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mardi 22 décembre 2020

"64 page" n°17 de janvier 2020 - Revue de récits graphiques

Petite présentation de la revue : « 64 page » par Philippe Decloux.

Les ADJ : Bonjour Philippe, pourquoi le nom de cette revue ?

Philippe Decloux : La revue ’’64 page’’, sans ’s’, comme la rue du Page où se situe une section l'ERG, (Ecole de Recherches Graphiques) section de l'ESA St-Luc (Ecole Supérieure Artistique) qui est la plus ancienne école de BD d'Europe fondée en 1969 par Hergé et Franquin et qui cherchaient vainement des assistants compétents.
Le premier prof fut Eddy Paape, puis il y aura notamment Claude Renard, François Schuiten, et aujourd'hui Eric Lambé, Fauve d'Or en 2017...
Pour l'anecdote, la moitié des étudiants de St-Luc et de l'ERG sont français (et hollandais ou allemands dans la section néerlandaise Sint Lucas).

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Les ADJ : Qui a réalisé cet article/Interview ?

Philippe Decloux : L'article de ce n°17, est d'une de nos amies françaises, Marianne Pierre qui a été stagiaire et a travaillé dans les meilleurs lieux BD de Bruxelles (et accessoirement avec moi quand j'étais adjoint au maire de Bruxelles chargé, entre autres, de la promotion de la BD).
L’interview a été réalisée par Marianne Pierre et Lucie Cauwe (qui est la critique la plus importante en littérature jeunesse ici en Belgique francophone).
Elles ont rencontré Émile à la fête de la BD de Bruxelles, deuxième week-end de septembre 2019.
Nous avions la chance d'avoir dans notre petite équipe Lucie et son alter ego pour la BD, l'écrivain Daniel Fano qui nous a malheureusement quitté, il y a un an.
Ce n° 17 lui est d'ailleurs dédié.

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Les ADJ : Que représente le petit dessin inclus dans le titre de votre revue ?

Philippe Decloux : Le dessin "tilt", (petit dessin dans le titre) est demandé en fonction du dessin de couverture. C'est une touche d'humour, de dérision, ...
On essaie de valoriser un/une jeune, pour qui "partager" une couverture avec un dessinateur vedette est un plus qu'il/elle saisisse à pleine main.

Sur ce numéro 17, c’est Xan Harotin, une jeune dessinatrice animalière bruxelloise , illustratrice jeunesse qui a réalisé le "tilt".
Xan a actuellement deux albums à son actif et est une des belles plumes de 64_page dont la vocation est de découvrir et de publier des jeunes auteurs BD et illustrations jeunesse.

Pour découvrir XanHarotin c'est  : ICI  et ICI


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Les ADJ : Quel est le but de cette revue ?

Philippe Decloux : Nous avons constaté qu'il n'y avait presque plus d'espace pour permettre aux jeunes auteurs de se faire la main. Les grandes maisons d'éditions attendent dès le début, des albums. Après l'école d'art, il y a donc un moment de flottement où pour beaucoup de jeunes, c'est très compliqué. Il faut manger, se loger, parfois fonder une famille et développer ses projets et ambitions artistiques. Nous essayons de valoriser ces jeunes en les publiant et aussi en leur proposant des séances de dédicaces, des expos (dans des lieux mythiques comme le Centre Belge de la BD, la librairie Brüsel, le cinéma d'arts et d'essais Le Palace des frères Dardenne multi palmés à Cannes...) ou des numéros spéciaux comme un remake du Trombone illustré, ou politique en soutien des migrants, ou Western qui sortira en janvier.
Nous avons aussi une académie de cartoons animée par une de nos grandes cartoonistes, Cécile Bertrand.
Nous voulons mettre en place une aide juridique pour les soutenir dans leurs négociations avec les éditeurs et les nervis de l'état....
Un tiers de nos auteurs ont, ou vont, sorti(r) un premier album.

Les dessinateurs qui gravitent autour de 64 sont plus ou moins à parité filles et garçons. Les plus jeunes sont étudiants en bac, plus souvent en master, une part assez importante ont terminé leurs études et sont dans la zone "grisé" entre la fin des études et une publication.
C'est la période compliquée et c'est que nous concentrons nos efforts. Nous en perdons en route mais de plus en plus ont ou vont publier.
Cette semaine une autrice Aurélie Wilmet a reçu le prix de la première œuvre Rorbuer  pour la Fédération Wallonie-Bruxelles donc le côté francophone de la Belgique et deux autres, Éléonore Scardoni et Romane Armand le prix Victor Rossel (jury du journal Le Soir) pour l'originalité de leur série, Forgeries. 
Il y a deux ans, une quatrième Lison Ferné avait reçu un prix à Angoulême avec le collectif Bien, Monsieur et un français Remedium le prix du meilleur album des lecteurs des Inrocks pour Les contes noirs du chien de la casse. (Il cartonne pour l'instant avec Cas d'école, une BD militante sur l'enseignement en France).

Nous essayons aussi de susciter la curiosité de nos jeunes étudiants pour les bons auteurs.

Tout cela nous encourage...

Les ADJ : Quel est le tirage de cette revue ?

Philippe Decloux : Au minimum 1000 exemplaires. Au maximum, une seule fois, 4500.
Suite aux attentats islamistes de Bruxelles, le ministre des affaires étrangères de l'époque qui est un fan de BD nous avait commandé un "spécial" BD belge où nous avions réunis quelques-uns de nos meilleurs jeunes et une présentation d'une quinzaine d'auteurs importants de notre BD de Hergé à Brecht Evens.
Ce 64 page a été déposé dans toutes les ambassades, consulats, centres culturels, .... belges dans le monde. Cette édition avait trois versions : française, néerlandaise et anglaise.


Les ADJ : Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Philippe Decloux : Nous sommes dans la création graphique du numéro de janvier qui sera un numéro 100% Western avec des contribution d'une trentaine d'auteurs dont 22 "autteurs de demain" et dans l'écriture de celui d'avril. 

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Les ADJ : Merci Philippe et bonne continuation.


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