mercredi 12 août 2009

Emile Bravo: «Spirou est un super vecteur pour aborder des thèmes difficiles»

INTERVIEW - Le dessinateur figure en bonne place pour remporter le Prix du Meilleur d’album du Festival d'Angoulême avec sa vision iconoclaste d'un Spirou jeune candide et un peu niais...

Dans son «Journal d’un Ingénu» (aventure «parallèle»  à la série mère), Spirou est un adolescent, encore groom à l’Hôtel Moustic de Bruxelles, alors que la seconde guerre mondiale menace l’Europe. Le jeune naïf va être mêlé malgré lui à des évènements qui éveilleront sa conscience…

Votre Spirou ne ressemble à aucun autre?
Je pense que c’était plus intéressant de faire venir Spirou dans mon univers que de rendre hommage aux albums passés de Spirou.  Quand Dupuis m’a contacté pour cet album, ils m’ont demandé un vrai travail d’auteur. Faire une énième aventure de Spirou, je n’en avais rien à foutre.

Vous aviez toute liberté?
C’est ça qui m’a séduit: la carte blanche. La bande dessinée d’aujourd’hui manque d’auteurs. Il y a plus de «faiseurs». Cela est dû à la logique de production des éditeurs. Il est plus facile de vendre un produit que l’œuvre d’un auteur.

Allez-vous donner une suite à cet album?
Ça ne devait être qu’un album isolé, mais vu l’engouement qu’il suscite, oui, j’ai décidé de donner une suite à cette aventure. L’occupation, la libération, il y a plein de moments passionnants à raconter. Spirou est un super vecteur pour aborder des thèmes difficiles. Comment a-t-il vécu, lui le garçon ordinaire et naïf, le plus grand traumatisme du XXème siècle? Comment est-il devenu l’aventurier humaniste que l’on sait? Dans le premier album, il découvre, effrayé, l’horreur nazie, maintenant il va falloir qu’il agisse.

Ce nouvel album sera la suite direct de «Journal d’un ingénu»?
Oui. Au début,  Fantasio part au front. La suite se construit doucement. Je suis pressé de dessiner un Spirou qui a peur. Il ne peut qu’avoir peur. Il doit apprendre le courage.

La pédagogie, l’enseignement de la vie sont vos thèmes fétiches…
La BD est un média qui a été créé pour les enfants. Il faut continuer à leur parler. Il ne faut pas les prendre pour des petits mongoliens. Ils existent, il faut leur apprendre des choses. J’ai appris la vie en lisant des BD! A force de lire, les connexions neuronales finissent par se faire (rires). C’est pour ça que je fais aussi des contes et de la BD pour enfants. J’essaye d’apprendre l’humour à mes jeunes lecteurs. Gamin, si tu n’as pas de sens de l’humour, t’es mort!

Propos recueillis par Benjamin Chapon et Olivier Mimran, envoyés spéciaux à Angoulême

Vous pouvez lire l'article sur
20minutes.fr

Propos recueillis par Benjamin Chapon et Olivier Mimran, envoyés spéciaux à Angoulême
Créé le 30.01.09

mardi 11 août 2009

Interview de l'express... sur Spirou le journal d'un Ingénu....

 La vidéo est visible Ici

La belle aux ours nains...

Émile Bravo aime à dire qu’il ne se préoccupe pas de la barrière des âges lorsqu’il écrit un texte. L’homme aime à titiller l’imaginaire de l’enfance et de la littérature jeunesse pour mieux la transformer, la mettre à sa main, matière dont il fait usage avec une intelligence rare. L’auteur reconnu des « Épatantes aventures de Jules » (Dargaud) et de « Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill » (Gallimard, Bayou), enseveli sous les prix pour « Spirou : Le journal d’un ingénu » (Dupuis), publie une troisième variation sur le thème des Trois ours nains aux éditions du Seuil. « La belle aux ours nains » s’avère conforme à ce qu’on peut attendre d’un livre de Bravo. A savoir intelligent et drôle. En quelques dizaines de pages...
si vous souhaitez lire la suite, consultez  
Sud Ouest Blogs .
Chronique de Philippe Belhache

Angoulême 2009 - Interview Emile Bravo - 1


lundi 10 août 2009

Émile Bravo et Spirou : Du bon usage de la nostalgie chez Mundo BD

Entretien du 22 Mars 2009
En reprenant Spirou, le temps d’un volume, dans Le Journal d’un ingénu (Dupuis), Émile Bravo revient sur un débat qui a eu lieu dans les années 80 et dont Chaland était l’initiateur : doit-on conserver une empreinte nostalgique au personnage ? À l’époque, la direction de Dupuis avait tranché en arrêtant brutalement la publication de son histoire. Bravo y revient aujourd’hui et démontre que ce discours est non seulement possible, mais nécessaire.
 
L’étymologie du mot nostalgie évoque la notion de retour, mais aussi de douleur. La nostalgie est une « Recherche du temps perdu » qui a souvent les accents de la complainte. La notion d’ « Âge d’or » est même d’une ancienneté manifestement biblique puisque c’est l’idée même du « Paradis perdu » qui donne de la consistance au « péché originel ». D’une manière générale, toute création obéit à la nécessité de s’inscrire dans une histoire commune.
L’imitation des modèles antiques est la démarche classique par excellence. Elle permet de perpétuer les techniques et de se régénérer au savoir accumulé par les Anciens. Sans les Grecs et les Romains, point de Renaissance. Les Préraphaélites ont trouvé chez les peintres du passé des significations inédites d’ordre spirituel, tandis que les Cubistes s’étonnaient de découvrir dans les Arts premiers des formes éminemment modernes, proches de leurs préoccupations. Les Surréalistes se réclamèrent de Rimbaud, de Lautréamont, voire de William Bouguereau.
Vers la Ligne Claire
Quand Swarte inventa le terme de « Ligne Claire » en 1977, rendant hommage à Hergé, il  remixa son trait avec les apports de Theo Van Doesburg et De Stijl, ou encore avec ceux du Bauhaus, déjà présents chez le Maître de Bruxelles. Derrière lui, une multitude d’artistes construisirent un mouvement autour de ce concept vague, étendu à Jacobs, Jacques Martin, voire Bob De Moor… Le mouvement eut son instant théorique (De Klare Lijn de Joost Swarte (1977), Les héritiers d’Hergé de Bruno Lecigne, Magic Strip, 1983) et de brillants développements, comme Le Rendez-vous de Sevenoaks (1976) et surtout le Blitz (1982) de Rivière et Floc’h. Dans le même temps, Hergé et Jacobs étaient érigés en canons esthétiques de référence (« Hérigé » remarquerait un disciple de Lacan), déclenchant le remplissage absurde, mais parfois jouissif, de kilomètres d’étagères de glose...

Pour lire la suite de cet entretien, venez visiter le site Mundo BD

Par Didier Pasamonik

Spirou Le journal d'un ingénu, bande annonce de chez Dupuis....

Pour voir la vidéo c'est ICI

dimanche 9 août 2009

Prix diagonale 2008, pour le Journal d'un Ingénu...

Les prix Diagonale 2008 décernés lors du Festival international de la Bande Dessinée du Brabant Wallon d'Ottignies-Louvain-la-Neuve ci-dessous :
Le Jury, Présidé par Jean Dufaux,  entouré de Raoul Cauvin, Christian Denayer, Jean Van Hamme et Daniel Couvreur, décerne :
- Grand Prix du Jury, récompensant un Auteur de BD pour l’ensemble de son œuvre, à : MIDAM
- Le Prix de la Ville d’Ottignies, récompensant le Meilleur Album Francophone de l’année, à : Emile Bravo    pour l’Album « Le Journal d’un Ingénu » aux Editions Dupuis
- Le Prix de la Province du Brabant Wallon, récompensant le Meilleur Album Etranger de l’année, traduit en français, à : Vittorio Giardino  pour l’Album « No Pasaran » aux Editions Glénat
 
En quelques mots :
 Le Prix Diagonale de la Bande Dessinée 2008 est le premier prix d’envergure dans le monde de la Bande Dessinée, en Communauté française. 
Le Brabant wallon est depuis longtemps une véritable pépinière de talents dans le domaine du 9ième Art. Cette forme d’expression mondialement répandue, appréciée d’un public large et diversifié justifie totalement l’intérêt et la création du Prix International de la Bande Dessinée du Brabant Wallon. Une particularité importante du Prix Diagonale est sa vocation à dimension internationale, motivée par la multi-culturalité du Brabant wallon et, plus particulièrement, de sa ville «Pôle Culturel», Ottignies-Louvain-la-Neuve, qui compte sur son territoire 120 nationalités différentes.
Le prix a été pensé dans une dynamique d’évolution, et d’ouverture.

En outre, en prolongation du prix, une enveloppe de 2.500 euros sera remise aux deux lauréats (Grand Prix du Jury et Meilleur Album) pour leur participation au Séminaire en Création, destiné à récompenser de jeunes talents. Ceux-ci seront sélectionnés  sur base de books envoyés par les écoles de bande dessinée et de graphisme.
(photo copyright J J Procureur)