Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill
Jean Regnaud a confié à Emile Bravo la difficile tâche de la mise en image d’un récit qui parle de l’absence.
Mais l’absence la plus douloureuse, celle que ressent un enfant à la recherche de sa mère.
Il s’agit d’un récit poignant abordé en délicatesse et qui propose plusieurs niveaux de lecture.
La timidité de Jean, la vie à l’école, les tourments du père, les
amis, la piscine, autant de saynètes qui ont déjà été la vie de tout
lecteur.
Ainsi, le processus d’empathie fonctionne à merveille mais ne joue
jamais de facilité, en particulier sur les ressorts dramatiques.
Cela est dû au talent de Jean Regnaud, mais aussi à la grâce du trait
fin et subtil d’Emile Bravo qui se place idéalement sur le texte.
Des cases qui touchent, un découpage aéré, des respirations d’une
grande douceur, tout est fait pour emmener plaisamment le lecteur sans
le heurter.
Lorsque le propos se fait plus rude, plus difficile, le chapitre se
clôt et un petit interlude vient redonner un peu de fouet au lecteur.
Un livre brillant qui montre que l’on peut traiter de sujets grave
sans pathos mais ça, c’est le signe évident du talent et de
l’intelligence.
Ce n’est pas donné à tout le monde, alors ne passez pas à côté.
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