessins était un métier.
J'écris de façon dessinée.
Mon manuscrit ressemble à un crayonné, l'essence même de l'écriture de BD.
Si vous souhaitez lire la suite vous pouvez vous procurer cette revue en la commandant ICI.
Merci à Jean Rodolphe de m'avoir fait parvenir un exemplaire de cette revue.
vendredi 11 décembre 2009
Tintin le retour... Hors Série du Monde de décembre 2009. (2)
Ce qu'en disent les dessinateurs d'aujourd'hui.
Propos recueillis par Frédéric Potet.
Entretien avec Émile Bravo (Extrait)
C'est en lisant le livre d'entretiens qu'il avait accordés à Numa Sadoul que j'ai vraiment compris le travail d'Hergé. Tintin avait baigné mon enfance.
Et puis, adolescent, je m'en étais éloigné, le trouvant trop rigide et trop politiquement correct.
Mais après la lecture de cet ouvrage, mon regard a changé vis-à-vis de cette forme d'écriture incroyablement efficace qu'Hergé avait développée.
Sadoul lui demande à un moment s'il se reconnaît dans la définition de la ligne claire.
Hergé répond par la négative car, pour lui, tout dessin se doit d'être "clair" pour se mettre au service de la narration. Cela tenait de l'évidence pour lui.
Et il avait raison.
Je n'ai jamais été très porté sur l'esthétisme en bande dessinée. Quand on est gamin, il faut une certaine éducation pour comprendre l'esthétisme.
Avant d'être belle, une BD doit d'abord être limpide et intelligible; on devrait presque pouvoir la lire sans les bulles, comme je le faisais sur les genoux de mon père quand il me racontait des histoires.
Et l'humour ne peut pas être une fin en soi.
Il ne sert qu'à alimenter et alléger un récit. C'est pour cela que je place Hergé aux côtés de Chaplin. Chez ces grands conteurs,la dérision permet de faire passer des messages sérieux ou tristes. Il y a là une distance à trouver entre la gravité et l'humour.
Généralement, les humoristes vieillissent mal. Sauf quand il y a de la profondeur derrière.
Les gags deviennent alors universels.
Bien sûr, il m'est arrivé de faire des clins d'oeil à Hergé dans mes albums.
Dans le tome 2 de Jules, par exemple, j'ai dessiné un vieux Tintin qui, à l'inverse de l'original dans Les 7 boules de cristal, ne veut pas qu'on lise le journal par-dessus son épaule.
Mais c'est surtout dans mon Spirou, sorti en 2008, que je fais le plus clairement allusion à Tintin...
Si vous souhaitez lire la suite, vous la trouverez dans le Hors Série du Monde "Tintin, le retour" du mois de novembre 2009, numéro 17.
Propos recueillis par Frédéric Potet.
Entretien avec Émile Bravo (Extrait)
C'est en lisant le livre d'entretiens qu'il avait accordés à Numa Sadoul que j'ai vraiment compris le travail d'Hergé. Tintin avait baigné mon enfance.
Et puis, adolescent, je m'en étais éloigné, le trouvant trop rigide et trop politiquement correct.
Mais après la lecture de cet ouvrage, mon regard a changé vis-à-vis de cette forme d'écriture incroyablement efficace qu'Hergé avait développée.
Sadoul lui demande à un moment s'il se reconnaît dans la définition de la ligne claire.
Hergé répond par la négative car, pour lui, tout dessin se doit d'être "clair" pour se mettre au service de la narration. Cela tenait de l'évidence pour lui.
Et il avait raison.
Je n'ai jamais été très porté sur l'esthétisme en bande dessinée. Quand on est gamin, il faut une certaine éducation pour comprendre l'esthétisme.
Avant d'être belle, une BD doit d'abord être limpide et intelligible; on devrait presque pouvoir la lire sans les bulles, comme je le faisais sur les genoux de mon père quand il me racontait des histoires.
Et l'humour ne peut pas être une fin en soi.
Il ne sert qu'à alimenter et alléger un récit. C'est pour cela que je place Hergé aux côtés de Chaplin. Chez ces grands conteurs,la dérision permet de faire passer des messages sérieux ou tristes. Il y a là une distance à trouver entre la gravité et l'humour.
Généralement, les humoristes vieillissent mal. Sauf quand il y a de la profondeur derrière.
Les gags deviennent alors universels.
Bien sûr, il m'est arrivé de faire des clins d'oeil à Hergé dans mes albums.
Dans le tome 2 de Jules, par exemple, j'ai dessiné un vieux Tintin qui, à l'inverse de l'original dans Les 7 boules de cristal, ne veut pas qu'on lise le journal par-dessus son épaule.
Mais c'est surtout dans mon Spirou, sorti en 2008, que je fais le plus clairement allusion à Tintin...
Si vous souhaitez lire la suite, vous la trouverez dans le Hors Série du Monde "Tintin, le retour" du mois de novembre 2009, numéro 17.
jeudi 10 décembre 2009
Tintin le retour... Hors Série du Monde de décembre 2009. (1)
Source
BD Gest
Tintin, le personnage mythique d’Hergé créé il y a 80 ans, s’apprête à conquérir l’Amérique et l’Asie sur grand écran. Un défi pour ce héros de BD très apprécié en Europe et dans les pays du Commonwealth mais peu connu ailleurs.
En exclusivité pour ce hors série, les réalisateurs Steven Spielberg et Peter Jackson, enthousiastes tintinophiles, dévoilent les ambitions de leur trilogie, dont le premier volet, Le Secret de la Licorne, est en postproduction. Seul réalisateur à trouver grâce aux yeux d’Hergé de son vivant, Steven Spielberg et son co-producteur expliquent comment ils entendent relever un double défi : « interpréter » au cinéma l’œuvre d’Hergé avec une technologie d’avant-garde (la « capture de mouvement » digérée par de puissants ordinateurs) et propulser Tintin au rang de héros mondial.
A cette occasion, le hors série revient sur le parcours d’Hergé, figure tutélaire de la bande dessinée, sur la géopolitique de ses 24 albums décryptée par Hubert Védrine, sur son art graphique commenté par les grands noms contemporains de la BD et sur l’engouement que suscite toujours son œuvre en Europe, chez les « tintinophiles » célèbres notamment.
Tintin renaît aussi au musée Hergé inauguré récemment près de Bruxelles. En exclusivité le hors série présente des photos de ce remarquable musée dont Christian de Portzamparc nous raconte la conception.
Intervention notamment: de Olivier Schwartz, Stanislas, Émile Bravo et Plantu.
Tintin, le personnage mythique d’Hergé créé il y a 80 ans, s’apprête à conquérir l’Amérique et l’Asie sur grand écran. Un défi pour ce héros de BD très apprécié en Europe et dans les pays du Commonwealth mais peu connu ailleurs.
En exclusivité pour ce hors série, les réalisateurs Steven Spielberg et Peter Jackson, enthousiastes tintinophiles, dévoilent les ambitions de leur trilogie, dont le premier volet, Le Secret de la Licorne, est en postproduction. Seul réalisateur à trouver grâce aux yeux d’Hergé de son vivant, Steven Spielberg et son co-producteur expliquent comment ils entendent relever un double défi : « interpréter » au cinéma l’œuvre d’Hergé avec une technologie d’avant-garde (la « capture de mouvement » digérée par de puissants ordinateurs) et propulser Tintin au rang de héros mondial.
A cette occasion, le hors série revient sur le parcours d’Hergé, figure tutélaire de la bande dessinée, sur la géopolitique de ses 24 albums décryptée par Hubert Védrine, sur son art graphique commenté par les grands noms contemporains de la BD et sur l’engouement que suscite toujours son œuvre en Europe, chez les « tintinophiles » célèbres notamment.
Tintin renaît aussi au musée Hergé inauguré récemment près de Bruxelles. En exclusivité le hors série présente des photos de ce remarquable musée dont Christian de Portzamparc nous raconte la conception.
Intervention notamment: de Olivier Schwartz, Stanislas, Émile Bravo et Plantu.
mercredi 9 décembre 2009
Grande kermesse des souvenirs qui s'estompent.
Source: Salon du livre
et de la presse jeunesse en seine-Saint-Denis
Pour la 25e édition du Salon, des artistes invités convient à leur tour d'autres artistes pour une grande fête de la création.
25 auteurs et illustrateurs choisis par le Salon invitent chacun un complice pour participer à des rencontres, des ateliers, lectures et débat... 25 illustrateurs convient leur héros d'enfance pour des fêtes tout en images dans une immense exposition.
Chacune de ces illustrations évoque une fête qui bat son plein, et dans laquelle chaque artiste invite les héros qui ont nourri son imaginaire d’enfance.
Ces images seront présentées dans le cadre d’une exposition collective pendant toute la durée du salon.
Pour se procurer cet ouvrage: Editions Magnier
Pour la 25e édition du Salon, des artistes invités convient à leur tour d'autres artistes pour une grande fête de la création.
25 auteurs et illustrateurs choisis par le Salon invitent chacun un complice pour participer à des rencontres, des ateliers, lectures et débat... 25 illustrateurs convient leur héros d'enfance pour des fêtes tout en images dans une immense exposition.
Chacune de ces illustrations évoque une fête qui bat son plein, et dans laquelle chaque artiste invite les héros qui ont nourri son imaginaire d’enfance.
Ces images seront présentées dans le cadre d’une exposition collective pendant toute la durée du salon.
A noter,
le livre édité en partenariat avec le CPLJ93 par la maison d'édition
Thierry Magnier, ce
cahier d'anniversaire (6€) pour les 25 ans du salon réunit les
travaux de 23 illustrateurs, Géraldine Alibeu, Gilles Bachelet, Ronan
Badel, serge Bloch, Betty Bone, Marc Boutavant,
Emile Bravo, Delphine Chedru, Nicole Claveloux,
Claudine Desmarteau, Gaëtan Dorémus, Aurélia Fronty, Aurélia Grandin,
Benoît Jacques, Martin Jarrie, Camille Jourdy, Benjamin
Lacombe, Aurore Petit, François Place, Rascal, François Roca, Tom
Schamp et Bastien Vivés dans le cadre de l'exposition Jubilo.
Un cahier festif où chacune des illustrations évoque une fête et où les participants sont les héros d'enfance des illustrateurs. Un cahier d'anniversaire personnel pour les illustrateurs mais qui deviendra rapidement celui du lecteur.
Un cahier festif où chacune des illustrations évoque une fête et où les participants sont les héros d'enfance des illustrateurs. Un cahier d'anniversaire personnel pour les illustrateurs mais qui deviendra rapidement celui du lecteur.
Pour se procurer cet ouvrage: Editions Magnier
dimanche 6 décembre 2009
La question du père... sur plan B(d)
Au Nom du Père, du Salsifis et du Sain
d'Esprit...
Excommunié par le magazine Okapi, l'épatant Jules (de l'irrévérencieux -?- Émile Bravo) fait son retour en kiosques cette semaine dans les pages de Spirou, en compagnie de son cochon d'Inde, de son crétin de frère, de son beauf' de père et de tout son petit monde plus vrai que nature.
Je me suis donc précipité pour acheter ce n° 3738 ; mais quelle déception en découvrant que l'épisode proposé n'est pas un inédit, mais "seulement" La Question du Père, le cinquième épisode de la série, post-publié donc.
Je ne suis pas contre le fait de faire re-découvrir le patrimoine des éditions Dupuis aux jeunes générations qui ne connaissent Billy the Cat, Boule et Bill, Lucky Luke et Spirou et Fantasio que via les dessins animés ; mais tout de même, La Question du Père n'est paru en album qu'en 2006, et chez Dargaud, d'ailleurs...
C'est peut-être un peu abuser de le mettre en une, non ?
Bon, ça ne sert à rien de ronchonner, La (catholiquement incorrecte) Question du Père reste mon Épatante Aventure de Jules préférée.
...
Si vous souhaitez connaître la suite de cet article allez visiter le site Plan B(d), réalisé par Totoche Tannenen, site à mettre d'urgence dans vos favoris, si vous ne le connaissiez pas....
... merci Krikri
Excommunié par le magazine Okapi, l'épatant Jules (de l'irrévérencieux -?- Émile Bravo) fait son retour en kiosques cette semaine dans les pages de Spirou, en compagnie de son cochon d'Inde, de son crétin de frère, de son beauf' de père et de tout son petit monde plus vrai que nature.
Je me suis donc précipité pour acheter ce n° 3738 ; mais quelle déception en découvrant que l'épisode proposé n'est pas un inédit, mais "seulement" La Question du Père, le cinquième épisode de la série, post-publié donc.
Je ne suis pas contre le fait de faire re-découvrir le patrimoine des éditions Dupuis aux jeunes générations qui ne connaissent Billy the Cat, Boule et Bill, Lucky Luke et Spirou et Fantasio que via les dessins animés ; mais tout de même, La Question du Père n'est paru en album qu'en 2006, et chez Dargaud, d'ailleurs...
C'est peut-être un peu abuser de le mettre en une, non ?
Bon, ça ne sert à rien de ronchonner, La (catholiquement incorrecte) Question du Père reste mon Épatante Aventure de Jules préférée.
...
Si vous souhaitez connaître la suite de cet article allez visiter le site Plan B(d), réalisé par Totoche Tannenen, site à mettre d'urgence dans vos favoris, si vous ne le connaissiez pas....
... merci Krikri
samedi 5 décembre 2009
Jean-Christophe Caurette, photographe pour Strasbulles.
Photos réalisées par Jean Christophe Caurette, photographe professionnel, mais aussi photographe officiel du festival de BD
"Strasbulles" à Strasbourg, lors d'une visite de l'atelier d'Emile bravo à Paris.
Crédit Photo: Jean-Christophe Caurette - Strasbulles
Son site: Optima Photos
Crédit Photo: Jean-Christophe Caurette - Strasbulles
Son site: Optima Photos
vendredi 4 décembre 2009
Astrapi n° 697
Une image extraite du périodique Astrapi n° 697.
Rubrique Truc à savoir page 30.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Rubrique Truc à savoir page 30.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
C'était la Guerre mondiale - Dossier de presse
Dossier de Presse pour la sortie, en septembre 2003, de '’C'était la Guerre Mondiale’’ aux éditions Bréal Jeunesse.
Les éditions Bréal (éditeur scolaire et universitaire indépendant) lancent leur département Jeunesse en octobre 2003. Il sera structuré autour d'une collection unique, porteuse d'une identité forte et animée par l'auteur Joann Sfar.
Six titres sortiront simultanément: "Manuel du puceau" de Riad Sattouf, "Monsieur Crocodile a beaucoup faim" et "l'Atroce Abécédaire" de Joann Sfar, "Les oixons" d'Emmanuel Guibert, "Orang-Outan" de Sandrina Jardel et "C'était la guerre mondiale" d’Émile bravo.
Ces livres sont porteurs d'univers personnels et imaginaires, sans tabou et d'une grande liberté d'expression.
Ils sont écrits pour les enfants mais visent toutes les tranches d'âge, sans cloisonnement ni estampillage. Sous forme de 28 ardoises d'écolier.Format d’une planche : 19 x 23 cm
Les éditions Bréal (éditeur scolaire et universitaire indépendant) lancent leur département Jeunesse en octobre 2003. Il sera structuré autour d'une collection unique, porteuse d'une identité forte et animée par l'auteur Joann Sfar.
Six titres sortiront simultanément: "Manuel du puceau" de Riad Sattouf, "Monsieur Crocodile a beaucoup faim" et "l'Atroce Abécédaire" de Joann Sfar, "Les oixons" d'Emmanuel Guibert, "Orang-Outan" de Sandrina Jardel et "C'était la guerre mondiale" d’Émile bravo.
Ces livres sont porteurs d'univers personnels et imaginaires, sans tabou et d'une grande liberté d'expression.
Ils sont écrits pour les enfants mais visent toutes les tranches d'âge, sans cloisonnement ni estampillage. Sous forme de 28 ardoises d'écolier.Format d’une planche : 19 x 23 cm
jeudi 3 décembre 2009
Astrapi n° 697
Une image extraite du périodique Astrapi n° 697.
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mercredi 2 décembre 2009
Astrapi n° 695
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mardi 1 décembre 2009
Astrapi n° 695
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lundi 30 novembre 2009
Astrapi n° 673
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dimanche 29 novembre 2009
Astrapi n° 673
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Les aventures de Jules, dans le journal Spirou, la semaine prochaine...
Après Spirou, il y a quelques mois, Jules fait aussi son entrée dans le magazine Spirou de la semaine prochaine (n°3738).
Il s’agit du cinquième tome de la série, la question du père, que les amateurs connaissent déjà, mais que les non-initiés vont découvrir, sans nul doute, avec beaucoup de plaisir… en attendant patiemment la sortie du tome six, espérons le, courant de l’année 2010…
Rappelons que par le passé les premières aventures de Jules avaient été publiées dans le magazine Okapi, dans les années 2000, 2002 et 2003.
La revue Spirou est disponible à la vente tous les mercredis ou jeudis chez certains marchands de journaux ou par abonnement Ici
Il s’agit du cinquième tome de la série, la question du père, que les amateurs connaissent déjà, mais que les non-initiés vont découvrir, sans nul doute, avec beaucoup de plaisir… en attendant patiemment la sortie du tome six, espérons le, courant de l’année 2010…
Rappelons que par le passé les premières aventures de Jules avaient été publiées dans le magazine Okapi, dans les années 2000, 2002 et 2003.
La revue Spirou est disponible à la vente tous les mercredis ou jeudis chez certains marchands de journaux ou par abonnement Ici
samedi 28 novembre 2009
Astrapi n° 671
Une image extraite du périodique Astrapi n° 671.
Rubrique Truc à savoir page 34.
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vendredi 27 novembre 2009
Astrapi n° 671
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Témoignage de Joann Sfar sur "le petit monde de Joann Sfar''
Nouvelles du 11 mai 2009
Source: Le petit monde de Joann Sfar
Cher site internet, les nazis c'est sympa?
Oui, il faut se demander ça. Quel usage fait-on de l'uniforme nazi, de la croix gammée, de cette réalité qui tend à devenir folklore, imagerie, où va-t-on avec ça?
Bien entendu, ça a commencé dans les récits populaires américains de l'après guerre. On a compris qu'on tenait là un symbole de détestation assez fort. Bien vite remplacé par les communistes.
Quand j'étais enfant, ce plaisir de casser du nazi est revenu, au second degré, dans les films d' Indiana Jones. On sentait déjà là-dedans une certaine nostalgie. On voit bien cette madeleine de Proust que constituait l'uniforme SS. Ca rappelait une époque prétenduement simple où il était facile de différencier le gentil du méchant. Après les westerns type Little Big Man dans lesquels on n'avait plus le droit de cogner sur les indiens, ouf, on retrouvait de vrais méchants caricaturaux. Et à force d'Indiana Jones, on voit bien comment la réalité nazie existe moins. On voit bien comment tout ça devient du rocky horror picture show.
Plus récemment, c'est mon copain Mignola qui remet le couvert. Et pour finir OSS 117. Ca me va. ca ne me dérange pas. On apprendra donc à faire la différence entre le vrai nazi qui fait peur et le nazi de fiction qui permet de revenir à un monde simple où l'on peut se dire qu'on est dans le camp des gentils. on remarquera que le nazi exhutoire, celui d'Indiana Jones ou de Hellboy ou de OSS 117 n'est jamais impliqué dans des atrocités. Quand les nazis de OSS117 numéro 2 attrapent un agent du Mossad en mini jupe, ils n'en font aucun cas. Ce sont des nazis pour rire. J'imagine qu'il en ira de même des nazis d'Inglorious Bastards de Tarantino qui sortira dans quelques mois. Qu'ils soient écrits au second, au troisième ou au huitième degré, ces récits ont un point commun: ils ne parlent jamais du nazisme. Du coup ils me font rire. Et je vais volontiers casser du nazi bras dessus bras dessous avec Cap'tain America, Indiana Jones, Hellboy ou OSS 117.
Parfois, c'est différent. Quand Kirby dessine Cap'tain America, il fait état de sa frustration, de ses larmes. Il est aux USA, il est juif et il sait que ses correligionnaires se font massacrer en Europe. Il ne peut rien faire alors il invente des surhommes. Michael Chabon et d'autres ont raconté cette tragédie. On voit de quoi il est question. Mais les nazis de Kirby ne sont pas de vrais nazis. C'est le fantasme d'un enfant du Bronx, comme dans Radio Days de Woody Allen, comme dans les souvenirs de Will Eisner. Bizarrement, même dans Maus de Spiegelman, les nazis sont loin. Parce qu'ils viennent à travers le témoignage d'un père, âgé, parce qu'ils appartiennent déjà à un monde mort, parce qu'un océan et cinquante ans nous séparent d'eux.
Est-ce que j'ai déjà lu des bandes dessinées qui parlent de vrais nazis? Oui. La Bête est morte de Calvo. Les pionniers de l'Espérance par Poïvet. Et surtout les trois mousquetaires du maquis par Marijac. Pourquoi je vais déterrer Marijac ? Parce que voilà une vraie bande dessinée de résistant. Ce que rêvaient de faire Kirby ou Kavalier and Klay, c'était le quotidien de Marijac: faire le coup de poing. Croiser des patrouilles et les éviter, se colleter la réalité d'un monde absurde où le pays natal est devenu la négation de lui-même. Puis pratiquer la bande dessinée à la fois pour dire sa haîne de l'envahisseur et pour faire oeuvre de propagande. ce qui m'intéresse dans ces bandes dessinées faites par des résistants, celles qu'on a pu trouver à la libération dans Coq Hardi, c'est qu'on y trouve à la fois le fantasme, l'exhutoire, mais aussi des bouts de réel. On voit bien que la grossièreté, la violence et l'outrance avec laquelle Calvo ou Marijac s'en prennent aux nazis, ça vient directement des maquis, du réel, on voit bien qu'ils en ont bavé et qu'ils n'ont pas le temps d'être subtils. ils n'ont pas non plus le temps d'être intelligents ou de se montrer mesurés. les mousquetaires de Calvo sont des frères jumeaux des pieds nickelés, de Dartagnan et de Popeye. Ils arpentent le métro parisien et filent des coups de poings à tout ce qui porte un uniforme vert de gris. Ils sont de la famille d'Asterix. C'est là que je voulais en venir depuis le début. Asterix me semble être l'enfant légitime de Calvo et de Marijac. A force de répéter que toute la bande dessinée américaine de super héros est née en réaction au nazisme, on oublie de mettre en avant cette tradition très française: la bd de résistants. Peut-être que Rahan relève aussi de ça.
Je crois que le PIF de mon enfance était encore imprégné de ça. Je ne sais pas qui m'avait offert les albums de Marijac. mais quand j'étais petit on trouvait encore les Trois Mousquetaires du Maquis. J'adorais ça. J'ai relu. je les aime autant que quand j'étais petit.
Pourquoi je parle de ça? Parce qu'en moins d'un an j'ai vu paraître deux bandes dessinées de résistants. Spirou et Spirou. Celui d'Emile Bravo et celui de Yann et Olivier Schwartz.
Deux livres jumeaux, passionnants et complexes. pour une fois que deux albums récents sont assez bien écrits pour qu'on les décortique, pour qu'on essaie de voir ce qu'ils veulent nous dire. pour une fois que des livres offrent un dialogue aussi limpide avec le passé, jetez-vous dessus. ces deux livres se répondent. Tout d'abord parce qu'au début il y a eu Yann et Chaland. parce que tout le monde a rêvé du Spirou qu'ils auraient dû faire. Parce que cette frustration n'est sans doute pas étrangère au projet d'Emile. Parce que l'album d'Emile a sans doute aidé Yann à aboutir son vieux rêve. Oui c'est assez complexe et pervers pour qu'on fouille là-dedans.
Qui est Emile Bravo?
Qui est Yann?
Tout ça m'amuse assez pour que j'oublie qu'Emile est un proche et pour que je prenne au sérieux son travail. Tout ça m'amuse assez pour que je lise sérieusement le livre de Yann. Qu'est-ce qu'ils veulent nous dire?
Emile est un auteur profondément moderne. il utilise la grammaire des bandes dessinées classiques pour être entendu. Il reprend des personnages simplistes et leur colle de vrais sentiments, les met dans une situation insupportable, il nous prend aux tripes l'air de dire: qu'est ce qu'il va lui arriver à ton prince de Lu si je le mets dans le vrai monde. Il a beau s'en défendre et jouer les punks, l'humanisme transpire à chaque case. Chez Bravo il n'y a pas de méchants et de gentils mais juste un ramassis de pauvres types, des cons comme dans To Be or Not To Be de Lubitsch. Il n'y a rien de moche dans le crâne d'Emile Bravo. Il part du principe que tous les êtres humains sont dans la merde. il regarde avec ironie des mécanismes. Il laisse faire ses personnages. Est-ce qu'il fait la morale? Oui, bien entendu. Pourquoi pas? Il ne dit pas "oh, c'est pas bien", il montre la bêtise à l'oeuvre. Manifestement, pour Emile, la Belgique est un concentré d'Europe. Manifestement pour lui c'est un beau symbole, coincée entre beaucoup de forces antagonistes, livrée à elle-même, sans importance peut-être. Il y a du Diderot chez Emile Bravo. Mais tout ça est d'une telle limpidité que je n'aurais jamais écrit sur ce sujet s'il n'y avait eu "le groom vert de gris".
Yann c'est très différent. Depuis vingt ans Yann essaie de faire croire qu'il est cynique, qu'il est potache, qu'il est un vilain garçon. Et voilà qu'il nous sort un album de Marijac! Oubliez Spirou, il n'a rien à faire là-dedans. oubliez les références constantes à l'univers de Tintin, ça n'est pas le sujet. Le sujet, mais je ne sais pas si c'est conscient, c'est un retour, presque une décalque, un regard, disons, vers la bande dessinée de résistance. Les rencontres entre Spirou, Fantasio et les patrouilles SS. La façon désinvolte et vacharde avec laquelle ils brûlent ou aspergent de peinture des nazis, c'est Marijac. Yann s'est tellement documenté, il a tellement baigné là-dedans, qu'il arrive à reproduire à l'identique l'esprit vachard (et bête, mais que j'adore ça) de Marijac. J'ai eu la chance de passer une journée avec Marijac, il y a très longtemps, il était extrèmement vieux et il m'a beaucoup postillonné des morceaux de sandwich sur les chaussures, mais je suis certain qu'il aurait adoré l'album de Yann et Schwartz. Pourquoi j'aime tant Yann et Bravo? Parce que chacun d'eux est au sommet de la maîtrise de son langage. Chacun d'eux réussit ce prodige: s'adresser à tous, mais permettre un désossage, une lecture complexe, une vraie analyse sur son travail. Il me semble que la bande dessinée soi-disant avant-gardiste n'a rien produit qui donne autant matière à réflexion depuis quelques années. mettre en perspective le Spirou de Bravo et le Spirou de Yann, c'est l'occasion de se déterminer face à deux types de modernité, deux relations, très différentes, à la provo punk, deux façons post-modernes de jouer avec les souvenirs d'enfance.
Emile prend une grammaire ancienne et la met à l'épreuve de sentiments et d'intrigues complexes et actuelles.
Yann choisit avec un respect glaçant de faire revivre le squelette narratif d'albums ultra-classiques. Mais c'est un bombardement en règle car tout y devient grinçant, compris de l'intérieur, perverti et complexifié. J'aime ça. ce que j'aime chez Yann, contrairement à Bravo, c'est que Yann ne sait pas ce qu'il pense. Il ne sait pas où il veut nous entraîner. Emile veut nous expliquer des choses sur l'être humain et je suis content parce que je suis d'accord avec ce qu'il raconte. Yann c'est encore plus amusant, il va fouiller dans les parties les plus dégueulasses de sa mémoire et il met tout sur le papier et il a beau cacher ça sous une forme ancienne il faut être aveugle pour ne pas s'apercevoir qu'il nous laisse nous démerder avec des choses vraiment sales. J'adore ça. Depuis toujours, Yann, quoi qu'il en dise, ne sait pas ce qu'il pense du racisme. il ne sait pas ce qu'il pense des juifs et je crois qu'il se pose aussi beaucoup de questions sur la sexualité. Yann n'est pas du tout là pour nous faire la morale, il fait comme Hergé, comme Franquin, comme Jacobs, il prend toutes ses névroses les plus crades, il les cache sous une ligne claire, et il nous laisse nous débrouiller avec. J'adore ça. Bravo.
Paut-être que parfois Yann désespère. Il s'imagine peut-être que personne ne veut fouiller là-dedans et qu'il aura simplement affaire à la lecture superficielle d'amateurs de graphisme. J'aimerais qu'on le lise avec plus de sérieux, avec plus de perspicacité et de perversion. Parce que Yann est un auteur important. Bien avant Michel Houellebecq, bien avant OSS117, il nous a mis le nez dans des choses pourries et délicieuses. J'aime Yann. J'aime ses choix, ses ambiguïtés et le jeu dangereux auquel il joue depuis vingt ans.
Bravo choisit de nous expliquer les choses. Il met en scène des personnages, les met en difficulté, il nous laisse déméler l'intrigue mais on termine son livre plein d'amour pour son héros, pour le monde, on se dit qu'on voit bien la bêtise du monde et qu'heureusement nous sommes plus intelligents grâce à son livre.
Yann préfère nous laisser entrevoir ses propres fêlures, ses fascinations moches, et nous laisser faire le tri. On ferme son livre avec un drôle de goût en bouche. C'est vraiment subversif mais Yann sait qu'il ne fait pas tout exprès, que beaucoup de choses sortent malgré lui. Parfois il est infect et ne s'en rend pas compte. Quand un personnage des Innommables dézinguait un bonhomme à gros nez et disait "l'ignoble petit juif" on était dans du drôle, du conscient, et dans une préfiguration d'OSS117. C'était formidable. Mais quand Spirou entre par hasard dans une mansarde, qu'il y croise une Anne Franck qui même recluse arbore son étoile jaune, sous une poitrine naissante, et quand elle supplie Spirou de lui donner un baiser où sommes nous? Nous sommes dans un moment qui combine de façon abominable une vision caricaturale de la femme, de l'amour, des juifs, de la déportation et de l'éveil des sens. C'est dans un moment comme celui-là qu'on a le sentiment de toucher du doigt un vrai antisémitisme.Dans cette scène nous ne sommes plus dans le huitième degré. Nous sommes face à un grand auteur qui n'a jamais su quoi faire ni des juifs ni des femmes et qui nous l'avoue sans même se rendre compte de l'énormité de ce qu'il met en page. Comment le pinceau de Schwartz ne lui tombe-t-il pas des mains quand il dessine ça c'est une autre question, mais voilà, il reste ça sur une page: Spirou qui donne un baiser à Anne Frank et s'en va en courant. J'adore que Yann laisse échapper ce genre de moment vulgaire et bête et mal maîtrisé. Il passe dans cette page du statut d'auteur au rôle de cas clinique. Il faut être très fort, très courageux et très maître de son écriture pour laisser entrevoir ça. Il nous montre ça. Et on se débrouille avec.
J'aime le livre de Yann parce que sous la ligne claire il contient une autocritique sanguinaire, puisque c'est l'autocritique de Yann.
Je ne sais pas si Emile Bravo s'en prend à lui-même dans son livre. Oui sans doute puisqu'il se voit en ingénu.
Dans les deux cas, j'ai eu le sentiment d'avoir en mains des albums importants. je crois qu'on relira ces deux albums encore longtemps, en se disant qu'ils étaient symptomatiques du regard que la bande dessinées des années 2000 portait sur l'histoire, sur l'humanisme et sur l'histoire des bandes dessinées.
Dans les deux cas il s'agit d'albums complexes. Je crois que ces deux livres méritent une lecture sérieuse, une analyse, un regard ouvert.
A titre personnel, j'aimerais dire à Yann, à Schwartz et à Emile Bravo que leurs albums me donnent envie d'écrire, me donnent envie de dessiner. Il faut se méfier des livres qu'on dépeint comme avant gardistes ou intelligents uniquement parce qu'ils parlent d'aujourd'hui, ou parce qu'ils sont en noir et blanc, ou parce qu'ils sont publiés dans un label qui a les faveurs des prescripteurs. Je crois que le Spirou de Yann et Schwartz, et le Spirou d'Emile Bravo, méritent d'être lus avec attention.
Sans ça je redessine beaucoup. Vous verrez bien.
Joann
jeudi 26 novembre 2009
Astrapi n° 669
Une image extraite du périodique Astrapi n° 669.
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mercredi 25 novembre 2009
Astrapi n° 669
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mardi 24 novembre 2009
Astrapi n° 667
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Prix Tam Tam - Ma maman est en Amérique...
Novembre 2008, débat Prix Tam Tam.
Face à Face entre les jeunes jurys et les auteurs-illustrateurs en compétition pour les prix Tam Tam.
Jean Regnaud et Émile Bravo autour de leur BD "Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill", édité chez Gallimard Jeunesse (Tam Tam Dlire, Canal BD)
ICI ICI ICI et ICI
Face à Face entre les jeunes jurys et les auteurs-illustrateurs en compétition pour les prix Tam Tam.
Jean Regnaud et Émile Bravo autour de leur BD "Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill", édité chez Gallimard Jeunesse (Tam Tam Dlire, Canal BD)
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lundi 23 novembre 2009
Astrapi n° 667
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Le journal d'un ingénu - Le crayonné.
Enfin, la reproduction du manuscrit brut envoyé à l’éditeur est enfin disponible pour le grand public.
Chacun va enfin pouvoir découvrir le travail préparatoire à la conception de son œuvre.
Il ne faut surtout pas prendre cet album comme un ’’making of’’’ mais plutôt comme la quintessence même du Journal d’un ingénu.
Comme aime le dire Emile Bravo, l’écriture graphique, cette phase préliminaire de découpage crayonné de l’œuvre, est un tout. Le passage obligé dans sa conception d’une histoire, sa méthode très personnelle de travail.
La mise au propre et la couleur ne sont ensuite que des étapes secondaires, qui améliorent simplement la narration de l’histoire.
Le mot de l’auteur :
« Vous avez entre les mains une reproduction du manuscrit brut tel qu’il a été soumis à l’éditeur. Cet ouvrage a vu le jour car ce dernier voulait partager son sentiment à la première lecture…
A l’instar du graphisme qui est succinct mais, de mon point de vue, lisible, quelques fautes d’orthographe se sont glissées dans le texte.
Ne m’en tenez pas rigueur…
Merci.
Emile Bravo »
Bonne lecture
Chacun va enfin pouvoir découvrir le travail préparatoire à la conception de son œuvre.
Il ne faut surtout pas prendre cet album comme un ’’making of’’’ mais plutôt comme la quintessence même du Journal d’un ingénu.
Comme aime le dire Emile Bravo, l’écriture graphique, cette phase préliminaire de découpage crayonné de l’œuvre, est un tout. Le passage obligé dans sa conception d’une histoire, sa méthode très personnelle de travail.
La mise au propre et la couleur ne sont ensuite que des étapes secondaires, qui améliorent simplement la narration de l’histoire.
Le mot de l’auteur :
« Vous avez entre les mains une reproduction du manuscrit brut tel qu’il a été soumis à l’éditeur. Cet ouvrage a vu le jour car ce dernier voulait partager son sentiment à la première lecture…
A l’instar du graphisme qui est succinct mais, de mon point de vue, lisible, quelques fautes d’orthographe se sont glissées dans le texte.
Ne m’en tenez pas rigueur…
Merci.
Emile Bravo »
Bonne lecture
dimanche 22 novembre 2009
Astrapi n° 663
Une image extraite du périodique Astrapi n° 663.
Rubrique Truc à savoir page 34.
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