"Lorsque Steve Jobs a présenté son iPad pour la premières fois, le gourou d'Apple laissait entendre que la tablette allait s'imposer comme support principal de lecture. Un an après, le constat est encore mitigé du côté de la littérature et des magazine. Et la BD dans tout cela ?
Moins touchée que l'industrie du disque, l'édition (hors média) souffre à sa manière de l'arrivée du numérique. Depuis de nombreuses années, les réseaux pirates voient fleurir de jolis PDF de livres et de BD, proprement scannés, voire parfois passés sous OCR et « librement téléchargeables » -même si la loi est très claire sur le sujet. Bref, le piratage des ouvrages existe, et l'édition ne semble pas bien pressée de passer au numérique.
Les industriels ont donc pris le relais. Amazon et son Kindle, Apple et son iBooks Store, tels sont les deux gros fournisseurs actuels de bouquins binaires. En parallèle, la standardisation des formats a permis de voir émerger l'ePub, plus adapté à la lecture de livre, et qui a surtout permis de voir se créer un grand nombre de librairies numériques, proposant des livres avec des formats plus ou moins protégés."
Et qu'en pensent Laurel (le journal de Spirou), Thomas Gabison directeur de la collection (avec Michel Parfenov) acte sud BD et Émile Bravo ? D'autres questions pour d'autres réponses.
Mac4Ever : As-tu déjà testé des logiciels de lecture de BD sur l'iPad et/ou sur iPhone ?
Emile Bravo : « Loin de tout ça. J'ai vu une BD sur iPad. Ça m'apparaît pas être un support de lecture. C'est un écran. Je vois pas comment ça peut remplacer le papier. J'ai un rapport au livre sensuel, le fait de pouvoir toucher les pages, le feuilleter. C'est sans doute plus une question d'éducation. Pouvoir rapidement revenir en arrière pour le papier, l'accessibilité. Le problème c'est que la lumière vient de l'écran. »
Emile : « La lecture "animée" alimente une sorte de passivité du lecteur. Moi j'ai un rapport à la bande dessiné qui est un rapport au livre. Je ne me sens pas animateur, je ne trouve pas que la BD soit faite pour ça. Ça se lit comme un livre. On sent un fantasme des éditeurs de faire bouger les choses, que la BD lorgne vers le cinéma. Après, c'est une question d'éducation et d'habitude. »
Emile : « Je reste pour l'instant sur l'expectative. Dargaud fait ça de son côté, il y a déjà des jules en consultation. 2 € pour la consultation, ou 5 € pour l'achat. J'ai donné mon accord mais plutôt en l'entendant comme un instrument de promotion. »
On retrouve beaucoup de BD sur les réseaux P2P et il existe de nombreux logiciels sur iPad qui sont capables de les lire. Tu en penses quoi, toi, du piratage ? Une BD qu’on télécharge, c’est une vente manquée ? Tu as déjà piraté une BD ?
Emile : « Je ne me sens pas vraiment concerné. Ça ne me viendrais pas à l'esprit de pirater un livre, Dargaud m'a dit que c'était très sécurisé. Mais pour l'heure, c'est pour moi une question de visibilité. »
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